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Le PSG à l’épreuve du feu de l’Atalanta
Alors qu'il aurait pu basculer dans la partie de tableau des gros costauds, le PSG a finalement hérité de l'Atalanta en quarts de finale de la Ligue des champions. En cas de succès, les Parisiens affronteront ensuite le vainqueur du match Leipzig-Atlético. Jouable ? Méfiance, quand même.
On avait quitté ces types assis en tailleur, en position de yogi, puis torse nu devant un Parc en fusion au terme d’un match qui n’était pas normal, mais qui était un vrai match. Au soir du 11 mars dernier, nuit où le PSG a arraché sa première qualification pour un quart de finale de Ligue des champions depuis 2016 face à un Borussia Dortmund pourtant vainqueur à l’aller, on avait aussi vu Neymar se mettre à pleurer et Thilo Kehrer annoncer de grandes choses à venir : « Pour nous, ce n’est pas la fin. C’est le début. » La suite ? Quatre mois de silence qui ont vu le PSG perdre le meilleur buteur de son histoire – Edinson Cavani –, Thomas Meunier partir à Dortmund, Tanguy Kouassi signer au Bayern, Eric Maxim Choupo-Moting être intégré en express à la liste des inscrits pour la C1 et Thiago Silva filer puis être prolongé de deux mois pour finir la saison. « Des choses bizarres » selon l’entraîneur parisien, Thomas Tuchel, mais des choses avec lesquelles le PSG doit composer à l’heure de s’attaquer à un « Final 8 » aussi inédit que difficile à appréhender puisqu’on parle ici d’une C1 qui fera date : des tours joués sur une rencontre sèche, des matchs disputés à huis clos, un tirage complet du tableau final réalisé alors que les huitièmes de finale ne sont toujours pas terminés… Peu importe, la Ligue des champions reste la Ligue des champions et elle reste l’obsession suprême de ces gars-là. Tuchel a-t-il les pétoches ? Voilà ce qu’il disait au moment d’effectuer sa rentrée, fin juin : « Aujourd’hui, nous ne serions pas capables de jouer en Ligue des champions. On doit être très attentif lors des quatre prochaines semaines et demie. Aucune équipe n’a jamais fait ça. On doit essayer de trouver des solutions. C’est notre job(…), mais nous sommes capables de gagner cette compétition. C’est un tournoi. Je suis convaincu qu’on sera très forts. » Il le faudra, puisque le PSG devra marcher sur des braises lors de son quart de finale : celles entretenues par l’Atalanta, l’une des équipes les plus excitantes du continent, 85 buts marqués en 31 journées de Serie A. Un monstre offensif, donc.
Éteindre la folie
Qu’on se le dise tout de suite : jeudi, le PSG a hérité du tirage le plus « clément » – merci Paulo Sousa – et aurait pu basculer dans la partie de tableau des titans avec City, le Real, le Bayern, Chelsea, le Barça, la Juventus (et donc l’OL) et le Napoli… L’autre avantage, c’est que les Parisiens connaissent déjà leur adversaire, ce qui va permettre à Thomas Tuchel de préparer tranquillement son gueuleton. Le désavantage, c’est que l’Allemand et ses hommes s’apprêtent à affronter une équipe imprévisible, capable de faire péter tous les verrous, mais qui a aussi connu ses trous d’air comme à City (5-1, après avoir mené 0-1) ou à Zagreb mi-septembre (4-0). Aujourd’hui, l’Atalanta est néanmoins sur une série de onze victoires consécutives toutes compétitions confondues et n’a plus perdu depuis janvier. Surtout, Tuchel se pointera à ce rendez-vous avec un effectif dont on ne peut connaître encore la santé physique – le PSG aura alors trois matchs amicaux et deux finales de Coupes nationales dans les pattes –, alors que la Dea aura été jusqu’au bout de son championnat, qui se terminera le 2 août. Autre certitude pour les Parisiens : ils retrouveront, en demi-finale, le vainqueur du quart de finale entre Leipzig et l’Atlético, ce qui semble être, là aussi, une affaire abordable. Avant ça, il faudra éteindre la folie d’un quart que l’on imagine à 19 buts, 278 occasions et 57 rebondissements. La séance de yoga est bien terminée.
Par Maxime Brigand