- Coupe de la Ligue
- Finale
- PSG-Lyon (0-0, 6 t.a.b. 5)
Le PSG remporte la purge de Saint-Denis contre Lyon et la dernière Coupe de la Ligue
Après plus de deux heures d'ennui et une rencontre décevante, le Paris Saint-Germain a attendu la séance de tirs au but pour faire plier l'Olympique lyonnais et remporter la dernière finale de l'histoire de la Coupe de la Ligue (0-0, 6 t.a.b. 5).
PSG 0-0 (6 t.a.b. 5) Lyon
C’était une soirée étrange pour dire adieu à une compétition. C’était aussi une soirée étrange pour mettre un point final à cette saison de foot français qui n’aura ressemblé à aucune autre. Sans cérémonie pompeuse ni protocole interminable ou concert d’avant-match gênant, la Coupe de la Ligue a rendu son dernier souffle au bout d’une affiche décevante et de deux heures d’ennui, entre le Paris Saint-Germain et Lyon, devant moins de 5000 spectateurs présents au Stade de France pour assister à ses funérailles. Une triste fin pour la « Coupe Moustache » , mais une issue heureuse pour le PSG, qui aura attendu la séance de tirs au but pour faire plier l’OL (0-0, 6 t.a.b. 5) et s’offrir le trophée doré pour la neuvième fois de son histoire.
Sommeil de plomb
Cette finale, présentée comme une grande répétition pour les deux équipes avant le retour de la Ligue des champions, était aussi l’occasion de faire oublier le triste spectacle de vendredi dernier. Raté, cette finale se rapprochant plutôt d’une purge classique entre deux formations pas au point physiquement, ni tactiquement. De retour en 4-3-3, le PSG patine, à l’image d’une animation offensive triste à mourir et reposant surtout sur les accélérations de Neymar, qui est d’ailleurs le premier à se montrer dangereux (5e, 8e). Mais c’est bien l’OL qui maîtrise le cuir. Problème, Depay et compagnie manquent d’inspiration pour se créer de véritables occasions. Dans une chaleur et un silence de plomb, la rencontre ressemble à un pauvre match de préparation estivale, malgré les sorties de balle délicieuses de Verratti, obligé de briller pour prendre le dessus dans son duel avec Caqueret.
Au milieu, les Gones distribuent quelques coups mieux sentis que ceux des Stéphanois la semaine dernière, mais ne profitent toujours pas du placement aléatoire du bloc parisien, pas vraiment aidé par les errances de ses deux latéraux, Bakker et Kurzawa. Les deux camps ronronnent, se jaugent, s’observent et sont surtout trop timides pour lancer la partie : une tentative de Cornet est trop molle (37e), une incursion de Neymar ne débouche sur rien (39e), un missile de Gueye est repoussé par Lopes (39e) et les deux numéros 9, Icardi et Dembélé, sont trop empruntés pour marquer. Merci la pause.
Pour Paris, un sacre au bout de l’ennui
Le repos ne change rien au problème : le PSG et l’OL disposent de joueurs de talent, qui ne suffisent pas cette fois à éclipser deux collectifs brouillons. Depay voit quand même sa première frappe contrée (50e), avant que Lopes et Navas ne boxent respectivement des coups franc de Neymar (53e) et Cornet (81e). La sortie du fantomatique Icardi, remplacé par le plus remuant Sarabia à l’heure de jeu, ne permet pas aux Parisiens de prendre à défaut une défense lyonnaise attentive et bien organisée. Face au triste spectacle, les deux coachs préfèrent rester assis sur leurs bancs, Garcia tentant quand même de redonner de l’énergie à ses troupes en lançant Traoré et Toko Ekambi. Plus les minutes passent, plus l’OL recule, et Lopes, après s’être frité avec Sarabia, rappelle à son concurrent Tătăruşanu pourquoi il est le patron dans les cages en dégainant une parade splendide sur une tête de Neymar (87e).
Dans les tribunes comme sur le terrain, la prolongation n’arrange personne : tout le monde manque de jus et rêve que le calvaire prenne fin. Tout le monde sauf Lopes, qui garde la main ferme sur un cachou de Di María (96e), avant de voir Traoré hésiter sur le contre suivant puis se faire tamponner par Paredes quatre minutes plus tard. Les espaces sont béants, mais le niveau technique reste affligeant. Dernier coup de chaud au bout de deux heures éreintantes : le sacrifice de Rafael, expulsé pour avoir découpé Di María, et un ultime coup franc manqué de Neymar (120e). Il fallait finalement attendre la séance de tirs au but pour voir les filets trembler (onze fois), le public exulter, et le PSG triompher grâce à un arrêt de Navas devant Traoré avant de voir Sarabia boucler une triste rencontre. Une triste réalité pour l’OL, qui doit maintenant remporter la Ligue des champions pour éviter de se retrouver sans Europe pour la première fois depuis 1996. La Coupe de Ligue, elle, se termine comme elle avait commencé en 1995 : avec un titre du PSG.
PSG (4-3-3) : Navas – Kurzawa (Kehrer, 70e), Thiago Silva (Paredes, 91e), Kimpembe, Bakker – Marquinhos (Diallo, 114e), Verratti, Gueye (Herrera, 58e) – Di María, Icardi (Sarabia, 58e), Neymar. Entraîneur : Thomas Tuchel.
Lyon (5-3-2) : Lopes – Dubois (Rafael, 86e), Denayer, Marcelo (Andersen, 80e), Marçal, Cornet – Caqueret, Aouar, Guimarães (Mendes, 65e) – Depay (Toko Ekambi, 80e), Dembélé (Traoré, 80e). Entraîneur : Rudi Garcia.
Par Clément Gavard, au Stade de France