- Mondial 2022
- Gr. H
- Portugal-Uruguay (2-0)
Le Portugal dompte l’Uruguay et se qualifie pour les huitièmes
Poussif en première période, le Portugal a finalement su trouver une faille après l'entracte grâce à Bruno Fernandes et a définitivement planté l'Uruguay dans les arrêts de jeu (2-0). Bruno Fernandes a inscrit un doublé et n'est pas passé loin du triplé : voilà surtout la Seleção en huitièmes de finale.
Portugal 2-0 Uruguay
Buts : B. Fernandes (54e, 90e, SP) pour le Portugal
Qui d’autre que lui ? Après Lionel Messi et Neymar, qui d’autre que Cristiano Ronaldo pour venir cavaler dans cette ville nouvelle qu’est Lusail, point qui bat la démesure et abrite ce qui se veut être une réplique de la place Vendôme ou encore un fake Rimini ? Les milliers de supporters portugais présents lundi soir ne remettront peut-être jamais les pieds dans le coin, mais l’histoire retiendra que la gloire de leur idole a été chantée à la sortie d’une nouvelle bouche de métro à coups de « suuuuuuu » assourdissants, mais aussi qu’ils sont venus jusqu’au Qatar pour le voir de nouveau allumer un mur sur coup franc. Autre chose ? Oui : le Portugal jouait un match potentiellement décisif, lundi soir, face à un Uruguay accroché par la Corée du Sud lors de la première journée et qui voulait se refaire la cerise à l’heure de retrouver une proie capturée au cours des huitièmes de finale du dernier Mondial. Mais au fond, qui d’autre que lui ? Qui d’autre que le 0-0 attendu ? C’est ce qu’on a longtemps cru, mais Cristiano Ronaldo sait évidemment faire autre chose que cogner dans des murs. Il a cette fois réussi à faire croire qu’il avait dévié un centre de Bruno Fernandes dans le but de Sergio Rochet, et cela a suffi à soulager Fernando Santos, désormais en possession d’un billet pour les huitièmes de finale.
Bruno, ce héros
Désireux de remettre un coup de fouet à sa Celeste, son homologue, Diego Alonso, avait pourtant décidé de la bousculer en même temps qu’il avait secoué son plan de départ : exit le 4-3-3, place à un 3-5-2 où Edinson Cavani a été préféré à Luis Suárez et où Rodrigo Bentancur a rapidement eu un rôle clé. Le milieu de Tottenham a en effet été le chien en chef d’une meute venue chatouiller les mollets portugais et a d’ailleurs excellé dans ce rôle, mais pas que. Face à un Portugal qui a eu le contrôle du ballon, mais qui a longtemps brillé par la volonté absolue de ses éléments de le recevoir dans les pieds et non en mouvement, cela a d’abord suffi pour tenir le choc et résister aux maigres tentatives lusitaniennes (une reprise de volée au-dessus de William Carvalho en début de match, une frappe de Bruno Fernandes à côté, un paquet de boulettes contrées). Mieux : après avoir fait le dos rond, l’Uruguay a enfin réussi à échapper à la vigilance des deux policiers de Fernando Santos – Pepe et Rúben Dias – grâce à une première percée de Bentancur qui a débouché sur un super arrêt de Diogo Costa, puis une seconde que le milieu n’a pas pu faire fructifier. On retiendra alors une autre image : la sortie en larmes de Nuno Mendes, qui souffrait ces derniers jours d’une blessure musculaire et a directement filé sous la douche.
La seconde période a vu les débats légèrement se débrider et même le Portugal se créer (enfin) de l’espace après une déviation plein axe de Cristiano Ronaldo exploitée par Bernardo Silva. Au bout du mouvement, João Félix a choisi d’envoyer une frappe qui a fini sa course dans le petit filet droit uruguayen, alors que Bruno Fernandes était seul dans l’axe, mais quelques minutes plus tard, cet oubli a été rayé des mémoires par un centre du meneur de Manchester United dont la course n’a pas bien été déviée par la tête de Ronaldo (1-0, 54e). Le Portugal restant le Portugal, l’Uruguay, qui est repassé en 4-4-2 à l’heure de jeu, s’est soudainement retrouvé avec le ballon dans les pieds, alors qu’un spectateur a pénétré sur le gazon pour inscrire un triplé (message de soutien à l’Ukraine, message de soutien aux femmes iraniennes et drapeau arc-en-ciel). Valverde a ensuite mis un coup de pression à Diogo Costa, puis Maxi Rodríguez a trouvé le poteau portugais avant que Luis Suárez, débarqué à la place de Cavani, ne vienne dévorer un ballon pourtant à sa portée dans les six mètres de la Seleção et que De Arrascaeta ne déclenche un nouveau frisson. Un tournant : la Celeste vient de voir filer sa chance. Dans le temps additionnel, Bruno Fernandes va même venir planter un deuxième but (2-0, 90e) après une faute de main de Giménez et ne va pas passer loin d’enfiler un chapeau à deux reprises. Voilà donc qui d’autre que Cristiano Ronaldo.
Portugal (4-3-3) : D. Costa – Cancelo, Pepe, R. Dias, N. Mendes (Guerreiro, 42e) – B. Silva, R. Neves (R. Leão, 69e), W. Carvalho (Palhinha, 82e) – B. Fernandes, Ronaldo (G. Ramos, 82e), J. Félix (M. Nunes, 82e). Sélectionneur : Fernando Santos.
Uruguay (3-5-2) : Rochet – Giménez, Godín (Pellistri, 62e), Coates – Varela, Valverde, Vecino (De Arrascaeta, 62e), Bentancur, Olivera (Vina, 86e) – Nunez, Cavani (Suárez, 73e). Sélectionneur : Diego Alonso.
Par Maxime Brigand, au Lusai Stadium