- C1
- Demies
- Leipzig-PSG (0-3)
Le PSG en finale de la Ligue des champions, il était temps
Pour la première fois de son histoire, le Paris Saint-Germain se retrouve en finale de la Ligue des champions. Tout sauf une surprise pour un club qui ambitionne de devenir un grand d'Europe depuis 2011 et l'arrivée de QSI à sa tête. Face au RB Leipzig ce soir, le PSG a confirmé qu'il avait enfin chassé les vieux démons en assumant son statut de grande équipe.
Le Paris Saint-Germain est en finale de la Ligue des champions. Cette phrase n’est plus un doux rêve au sein du club de la capitale, c’est une réalité. Depuis 2011, année de la prise de contrôle du PSG par QSI et du basculement du club dans une nouvelle dimension, les supporters parisiens ont pourtant eu le temps de se faire à cette drôle d’ambition. Paris sur le toit de l’Europe, Paris parmi les plus grands. Sans le dire trop fort dans un premier temps, les nouveaux patrons avaient quand même tenu à annoncer la couleur : « Notre objectif est de participer à la C1 lors des trois prochaines saisons, glissait Nasser al-Khelaïfi lors d’un entretien donné à L’Équipe quelques semaines après son arrivée à la présidence d’une équipe plutôt habituée à la Ligue Europa. Ensuite, nous voulons devenir un club très compétitif en Europe. Notre volonté est de faire du PSG un grand d’Europe. » Le pari était jusque-là gagné au niveau économique, sans que le sportif ne suive. Ce soir, au stade de la Luz, le Paris version qatarie a franchi un nouveau palier. Après neuf ans, il était temps.
Un acte fondateur pour mettre fin aux psychoses
Ce n’est pas Roman Abramovitch ou les propriétaires de Manchester City qui diront le contraire : il ne faut pas seulement de l’argent pour se retrouver au sommet européen, il faut aussi du temps. Le Paris Saint-Germain, lui, aura presque attendu une décennie depuis son passage dans une nouvelle ère pour atteindre la finale de la compétition reine. Une honte ? Non, mais il faut dire que le PSG aurait pu enfiler son costume de grande équipe un peu plus tôt. Un problème d’effectif ? Un problème de maturité ? Non plus, Paris avait des armes à l’époque Ibrahimović, et il en a de nouvelles, encore plus puissantes, depuis l’été 2017 et les arrivées de Neymar et Kylian Mbappé. Tant pis, il n’est plus l’heure de refaire l’histoire, elle s’écrit désormais sous nos yeux : ce Paris en a fini avec ses psychoses. Les démons de Barcelone, du Real Madrid ou de Manchester United ont définitivement disparu. Il aura suffi d’observer l’attitude de Thomas Tuchel en conférence de presse à la veille de cette demi-finale contre le RB Leipzig pour le comprendre : souvent nerveux et agacé ces dernières semaines, le technicien allemand semblait tout d’un coup apaisé. Plus d’excuses préparées à l’avance, plus d’inquiétude exagérée, plus de panique incompréhensible, mais une confiance maîtrisée et forcément contagieuse au sein de son effectif. Enfin.
Car ce soir, le PSG s’est présenté dans cette demi-finale avec sérénité, maîtrise, puissance. Une taille patron attendue depuis longtemps dans les grands rendez-vous. Mais le déclic, le vrai, n’a pas eu lieu ce soir face aux hommes de Julian Nagelsmann, mais bien mercredi dernier contre l’Atalanta de Gian Piero Gasperini. « Pep me disait l’année dernière quelque chose de fondamental : pour gagner la Ligue des champions, le Barça a dû vivre deux moments cruciaux de son histoire : le but de Bakero face à Kaiserslautern(N.D.L.R. : en 1991, but qui évite l’élimination en C1, le Barça gagne la coupe quelques mois plus tard) et le but d’Iniesta contre Chelsea. Il manque ce but au PSG, racontait Unai Emery dans un entretien passionnant accordé à un journaliste espagnol pour Tactical Room quelques semaines après son départ de la capitale française. Il manque au PSG ce match, ce moment fondateur. Avoir son « but de Bakero ». Même en étant inférieur, même s’il ne le mérite pas. Mais « poum » ! Tu marques ce but et ton destin change. » Une théorie qui ne demandera qu’à être confirmée dimanche lors d’une soirée où le Paris Saint-Germain aura l’occasion rêvée de devenir un grand d’Europe.
Par Clément Gavard