- Euro 2016
- Quarts
- Pologne-Portugal (1-1) 5-3 aux tab
Le Portugal en demi-finale
Au terme d'un match équilibré dans lequel les deux équipes ont eu leur période, le Portugal s'impose aux tirs au but. Mais le match a surtout été marqué par la faillite de Cristiano Ronaldo. Attendu par tout un peuple comme le messie, le Madrilène a tout raté, sauf son tir au but.
Pologne 1-1 Portugal
Buts : Lewandowski (2e) pour les Polonais // Renato Sanches (33e) pour les Portugais
On l’attendait et il n’est jamais apparu. Les yeux dans le vague à la mi-temps de la prolongation, se maudissant sans doute, Cristiano Ronaldo a raté son match dans les grandes largeurs. La presse portugaise le réclamait ce matin, « O fabuloso destino de Cristiano Ronaldo » titrait A Bola, et les Lusitaniens aux abords du stade n’avaient d’yeux que pour lui. Il avait même l’occasion d’égaler le record de Michel Platini. Mais voilà, on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre, et ce soir, CR7 a tout foiré. Mangé par Pazdan et Glik, il a même loupé un face-à-face décisif, du genre de ceux qu’il ne loupe jamais. Une soirée cauchemardesque pour le Madrilène. Quelques jours après la détresse vécue par Messi son rival de toujours en finale de la Copa América, Ronaldo a démontré que lui non plus ne pouvait pas porter tout un pays seul sur ses épaules. Que lui aussi pouvait faillir. Sauf que par bonheur, il n’a pas failli au moment d’aller frapper son tir au but. Ses coéquipiers non plus, et le Portugal s’envole ainsi en demi-finales.
Tout sur Robert
C’est ce qu’on appelle une douche froide. À peine deux minutes de jeu et la défense portugaise prend l’eau. Kamil Grosicki, en feu depuis le début de l’Euro, profite d’une erreur grotesque de Cedric pour le déborder et servir son capitaine, Lewandowski. Son plat du pied fait mouche. Premier but du tournoi pour l’homme du Bayern et 1-0 pour les Bialo Czerwony, alors que les spectateurs ont à peine eu le temps de s’asseoir. Le début de match est totalement polonais, dans les duels les Blancs sont plus tranchants. Les Portugais peuvent se faire du mouron, car le 9 varsovien est en forme, d’un pur geste d’attaquant, il passe devant Pepe avant de décrocher une belle frappe.
De son côté, Ronaldo est soucieux. Et quand il frappe dans le mur sur coup franc à 35 mètres du but, il déclenche les rires des 15 000 âmes du virage polonais. Qui rient déjà moins 10 minutes plus tard quand Pazdan, son garde du corps, le charge inutilement dans la surface et échappe miraculeusement au penalty, Mr Brych ayant de la margarine dans les mirettes. Oui mais voilà, doucement, les ouailles de Fernando Santos reviennent dans le match. Et à 18 ans, Renato Sanches décide de faire une entrée fracassante dans le gotha du football international. À la 33e minute de jeu, avec la fougue et l’insouciance de sa jeunesse, le plus jeune joueur à être titulaire avec la Selecção das Quinas hérite d’une belle talonnade de Nani, ne se pose pas de questions et envoie une frappe de buffle. 1-1 aux citrons.
Un intrus sur le pré
Contre la Suisse, la Pologne s’était écroulée en seconde période. Alors, les hommes de Nawałka ne veulent pas jouer la même polka. Du coup, Grosicki et Kuba continuent leurs assauts sur les ailes. Et puis les Blancs croient être en veine, car CR7 n’est pas dans un grand soir. La preuve sur une action où, bien servi par Nani, le Madrilène voit la balle ricocher sur le tibia de son pied d’appui au moment d’armer. Inhabituel. Les Polonais répliquent par Milik, et les deux escouades ont des occasions. Le Portugal tient la gonfle, domine légèrement, mais ne brille pas collectivement.
Un frisson passe quand Fernando Santos décide d’envoyer Quaresma sur le pré. Mais surtout quand CR7, superbement servi par Moutinho dans le dos de la défense, n’arrive pas à frapper. Soirée cauchemar pour Ronaldo qui pouvait épargner la prolongation à son équipe. L’extra-time est équilibré, sans jus. Les deux équipes ont plus peur de perdre qu’envie de gagner. Rien à se mettre sous la dent à part quelques raids sans réel danger des deux côtés et la course folle d’un streaker descendu des tribunes sur le terrain pour tenter de toucher Ronaldo. Et voilà déjà les tirs au but. Alors que tous sont impeccablement tirés, Kuba se loupe, et Ricardo Quaresma envoie le Portugal en demi-finales. Et cela, sans que le Portugal ne soit parvenu à gagner un match dans les 90 minutes réglementaires depuis le début de l’Euro. Comme quoi…
Par Arthur Jeanne, au stade Vélodrome