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Le PSG a-t-il une obligation d’exemplarité ?

Par Mathieu Faure
6 minutes
Le PSG a-t-il une obligation d’exemplarité ?

Deux rouges et demi hier soir à Annecy (Verratti et Beckham durant le match, Sirigu a posteriori), une avant-dernière place au classement du fair-play, le PSG a été pointé du doigt suite aux débordements d'après-match. On parle de manque d'humilité, d'irrespect, de joueurs prétentieux. Au vrai, le PSG a-t-il une réelle obligation d'exemplarité ?

Oui, parce que le Qatar veut véhiculer une image clean

Pendant longtemps, la rumeur a fait son bout de chemin : le Qatar n’aurait jamais acheté le club si le conflit entre les supporters ne s’était pas fini avec le plan Leproux. Preuve que l’image compte plus que tout. Des tribunes apaisées et aseptisées, rien de mieux pour (re)construire des bases saines. QSI veut mettre en avant une image clean : un PSG ambitieux, respectueux, respecté et craint. Nasser Al-Khelaïfi en est la tête de pont la plus parfaite. Un mec posé, courtois, langue de bois au possible, et respectueux de tout le monde. Alors oui, ce nouveau PSG, notamment au début, doit être irréprochable dans son comportement. Ne pas faire trop de vagues. D’autant que la France du football n’aime ni les riches, ni les étrangers. Alors les deux réunis au même endroit… Et ça, le président du PSG le sait. « Qu’ils nous aiment ou pas, les gens respectent ce que l’on fait. Quand j’en rencontre dans la rue, ils me disent qu’ils sont avec nous. Je n’ai jamais entendu de critiques. Les fans sont fiers de leur club et toujours avec lui, même dans les mauvais moments. C’est important de se sentir porté, défendu. Les supporters font un gros travail. » Sous-entendu, personne ne nous défend. Dès lors, les images d’ivrognes se foutant sur la gueule à Annecy n’ont pas dû plaire à Doha.

Oui, parce que c’est le quotidien de tous les grands clubs européens

Des clubs du calibre du Bayern Munich, du Real Madrid ou de l’AC Milan sont connus et reconnus pour leur sérieux. Ce sont des machines sportives et financières. Des institutions avant tout. Le club prime par-dessus tout. Forcément, la moindre sortie de route entache la réputation. Et ça, c’est moche. Ce n’est pas souhaitable. On ne dure pas dans le temps à coups de petites tartes dans la gueule de clubs « moins huppés » . En voulant être une locomotive, le PSG se doit de dicter le tempo et de ne pas faire de faux pas. Oui, c’est compliqué. Surtout quand la planche est savonnée et que tout le monde souhaite que le projet aille dans le mur, mais les Parisiens doivent se la jouer professionnel H24. Pas d’esclandre, pas d’écart de langage, pas de violence, pas de complexe de supériorité. Le PSG doit se la jouer Bisounours. Une école de pensée ô combien ridicule, mais qui permet au club d’être à l’abri des critiques. Pour être crédible en France, le PSG doit être parfait. Et lisse.

Non, parce que le club n’a pas à servir de paillasson populaire

Dimanche, la bagarre d’enfants aurait été déclenchée suite à une joie trop affirmée de Blaise Matuidi. Un mec pourtant réputé pour son calme. « Je suis déçu de l’attitude de Matuidi, qui est quand même en équipe de France » , déclarait Olivier Sorlin après le match. « L’arbitrage était correct. À la fin, c’est Matuidi qui vient allumer le banc » , conclut Cédric Cambon. Voilà, tout est de la faute du milieu de terrain. Le joueur n’a donc pas le droit d’exprimer sa joie. Dans tous les stades de France, la bande à Carlo Ancelotti a dû essuyer les sifflets, et parfois une manière d’arbitrer très particulière. Quand le PSG perd, on organise même une petite sauterie. Aujourd’hui, on vient au stade pour se payer les Parisiens. Ces petits cons pleins d’argent et d’arrogance. Voilà le lot quotidien du nouveau PSG. C’est le revers de la médaille, on va dire. Le club n’a jamais été populaire. De ce point de vue-là, il ne sera jamais l’OM ou Saint-Étienne. Ce n’est pas dans son ADN. En voulant faire du PSG un club populaire au sens premier du terme, QSI en a oublié la spécificité française : on n’aime pas le PSG. Et c’est très bien comme ça. Personne ne s’en est jamais plaint. Dès lors, on ne peut pas demander aux Parisiens d’être exemplaires. Verratti est un petit con pétri de talent. Très bien, qu’il reste comme ça. Matuidi est en kiff parce qu’il se rapproche du titre de champion de France. Normal. Alors oui, la même scène d’échange de gifles lors d’un match en Corse aurait provoqué les états généraux du football. Là, on va juste cracher un peu plus de salive sur le comportement hautain du PSG. Une vieille rengaine. D’ailleurs, Jean-Claude Blanc l’avait souligné dans Le Figaro, le PSG n’est pas apprécié à sa juste valeur en Ligue 1 : « L’enjeu collectif pour les clubs français est de s’interroger sur la manière dont ils peuvent utiliser pleinement ce coup d’accélérateur. Ils ont plus à gagner en accompagnant la locomotive qu’en cherchant à la ralentir. Je m’étonne parfois de certaines critiques à notre encontre. La seule question à se poser est de se demander comment le football français peut bénéficier de notre projet, qui élargit le cadre dans lequel il évoluait. » Jean-Claude, navré de te décevoir, c’est un combat perdu d’avance.

Non, parce que c’est de la sémantique, seul le résultat compte

Quand Víctor Valdés pète un cable après un Real-Barça, personne ne s’émeut. On parle de folklore. Idem sur les folies médiatiques d’un Mourinho qui vient danser sur la pelouse du Nou Camp, en grand tombeur du Barça avec son Inter. Un FC Barcelone qui décide d’ailleurs de déclencher l’arrosage automatique pour inviter gentiment tout ce monde à foutre le camp. Bref, des histoires comme ça, les grands clubs en regorgent. Ça fait même marrer. Sauf en France où on s’offusque de tout. Le PSG n’est pas là pour être un modèle, il ne l’a jamais été et ne souhaite pas l’être. Alors pourquoi l’ériger en tant que tel ? Le Qatar est venu pour gagner des trophées et installer le club le plus haut possible. Pour ce faire, il faut de l’argent et des joueurs réputés, donc chers. Le genre de combo qui énerve les amoureux du football français. Quoi qu’il en soit, la nouvelle équipe dirigeante est là pour gagner des titres avant tout. La manière viendra après. Parce que dix-huit mois après son arrivée, le Qatar n’a toujours rien gagné. Alors s’il faut mettre deux-trois baffes lors des matchs à l’extérieur, soit. Il n’y a pas urgence, mais presque. Dans tous les cas, dans trois semaines, on aura tout oublié. Et on parlera du prochain entraîneur du PSG. Mourinho ou un autre. Un mec que l’on adorait à l’étranger, mais dont les manières vont déranger en France. Comme quoi, l’exemplarité, c’est comme inviter sa sœur à danser, ça sert à rien.

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