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Le programme des Verts

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Le programme des Verts

L'ASSE a fait mieux que les deux dernières saisons, certes. C'est-à-dire mieux que 17ème. Début octobre, les plus fous rêvaient de Ligue des champions. Un feu de paille. Une affaire Payet et une Playstation plus tard, les jeunes Verts ont affiché leurs limites, et terminent sur une nouvelle saison sans gloire. Mais qui dessine les contours du nouveau projet stéphanois.

« Les Verts sont toujours leaders du championnat de France de Ligue 1. La confirmation, peut-être, qu’il faudra compter sur eux cette saison » . On est le 2 octobre 2010, Saint-Étienne vient de livrer un match de haut niveau contre l’OM et Christophe Pépin, de France Info, voyait déjà les Verts, deuxièmes, flirter avec les sommets et rivaliser avec les plus gros. L’ASSE tout en haut, ça a de quoi vous dynamiter un Forez. Mais, du calme. Dix semaines et zéro victoire en championnat plus tard, les Stéphanois finissaient par s’éloigner de la tête pour rejoindre le ventre mou. Et l’Europe n’était déjà plus qu’un doux rêve.

Le premier derby depuis 16 ans

Pourtant, tout avait bien commencé. Un départ à la Usain Bolt, un Payet étincelant, et cerise sur le pâté stéphanois, une victoire à Gerland fin septembre. L’apothéose. Le premier succès dans un derby depuis seize ans, pour le 100ème de l’histoire. A ce moment-là, on se dit dans les travées du Chaudron que cette saison pourrait être la bonne. Comme un nouveau départ. Galtier a décidé de miser sur la jeunesse pour guider son attaque. Payet-Rivière-Sako, ça fait 22 ans de moyenne. Pour encadrer les jeunes, les Verts ont fait les soldes estivales. Bocanegra, Ebondo, Marchal et la bonne pioche Battles, perdu dans les Alpes vers Grenoble. Le tout pour 140 000 euros. Un vent de fraicheur souffle sur Saint-Étienne. L’équipe joue bien, et Payet fait du moonwalk sur l’eau. A Gerland, le Lyon de Puel n’est déjà plus qu’une bête blessée. Pourtant les Lyonnais dominent ce derby, poussent, touchent trois fois le poteau.

Mais les Verts sont intouchables, et Payet, d’un sublime coup-franc, envoie Aulas parler Playstation avec ses supporters. « Avec la réussite que l’on avait à cette époque-là, on se disait que tout était possible. Notre qualité de jeu nous permettait de prétendre à beaucoup de choses. Mais le football, ça va vite » , se rappelle Laurent Batlles. En cette première partie de saison, les Verts font dans la série. Et après la grosse bringue lyonnaise, c’est la gueule de bois. Il faudra attendre le 12 décembre et une victoire à Louis II pour revoir Saint-Étienne gagner un match. Payet s’est mis en veilleuse, Matuidi et Perrin écoutent Larqué et Janot s’envoyer des fleurs depuis l’infirmerie, et la réussite fuit les Stéphanois. « On a ce match contre Nice que l’on domine complètement, mais Bergessio se fait expulser très sévèrement. Contre Caen, à la dernière minute, Payet rate un penalty. Ça ne tient pas à beaucoup de choses. La réussite n’est pas toujours au rendez-vous » , déplore Roland Romeyer.

Vert pâle

Dans ce championnat particulièrement serré, Saint-Etienne entrevoit au loin l’Europa League. Peut-être un mirage. Les Verts ne sont jamais très loin, mais c’est le jamais qui pose problème. Payet pique sa crise et veut rejoindre Paris. Le syndrome Piquionne ressurgit mais cette fois, la direction ne plie pas et demeure unie. Payet reste. « On n’était pas plus déstabilisé que ça, mais c’est sûr que quand vous avez un joueur très important, qui marque beaucoup de buts, et qui a la tête ailleurs, c’est plus compliqué » , reconnait Batlles. Bergessio est parti enfiler les buts à Catane, et Rivière, pourtant intéressant dans le jeu, ne se fait pas que des amis à Geoffroy Guichard à force de tirer à côté. Galtier prône un jeu plutôt offensif mais ça manque cruellement de buteur. Entre l’Europe et le milieu de tableau il n’y a qu’un pas. Mais la marche est trop haute pour les jeunes Stéphanois.

Manque d’expérience, manque de maturité, manque de maitrise technique, les Verts ratent leurs gros rendez-vous. A commencer par Lyon. Des Lyonnais revanchards et hyper réalistes viennent baffer l’ennemi sus ses terres. 1-4, et pan ! Ces Verts ne s’en remettront pas. Dans les quinze matchs qui suivront, seuls Brest, Nancy et Arles perdront contre Saint-Étienne. « On avait une équipe très jeune, avec des joueurs qui ont une marge de progression énorme. J’espère que cette année, les Sako, Rivière, etc., auront plus de réussite, parce qu’il y eu beaucoup d’occasions, et on a eu pas mal de maladresse. Quand on revoit les vidéos, on se dit bon sang comment on a fait pour les rater. Dans le match contre Lyon par exemple, il y a des jeunes qui commettent des erreurs, on manque d’expérience, et face à une équipe comme Lyon, qui, elle, connait la Coupe d’Europe, les grands matchs, ça ne pardonne pas. Mais c’est sûr qu’une telle gifle avec des erreurs inadmissibles et inhabituelles comme on a fait, ça marque les esprits » , raconte Romeyer.

Cap Vert

Traumatisés ces Verts. En manque de confiance, ils ratent le coche en fin de saison, en perdant contre leurs concurrents directs, Rennes et Sochaux. L’équipe joue plus pour ne pas perdre que pour gagner, et n’est pas faite pour ça. Après la galère des deux dernières saisons, on reste quand même positif dans le Forez. Saint-Étienne est finalement à sa place. L’équipe n’est pas encore mûre, mais se bâtit sur un projet concret. S’il est très probable qu’elle soit amputée de ses deux meilleurs joueurs, Payet et Matuidi, elle puisera dans la réserve. Sako et Rivière ont montré la voie. Pas toujours en réussite, ils ont quand même confirmé leur potentiel et ont emmagasiné de l’expérience. Et d’autres jeunes suivent derrière. « On va repartir avec les joueurs que l’on a vu évoluer cette année, et d’autres jeunes comme Loris Nery, comme Ghoulam, qui sortent du centre de formation. L’objectif, c’est de progresser. Il faudra essayer de faire mieux que cette 10ème place. Étant donné la différence de budget que l’on a avec les plus gros, on n’a pas l’ambition de gagner le championnat l’année prochaine, mais on aimerait bien aller au stade de France par exemple » annonce le président.

Faire confiance à ses jeunes et compléter l’effectif avec l’argent qui rentrera, voilà l’idée. Un défenseur central et un attaquant seront recrutés. « Si on doit être moins bons individuellement, on sera peut-être meilleurs collectivement » , avance Battles, pas inquiet. Lui, Janot et Perrin, auront un rôle important à jouer. On a envie d’y croire. Mais à Saint-Étienne, ça fait trente ans qu’on n’a pas soulevé un trophée, excepté deux championnats de L2. Alors même avec le plus beau palmarès de Ligue 1, on a appris à être patient.

Léo Ruiz

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