- France
- Ligue 1
- 34e journée
- ETG/PSG (0-1)
Le PSG, un (quasi) champion sans manières
Le PSG a pris sa revanche. Dix jours après avoir été éliminés en Coupe de France au Parc des Sports d'Annecy, les Parisiens se sont cette fois-ci imposés en championnat (0-1). Mais que ce fut laborieux : le PSG a longtemps manqué de rythme et d'inspiration, avant de se mettre tout seul en difficulté sur la fin de rencontre.
Évian TG – PSG : 0-1
But : Pastore (50e) pour le PSG.
Carlo Ancelotti ne voulait pas parler de revanche, il l’a obtenue. Carlo Ancelotti voulait entrevoir le PSG qui a dominé Nice la semaine passée, il ne l’a pas vu. Face à Évian, les Parisiens ont livré une drôle de prestation, qu’on ne qualifiera pas de convaincante. Bougés dans un premier temps par les Évianais, puis dominateurs mais peu inspirés, ils sont parvenus à concrétiser leur possesion en début de seconde période. Mais en ratant dans la foulée des occasions de but toutes faites, ils ont réveillé les Savoyards et terminé leur match en souffrant, à neuf après l’expulsion stupide de Verratti, puis celle, sévère, de David Beckham. Le PSG glane ses trois points, récolte un cinquième succès consécutif en Ligue 1, reprend neuf points d’avance sur son dauphin l’OM. L’essentiel est là, le titre à un match maintenant. Mais pour la manière, il faudra repasser.
Évian joue, puis Évian résiste
Lucas forfait, c’est Ménez qui débute sur l’aile droite du 4-4-2 classique d’Ancelotti. Du reste, pas de surprise niveau composition. Un peu plus dans le jeu cependant, puisque les Parisiens souffrent un bon moment, gênés qu’ils sont par des Savoyards motivés et bien organisés. Les hommes de Dupraz pressent haut et parviennent à se projeter vers l’avant. Le contraire d’un PSG nonchalant qui accumule les erreurs techniques. En dépit de leur possession, les Franciliens ne parviennent pas à insuffler le moindre rythme et galèrent donc à combiner ou à se montrer dangereux collectivement. Signe qui ne trompe pas, cette stat de Zlatan à la demi-heure de jeu : 3 ballons touchés, 3 tirs. Sevré, le Suédois tente tout ce qu’il touche : il n’est pas loin de surprendre Laquait sur une volée instinctive des 25 mètres ou une reprise au second poteau sur coup franc. Il faut donc attendre la 30e minute pour entrevoir un changement de physionomie, symbolisé par un premier jeu en triangle réussi par le trio Lavezzi-Pastore-Ibra. Évian commence à fatiguer, et se contente dès lors d’assurer en phase défensive. De quoi rebooster des Parisiens plus tranchants. Concerné, Zlatan est dans tous les bons coups et offre notamment un bon ballon à Lavezzi. La frappe de l’Argentin est trop croisée. À la pause, on a le sentiment que le PSG a pris l’ascendant.
Pastore concrétise, Zlatan rate
À la reprise, un PSG tout aussi fringuant qu’en fin de premier acte retrouve le seul élément qui lui faisait défaut : l’efficacité face aux buts. Ménez – invisible jusque-là – repique au centre et sert sur l’aile droite Jallet, lequel remise directement dans l’axe pour Pastore : l’Argentin glisse alors le cuir petit filet opposé (0-1, 50e). Le PSG est récompensé pour son changement d’attitude, Évian doit maintenant changer de tactique. Problème : ils donnent l’impression de ne pas en avoir la capacité physique. Dès lors, le PSG maîtrise, laisse volontiers le ballon à un adversaire sonné pour mieux exploser en contre, sa grande spécialité. En l’espace de deux minutes pourtant, les Parisiens foirent deux balles de but dans ce registre : après un joli mouvement et une barre de Verratti, Zlatan, à deux mètres du but vide, met le ballon au-dessus du cadre. Sur l’action suivante, Lavezzi dribble Laquait, mais échoue inexplicablement dans un face-à-face avec Mongongu. Une double occasion dingue qui a pour conséquence de remotiver les locaux : Sirigu est ainsi contraint de s’interposer sur un coup franc de Wass, avant de sortir une folle parade réflexe devant Khlifa. Ça va moins bien pour Paris, ça se complique à dix minutes du terme lorsque Verratti hérite de son deuxième jaune pour contestation. C’est con. D’autant que David Beckham prend à son tour un rouge, très sévère, pour un « excès d’engagement » . Le PSG terminera son match en souffrant, mais en gagnant. Et n’est plus mathématiquement qu’à 3 points du titre de champion de France.
Par Alexandre Pauwels