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- Liverpool-PSG (3-2)
Le PSG glisse sur le gong
Revenu de nulle part à Anfield mardi soir, le PSG s'est finalement incliné au bout du temps additionnel (3-2). Tout sauf immérité.
Liverpool 3-2 PSG
Buts : Sturridge (30e), Milner (36e, s.p.) et Firmino (90e+2) // Meunier (40e) et Mbappé (83e) pour le PSG.
Et la vapeur est partie d’un coup, aspirée comme pour refroidir le bouillon : venir à Liverpool était pour Thomas Tuchel une quête, celle d’une « expérience forte » , bascule, fondatrice, et un révélateur après cinq sorties bouclées sans trop de remous en Ligue 1. Anfield, son mythe, l’enfer qu’il promet à ses visiteurs du soir, et Tuchel a été percuté, au point d’en recracher son chewing-gum, après un peu plus d’une demi-heure de jeu. On venait alors de toucher la 36e minute de la première soirée européenne de la saison parisienne, Juan Bernat est intervenu à l’envers devant Georginio Wijnaldum : penalty, Milner à la finition, un ballon qui passe sous le ventre d’Areola, 2-0. Fin de l’affaire ? Il y a eu de ça sur le coup, Liverpool ayant pris les commandes du rencard depuis déjà plusieurs séquences, la doublette Milner-Henderson réussissant parfaitement à fermer l’intérieur du jeu et bouchant la zone d’expression des individualités de Tuchel. Dans l’instant, on a eu l’impression de revoir les Reds du printemps dernier, ceux qui avaient poussé le bouchon jusqu’à une finale perdue face au Real : de l’expérience, du vécu, un socle sur lequel s’appuyer et voilà comment Paris a été séché dès le jour de sa rentrée en C1, ce qui fait grimper son nombre de défaites consécutives dans l’épreuve à quatre.
Enfermés dans la trappe
Mais le PSG a-t-il eu la place pour attraper autre chose ? Pour son premier « défi » parisien, Tuchel est arrivé à Anfield sans surprise : un 4-3-3, Bernat confirmé à gauche, Marquinhos réinstallé en six et un trio offensif – Mbappé, Cavani, Neymar – recomposé pour l’occasion. Klopp, lui, s’est pointé avec des certitudes – un début de saison parfait, une victoire autoritaire à Wembley face à Tottenham (1-2) samedi dernier – et ce, malgré l’absence de Firmino, touché à la cornée dans le week-end et remplacé au coup d’envoi par Daniel Sturridge, qui a croqué mardi soir sa première titularisation en Ligue des champions depuis novembre 2012. Un choix, à noter : le retour de Jordan Henderson dans le onze de départ à la place de Naby Keïta.
Décisif ? Bien sûr, notamment en première période : d’entrée, les Reds ont marché à l’envie sur les Parisiens, poussant Areola à une première envolée devant Van Dijk (6e) et à une horizontale dans la foulée sur un pétard envoyé par Milner à l’entrée de la surface (7e), avant de craquer sur une tête de Sturridge (1-0, 30e). Le PSG, de son côté, n’a répondu qu’avec une brindille de Neymar (17e) cassée en deux par Alisson et aura mis près de quarante minutes à vraiment répondre au combat, Mbappé se faisant notamment éteindre à plusieurs reprises. Puis, avant la pause, une éclaircie entre les chants des supporters parisiens : Dí Maria prend le ballon côté gauche, Cavani se déchire au duel et Meunier surgit à l’arrivée (2-1, 40e). Et si ?
Et, au bout, le dernier crochet
Et la réponse : Paris ne sera d’abord jamais vraiment revenu dans le combat, Neymar s’effaçant progressivement des débats, le milieu parisien ne parvenant jamais à sortir la tête d’entre les scapels anglais, Tuchel enchaînant les détours dans sa zone technique et Liverpool maintenant la pression. Un souffle retenu entre les mailles, treize minutes après les citrons, au moment où Sturridge est venu écraser les bijoux d’Areola et où Salah a inscrit un troisième but justement refusé aux Reds. D’autres, ensuite, lorsque l’Égyptien a envoyé un énième frisson dans le dos d’Areola (72e) et au moment où le gardien français est intervenu devant Mané (82e). Thomas Tuchel venait alors de faire entrer Choupo-Moting et Draxler, instantanément décisif, sur une fracture dans le script : Neymar à la barre, Mbappé à la conclusion (2-2, 83e). Voilà la forte expérience souhaitée ? Trop simple : le défi cherché par Tuchel s’est conclu par un dernier crochet brutal, envoyé par Firmino, entré vingt minutes plus tôt, entre les lampions (3-2, 90e+2). Sec, cruel, mais tout sauf immérité, dans le fond.
Liverpool (4-3-3) : Alisson – Alexander-Arnold, Van Dijk, Gómez, Robertson – Milner, Henderson, Wijnaldum – Salah (Shaqiri, 85e), Sturridge (Firmino, 72e), Mané (Fabinho, 90e+3). Entraîneur : Jürgen Klopp.
PSG (4-3-3) : Areola – Meunier, T. Silva, Kimpembe, Bernat – Di María (Choupo-Moting, 80e), Marquinhos, Rabiot – Mbappé, Cavani (Draxler, 80e), Neymar. Entraîneur : Thomas Tuchel.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Maxime Brigand