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Le prix Noble

Par Maxime Brigand
5 minutes
Le prix Noble

C'est la gueule du West Ham des années 2000. Celui sur qui on se repose, à qui on file les clés quand ça part en vrille et qui porte encore aujourd'hui le club londonien après plus de 250 matchs en Premier League. Du haut de ses 28 ans, Mark Noble n'a peut-être jamais été aussi fort et proche d'un ticket pour la sélection nationale. Et toujours plus près des légendes.

C’est la première fois de sa vie qu’il attire la lumière. La première fête qui lui est dédiée. Lui n’a rien décidé, c’est un choix du patron. Comme une soirée spéciale pour célébrer le salarié du siècle. « C’est l’endroit d’où je viens et c’est mon club de foot depuis toujours, donc je ne pouvais pas rêver mieux qu’untestimonialà Boleyn Ground où j’ai pleuré, chanté, rigolé. J’y ai tout connu, en tant que joueur et en tant que supporter. » Mark Noble a les yeux rieurs. C’est sa journée, le 28 mars 2016, un lundi de Pâques. Le tout pour un homme que la doublette Sullivan-Gold appelle « Mr West Ham » . Le football anglais est reconnaissant pour les gars à part. Noble fait partie d’une espèce en voie de disparition, celle qui vit pour ses couleurs, qui a supporté son club quand il était gosse et qui ne quittera jamais l’institution pour laquelle il s’arrache toutes les semaines. Alors le 28 mars dernier, Boleyn Ground est venu célébrer son symbole. Mark Noble avait peur de voir « un stade à moitié vide » , il a trouvé sous ses yeux une enceinte pleine à craquer. Avec, sur la pelouse, des légendes : Rio Ferdinand, Paolo Di Canio – idole de jeunesse de Noble -, Trevor Sinclair, David James, Teddy Sheringham, Carlton Cole, Dean Ashton, Michael Carrick ou encore son alter ego Scott Parker. Durant la rencontre, Ferdinand ouvrira même les bras pour laisser Mark Noble marquer son but, Ashton claquera un ciseau magnifique, et le gardien des Hammers, Adrián, dessinera une chevauchée victorieuse. De la joie, un hommage et l’image éternelle du numéro 16, mèche parfaitement en place, soulevant ses poings devant la Sir Trevor Brooking Stand. Avec un compteur historique : 251 matchs de Premier League, série en cours.

L’exemple Billy Bonds

C’est simple : plus que jamais, Mark Noble est West Ham. « C’est l’enfant du club. Il a tout connu là-bas, l’apprentissage avec les jeunes, la découverte du monde professionnel, remonte son ancien coéquipier, Mohamed Diamé, que Noble avait accueilli comme il le fait avec toutes les nouvelles recrues des Hammers. On peut clairement dire que c’est l’âme du groupe. Quand tu arrives à West Ham, tu sais très vite que Mark Noble est la personne avec qui tu ne dois pas avoir de problèmes, car les supporters s’identifient à lui et parce qu’il prend son rôle de leader à cœur. » D’autant plus depuis le départ de Kevin Nolan l’été dernier, à partir duquel Noble a définitivement récupéré le brassard de capitaine, comme une évidence. Rarement dans sa carrière le gamin du quartier, qui avait découvert Boleyn Ground lors d’un match contre Manchester United pour son anniversaire, n’a paru aussi indispensable à l’équilibre de West Ham. Car Bilić a fait de lui le garant de l’équilibre d’un système où Noble dicte le tempo, ralentit et accélère le jeu quand il le souhaite, tout en pouvant marquer comme le week-end dernier sur la pelouse de West Bromwich Albion (3-0). Si les Hammers tutoient cette saison les places européennes, ce n’est pas non plus anodin, et Slaven Bilić n’a pas hésité à parler de son capitaine comme du « meilleur milieu de terrain de la saison » .

Au point que cette distinction devienne un jeu aujourd’hui. L’exemple de Billy Bonds a trop marqué Boleyn Ground pour que la foule grenat ferme sa gueule. Légende de West Ham avec 663 matchs de championnat disputés pour les Hammers, Bonds est resté à vie comme le mythe qui n’a jamais été glorifié d’une sélection en équipe nationale. Du haut de ses vingt-huit ans, Mark Noble patiente toujours et en plaisante souvent. Roy Hodgson a affirmé récemment qu’ « aucune porte n’était fermée » , lui qui a déjà appelé des gamins sans expérience et alors que le milieu a déjà refusé les appels du pied de l’Irlande. Noble a ce profil indéfinissable, comme Scott Parker l’avait hier. Frédéric Piquionne, à West Ham entre 2010 et 2013, évoque son ancien coéquipier comme « un porteur d’eau » , ce genre de milieu moderne qui passe sa vie à l’ombre et qui avance dans la sous-exposition. Sans rien dire et en s’affirmant à chaque nouvel entraîneur comme « un relais naturel, humain, tactique » . « C’est simple, quand on voulait se plaindre de quelque chose, on n’hésitait pas à en parler avec Mark ou Kevin Nolan. On savait que leurs voix étaient écoutées » , tranche Diamé.

L’apogée d’un mec normal

Noble est l’esprit de West Ham dans tout ce que ça compose : le facteur social d’un quartier populaire de Londres et la culture forte de ses supporters. Le déménagement vers le stade olympique la saison prochaine est en ça un déchirement, même si les historiques Hammers ont délaissé Newham depuis plusieurs années maintenant. Alors Mark Noble n’hésite pas à s’en prendre à ses partenaires, à les recadrer comme il l’avait fait l’an passé en plein match avec l’autre historique, James Tomkins, mais aussi à détendre un groupe avant une rencontre importante. Car Noble est simplement un homme normal, qui s’est fait aimer de tous ses coachs, au point qu’Alan Pardew parle de lui comme « d’un exemple essentiel pour les générations futures. » Car il sait d’où il vient. The Academy, avec son gourou Tony Carr, est une école de la vie avant d’être l’école de foot du club de West Ham que Noble a rejoint après quelques semaines à Arsenal. Carr a fait passer entre ses mains Ferdinand, Terry, Lampard, Ince, Carrick ou encore Joe Cole en insistant toujours sur le fait « de montrer du cœur sur le terrain » . Ce pourquoi Noble court encore aujourd’hui et pourquoi il devrait courir demain, plus de dix ans après ses débuts chez les grands : « Je me souviendrai toute ma vie d’un appel en février 2003. J’étais en cours et mon prof de sport était venu me voir pour me dire« Tu joues avec la réserve ce soir. » Près d’un an plus tard, je débutais contre Southend en League Cup. » Voilà où en est la carcasse de l’éternel Mark Noble. Lui qui continue de s’enfiler des parties de pêche après les rencontres pour « ne plus penser à rien » et qui n’est finalement qu’un mec normal. Un mec normal devenu légende.

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