- France
- Ligue 1
- 17e journée
- PSG/Sochaux (5-0)
Le PSG a mangé du lion
Largement supérieurs à des Sochaliens en mode Ligue 2, les joueurs du Paris Saint-Germain se sont une nouvelle fois baladés à domicile. Emmenés par un Zlatan désormais meilleur buteur et meilleur passeur de Ligue 1, les hommes de Laurent Blanc ont bien relevé la tete après leur premier revers de la saison concédé à Évian en début de semaine.
PSG – Sochaux (5–0) Thiago Silva (15′), E. Lavezzi (46′), E. Cavani (62′), Ibrahimović (86′), Ibrahimović (90′) pour PSG Ce Parc des Princes va finir par prendre des airs de Santiago Bernabéu. Un peu moins silencieuse que son homologue espagnole, l’enceinte parisienne prend la bonne habitude d’accueillir des récitals. Alors, comme à l’opéra ou au théâtre, le public admire. Il se délecte des beaux gestes, apprécie la domination et regrette la finition, talon d’Achille de ce onze qui fait battre son cœur. Opposés au FC Sochaux dans un bras de fer entre Mike Tyson et Passepartout, les joueurs du Paris Saint-Germain ont récité une ode à la beauté du geste, avec les risques que cela comporte. Pas à l’abri avant la seconde période, les hommes de Laurent Blanc s’imposent une nouvelle fois. Les Lionceaux, eux, sont dans le dur.
Pour la beauté du geste
Peu perturbés par le 5-3-2 proposé par Hervé Renard, les Parisiens attaquent tranquillement la rencontre. Sur des rails dès les premiers instants de la rencontre, le TGV Blaise Matuidi ne cesse de se projeter vers l’avant. Rarement égoïste lorsqu’il s’agit de distribuer les assists, Zlatan Ibrahimović sert le milieu de terrain français dans la profondeur suite à l’une de ses courses folles. Lancé à 2000 à l’heure, Matuidi est taclé durement, mais proprement par Carlao, qui retarde l’échéance pour les Sochaliens. C’est le début du bal parisien qui commence sur les chapeaux de roues suite à un corner parisien. Positionné à l’entrée de la surface, sur le côté gauche, Zlatan Ibrahimović profite des longues secondes qui lui sont laissées par la défense doubiste pour envoyer un amour de centre à destination de Thiago Silva. Pas du genre à refuser une tartine de caviar, le Brésilien se jette au deuxième poteau, ouvre le score et fait battre son cœur sous l’écusson du PSG. L’amour. Le début d’une demi-heure de passes sans contrôle, d’appels de balle les yeux fermés et de dribbles chaloupés, le tout, sans jamais réussir à doubler la mise, parce que ce n’est pas drôle. Comme pour se faire pardonner la sortie de Lopy, touché au genou après qu’il lui soit tombé dessus, Marco Verratti profite d’un pressing sochalien pour enrhumer trois adversaires avec une insolence qui lui est propre. À force de faire dans le beau plutôt que dans l’efficace – et ce, même si Lavezzi joue très propre – les Parisiens se font peur. Juste après une tentative de Charles-Édouard Coridon de Zlatan, Corchia se procure un bon coup franc. Le latéral droit botte la sanction côté ouvert, Sirigu est battu, mais la frappe passe juste à côté du poteau. C’était chaud.
Se faire « peur » oui, mais pas longtemps
À 1-0 à la pause, les Sochaliens s’en sortent bien. Trop bien. Fan de Florent Pagny, Thiago Motta est un type qui donne sans reprendre. Servi involontairement par Poujet dans l’axe du terrain, l’Italo-Brésilien est face à Cros, mais préfère chercher Lavezzi pour un but facile. Pas vu pas pris, l’Argentin, en légère position de hors-jeu, fait le break dès le retour des vestiaires. Sochaux est KO, la surface parisienne vierge de pas de Lionceaux. Pas franchement satisfait par sa place de meilleur buteur du championnat, Zlatan profite d’un nouvel appel canon d’Edinson Cavani pour distiller sa 6e passe décisive de la saison et prendre la tête de cet autre classement. Tout en technique, l’Uruguayen a profité du ballon long du Z pour contrôler de l’extérieur du pied et pour tromper Cros avec la même surface. 3-0, on n’est pas loin du tarif maison. Vexés, les hommes d’Hervé Renard tentent bien quelques coups. Mais ni la frappe du droit de Dias ni la volée du gauche de Mayuka ne font trembler un Sirigu sérieux. Avec la Ligue des champions en vue, Laurent Blanc fait tourner pendant qu’Enjimi fait du zèle. Lucas et Marquinhos entrent en jeu dans le calme le plus total, quand Javier Pastore divise une nouvelle fois. Entre sifflets et applaudissements, l’Argentin a transformé le Parc des Princes en malabar bi-goût. La saveur de la victoire, elle, n’a pas changé. Et si les Sochaliens ont oublié cet arôme, les Parisiens, eux, ne s’en lassent pas. Pour preuve, la haine dans les yeux de Zlatan au moment de botter un dernier coup franc. Agacé par M. Enjimi, le Suédois envoie un obus dans la lucarne d’un Cros impuissant. 4-0, le tarif maison est atteint. Après Lyon, ce sont les Lionceaux qui mangent. Alors, en attendant les Dogues, les Parisiens soignent leurs statistiques, Zlatan en tête. Bien servi par Cavani au second poteau sur une ultime action, Ibrahimović y va de son doublé. Son onzième pion en 8 rencontres de Ligue 1. Ce Parc des Princes est gâté.
Par Swann Borsellino