- Ligue des champions
- 1/4 finale aller
- PSG/Barcelone (1-3)
Le PSG est-il en train de devenir l’OL des années 2000 ?
Comme l'OL à l'heure de son hégémonie sur le football français, le Paris Saint-Germain n'a guère de soucis sur la scène nationale. En revanche, sur les routes européennes, les deux équipes buttent constamment sur le même obstacle : les quarts de finale. De là à y voir une ressemblance ?
Difficile ne pas voir une petite similitude entre les deux. D’un côté, l’OL des années 2000, de l’autre le PSG des années 2010, et à chaque fois le même bilan : une équipe qui domine sans trop de difficulté le championnat de France sans pour autant parvenir à franchir un palier en Ligue des champions. Car le Paris Saint-Germain, comme l’OL en son temps, n’arrive toujours pas à dépasser le stade des quarts de finale dans la compétition reine. Cette saison, il faudrait un véritable miracle pour que Paris puisse espérer renverser la vapeur, mardi prochain, au Camp Nou. Vraisemblablement, le PSG va sortir, encore, au même moment que la saison précédente. Et que l’année d’avant aussi. Comme l’OL lors de la décennie précédente. Mais malgré tout, si les ressemblances sont bien là, il ne faut pas oublier quelques différences notables.
Des ressemblances frappantes
Si l’Olympique lyonnais a marché sur le football français sept années durant, il paraît évident que le Paris Saint-Germain s’apprête à en faire de même au cours de cette décennie. Si le titre est loin d’être acquis cette saison, pour les hommes de Laurent Blanc, il n’en reste pas moins qu’ils ont encore leur destin en main et font office de premiers prétendants à leur propre succession. Ce qui serait logique, d’ailleurs. Car au même titre que l’OL à sa grande époque, le PSG est la machine de guerre de ce championnat et, si elle ne s’enraille pas, il est pratiquement impossible de lui ravir son dû. En gros, à chaque fois pour ces deux clubs, on parle d’une équipe trop puissante pour la Ligue 1, et sauf faux pas de sa part, qu’aucune autre équipe ne peut vraiment tester sur le long terme. Au niveau de la domination nationale, la ressemblance entre les deux est frappante. Mais elle ne s’arrête pas là, puisqu’elle s’élargit également à leurs performances européennes. Moins joyeuses, pour le coup.
L’une comme l’autre sont incapables de passer le stade des quarts de finale de la Ligue des champions. À chaque fois, on se dit que c’est la bonne, mais à chaque fois, l’histoire se termine de la même façon. Pourtant, les deux équipes ont été à deux doigts de le faire : l’OL face au PSV (2005) et au Milan (2006), et le PSG face au Barça (2013) et à Chelsea (2014). Mais non, cet obstacle des quarts de finale semble prendre la forme d’une montagne infranchissable. L’année prochaine, Paris va retenter sa chance, mieux équipé sans doute, mieux entraîné probablement et plus expérimenté, assurément. Après tout, peut-être que comme les Lyonnais, les Parisiens devront attendre de passer la main en championnat pour pouvoir atteindre les demi-finales. Ou tomber face à une équipe française en quarts…
Mais une différence de taille
Oui, si les deux formations ont de réels traits communs, il n’en reste pas moins qu’une différence de taille les oppose : la construction de l’équipe. À savoir, l’OL ne s’est pas bâti, à la base, une équipe pour jouer les cadors en Ligue des champions. En allant chercher des joueurs inconnus comme Juninho, Cris, Caçapa, et des plus connus mais toutefois inexpérimentés comme Essien, Diarra, Malouda ou Abidal, l’OL avait alors construit son équipe pour le long terme. Suffisant pour régner en maître sur l’Hexagone, mais largement trop faible pour espérer quoi que ce soit sur le plan européen. Il aura fallu plusieurs années d’essais infructueux pour que l’OL puisse enfin jouer des coudes avec les plus grands clubs du Vieux Continent. Un travail de longue haleine qui a pu être fait notamment grâce à un effectif qui n’était pas trop secoué d’une année sur l’autre. En apprenant à jouer ensemble et en cassant des gueules en championnat, l’OL a su se montrer en LdC, sans grand succès malheureusement, mais toujours à la limite.
Pour le PSG, en revanche, la donne est bien différente. Au sortir d’une défaite à Reims, en 2013, Leonardo, alors directeur sportif du club, déclarait que le PSG était « une équipe faite pour l’Europe » . Et c’est vrai. Car au contraire de l’OL des années 2000, le PSG a investi directement dans des joueurs dont la réputation n’était plus à faire. De Zlatan à Thiago Silva en passant par Thiago Motta ou même Maxwell et plus récemment David Luiz, tous sont habitués aux grandes joutes européennes. Les joueurs lyonnais de l’époque découvraient ce genre de match pour la plupart. Là, ce n’est pas le cas et, forcément, le résultat escompté est plus important. En ce sens que, pour le PSG, ce ne serait même pas un exploit d’atteindre les demi-finales, ce serait juste la normalité, la résultante de tout cet argent investi et de tout ce travail effectué. Chose beaucoup moins vraie pour l’OL des années 2000, dont l’effectif était tout de même largement inférieur à celui des grosses écuries. Pour le PSG, ce n’est pas le cas. Reste à le prouver la saison prochaine. Ou la suivante. Après tout, Chelsea a bien mis près de dix ans, hein.
Par Gaspard Manet