- Portugal
- 29ème journée
Le Portugal tient son tiercé
Les dés sont jetés en Liga Sagres. Porto a fêté la conquête du titre en battant le Sporting (2-0), Benfica assure la deuxième place grâce à sa victoire sur l’apocalyptique Uniao de Leiria, et Braga jouera le tour préliminaire de la Ligue des champions grâce à son succès sur Beira-Mar.
La bonne opération
Il ne pouvait y avoir qu’un Sporting sur le podium à la fin de la saison, et comme souvent depuis quelques années c’est celui de Braga qui remporte son duel à distance contre les Leoes. Malgré un mois d’avril catastrophique – quatre matchs sans victoire – les hommes de Leonardo Jardim se sont réveillés au meilleur moment. Les Minhotos se sont tranquillement imposés à domicile contre Beira-Mar (1-0), à l’aide d’un missile de Custodio entaché d’une belle faute de main de Rui Rêgo, digne d’Edel Apoula. Qu’importe, les Arsenalistas retrouvent pour la deuxième fois en trois ans le tour préliminaire de la C1, pour éventuellement rejoindre la phase de poules comme ce fut le cas en 2010. Triste pour le Sporting de Sa Pinto. Mais amplement mérité pour Braga, qui peut même toutefois être déçu de ne pas avoir décroché son premier titre de champion national. Il y avait pourtant la place cette année.
La mauvaise opération
Il y avait également de quoi arracher les trois points pour le Sporting face aux Dragons samedi soir. Si les Lisboètes ont échoué face au tout nouveau champion, cela c’est joué a très peu de choses. Un poteau et deux cartons rouges, exactement. Pas de bol Sa Pinto, ses hommes réalisent pourtant 50 premières minutes de haute volée dans un match fermé qui opposait les deux meilleures défenses du championnat lusitanien. Les Leoes réussissent à surprendre à plusieurs reprises l’arrière garde pataude du FC Porto – qui a dû bien picoler pendant la semaine – et frôlent même l’ouverture du score sur une reprise de volée mémorable d’Anderson Polga. Sur le poteau. Les deux équipes se valent, mais la chance a choisi son camp. Quelques instants plus tard, Onyewu, déjà sanctionné d’un jaune, heurte involontairement le talon de Steven Defour en pleine course. Pedro Proença interprète mal l’action et file une deuxième biscotte à Captain America. Jaune + jaune égale dix, le Sporting subit mais résiste et, obligé d’aller de l’avant, se découvre. Forcément, les courants d’air entrent dans la baraque verte et blanche, et James Rodriguez finit par se procurer un pénalty. Anderson Polga prend un rouge discutable. Si la faute est réelle, le « sportinguista » n’est pas en position de dernier défenseur. Hulk s’en tape, exécute la sentence, fusille Rui Patricio, et s’en va fêter son but en montrant ses muscles à son public l’air de dire : « Eh, les gars, Avengers est en salle » . A la 89è, le Brésilien se permet un sprint balle au pied en partant du milieu de terrain. En six secondes, il efface ce qu’il reste de défense aux Lisboètes ainsi que Rui Patricio avant de pousser le ballon dans le but vide, 2-0. C’est fini pour le Sporting, adieu la C1, re-bonjour la C3.
Et les autres, au fait ?
Jouera, jouera pas? Démissionnera, démissionnera pas? Pendant toute la semaine, Benfica ne savait pas si l’Uniao Leiria viendrait. Le club du président démissionnaire Bartolomeu a fini par aligner une équipe à la Luz, après un gros coup de bluff vendredi, qui laissait entendre que Leiria abandonnait définitivement la Liga Sagres. Malgré la peur de subir une deuxième humiliation, José Dominguez et son onze hybride – trois ex-frondeurs, des joueurs prêtés et des juniors- ont fait mieux que résister à Lisbonne samedi. Benfica ne s’est imposé que par le plus petit des scores grâce à Bruno César, rien de bien transcendant pouvant détendre le climat de crise qui pèse sur le club de Luis Filipe Vieira depuis la semaine dernière. Leiria de son côté, est assuré de finir dernier, et c’est déjà pas mal…
Le pétage de câble de Fernando
Etre champion et mener 2-0 contre le Sporting pendant le temps additionnel, ça fait plaisir. Et ça peut donner lieu à des réactions inattendues. Fernando, par exemple, au moment de sortir pour expulsion, se souvient qu’il est en vacances et fête son carton rouge comme un gamin qui déguerpit de l’école à 16h30 après son dernier jour de cours. Aussi marrant qu’inattendu.
Par William Pereira