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Le PSG n’est pas encore totalement prêt, et alors ?
Sur la pelouse de Newcastle ce mercredi soir en Ligue des champions (21h), le Paris Saint-Germain aborde ce premier déplacement européen de la saison avec quelques certitudes, mais aussi des doutes. Quoi de plus normal, après tout ?
Le yo-yo du Paris Saint-Germain sauce Luis Enrique a de quoi décontenancer. Au premier coup d’œil, ce PSG ressemble diablement au personnage de Harvey Dent dans Batman : il y a une face où tout va bien, où l’on retrouve une équipe flamboyante capable de déboîter l’OM (4-0), Lyon (4-1) ou Lens (3-1). Puis il y a l’autre partie de son visage en friche, rempli de failles et de trous, qui s’effondre face à Nice au Parc (2-3) ou qui ne prend que trois points sur neuf face à Lorient, Toulouse et Clermont. Après le match face aux Aiglons, c’était d’ailleurs le moment du bal des sirènes : Paris n’avait jamais réalisé un début de saison aussi chaotique depuis QSI sur le plan comptable. De quoi dresser une armée de fans parisiens enragés ? Non. De quoi provoquer la traditionnelle crise automnale propre au PSG des années 2000 ? Même pas non plus. Comme si cette fois, à Paris, tout le monde avait enfin compris qu’il ne servait à rien de s’enflammer en août pour pleurer à chaudes larmes en avril.
24h de boulot
Paradoxalement, il y a ce sentiment que le désamour inquantifiable pour le PSG de l’an dernier offre en partie ce totem d’immunité, ce temps si précieux qui n’existe habituellement pas à Paris, à Luis Enrique et son staff pour bosser. Cela tombe bien, car du travail, il y en a beaucoup : si le PSG peine à être régulier, si l’ancien coach du Barça teste des schémas différents comme à Clermont (3-3-3-1) ou face à l’OM (4-2-4), c’est parce qu’il sait que sa machine est encore loin de tourner à plein régime. Devant, notamment, le positionnement de Kylian Mbappé n’est pas encore tout à fait clair en fonction de la mise en place. Il apparaît clair sur ces premières sorties que Mbappé combine mieux avec Vitinha qui occupe son côté droit et Marcos Asensio devant lui, mais cela ne veut pas dire que des automatismes ne naîtront pas avec Randal Kolo Muani, Bradley Barcola ou Gonçalo Ramos.
Au milieu, il y a un PSG avec et sans Manuel Ugarte, probablement aussi avec ou sans Warren Zaïre-Emery, tandis que derrière, Paris concède encore beaucoup trop d’occasions à chaque rencontre. Autre axe d’amélioration : les coups de pied arrêtés qui sont – excepté le coup franc direct d’Achraf Hakimi contre l’OM – trop souvent mal tirés ou mal exploités comme en Auvergne le week-end passé. La liste est longue, mais finalement totalement normale après un été où Paris a enregistré onze arrivées pour pratiquement autant de départs.
Newcastle, un château à déconstruire
Au-delà de l’aspect purement affectif pour des joueurs comme Ugarte ou WZE, il faut se dire aussi à froid qu’il n’y a effectivement pas le feu à Paris : les Rouge et Bleu ne sont qu’à deux points du leader monégasque en ayant joué Nice, Lyon, Lens ou Marseille et surtout bien lancés en Ligue des champions après avoir dominé logiquement Dortmund (2-0).
Sous la pluie de Newcastle upon Tyne, à St James’ Park, Paris va passer un nouveau test face à des Toons qui, depuis leur nul miraculeux à Milan (0-0), ont inscrit onze buts et n’en ont pas encaissé un seul face à City en Cup, Sheffield et Burnley. Une bonne manière d’en savoir un peu plus sur soi-même, ce déplacement anglais.
Par Andrea Chazy