- Portugal
- Liga Sagres
- 7e journée
Le Portugal aux Portugais
Ce week-end en Liga Sagres, on a vu des buts moches, les trois gros gagner mais surtout Jorge Jesus aligner des Portugais dans son onze de départ. Un choix qui permet à Benfica d'occuper la première place du classement. A part ça, Pinto da Costa a fêté sa millième cap comme président du FC Porto...
Benfica, Porto et Braga tranquilles
Trois Portugais, deux titulaires et deux buteurs. Voilà un bon moment qu’un match de Benfica n’était plus autant marqué par la présence de joueurs nationaux en championnat. La faute à un président et un entraîneur amoureux de l’Amérique du Sud. Alors pourquoi les Aigles ont joué avec Luisinho et André Gomes dès le début face à Gil Vicente ? Melgarejo ne tient pas bien sa gauche, tandis que les Aimar et compagnie étaient blessés. Certes, mais cela n’explique pas tout ; car au milieu, Bruno César était sur le banc et semblait pourtant mieux placé que ses cadets pour suppléer les cadres. Pour ce qui est de Melgarejo, Jorge Jesus l’a toujours soutenu en dépit de sa nullité affligeante depuis le début de saison. Alors quoi ? Vendredi soir, Luis Filipe Vieira s’est fait réélire pour un quatrième mandat avec 83% des voix. Et qui dit élections, dit promesses. Rui Rangel, plus « sérieux » rival de Vieira lors de la campagne, n’a eu de cesse de souligner le problème du nombre insuffisant de Portugais dans l’effectif benfiquiste, avant que le favori ne s’approprie son discours. Simple coup de com’ ou véritable changement de cap à Benfica ? Le temps le dira. Toujours est-il que la formule affichée à Barcelos ce week-end a fait ses preuves : Benfica a écrasé Gil Vicente (0-3), considéré depuis l’an passé comme emmerdeur numéro un des grosses écuries lusitaniennes. Avec la manière en plus. Lima, puis Luisinho et enfin André Gomes ont scellé le sort de la rencontre en première période avant de contrôler la deuxième, malgré l’expulsion ridicule quoiqu’un peu sévère d’Enzo Pérez. Grâce à ce résultat, les Lisboètes reprennent la tête de la Liga Sagres à la différence de buts.
Juste derrière, Porto ne s’est pas trop foulé pour la 1000e de Pinto da Costa à la tête du club. À Estoril, les champions en titre ont enchaîné le bon et le moins bon. Si Varela trouve la barre à la deuxième minute à la suite à d’un centre-tir du gauche, c’est bien Estoril qui ouvre la marque à la dixième sur un corner chanceux. La suite est un classique du championnat portugais : Estoril défend à onze dans sa moitié de terrain tandis que les Dragons prennent d’assaut la cage de Wagner sans grande réussite dans un premier temps. Otamendi va même jusqu’à rater l’immanquable avant la pause. En deuxième période et comme à Kiev, Varela et Jackson Martinez enfilent leur costume de super héros : le Portugais ouvre le score de la tête sur un service parfait du Colombien, avant que ce dernier ne double la mise également grâce à un coup de crâne. Ça fait six buts en championnat pour le successeur désigné de Falcao. Seul Éder fait aussi bien pour le moment.
L’international portugais y est allé de son petit doublé sur la pelouse de Maritimo, visiblement très affecté par la bataille européenne de jeudi face à Bordeaux. Rien à voir avec Braga, qui a totalement oublié son quasi-exploit contre Manchester United. Plus dominateurs, les Minhotos démontrent une fois de plus que, sous Peseiro, l’équipe est capable d’obtenir des résultats en jouant bien. La saison ne fait que commencer et pourtant, on voit déjà mal comment le podium pourrait leur échapper…
Le but de la semaine
Ce week-end, et c’est assez rare pour être souligné, seuls des buts ordinaires ont été inscrits en Liga Sagres. Ou du moins à côté de celui… d’Hélder Postiga ! L’ancien de Porto et du Sporting fait les beaux jours de Saragosse en Espagne et compte quatre buts en championnat cette saison. Le dernier en date est un chef d’œuvre. Et en plus, c’était contre Séville… Classe.
La punchline de la semaine
Pinto da Costa fêtait ce week-end son millésime. Trente ans de règne, c’est douze de moins que Kadhafi, six de plus que Saddam Hussein et autant qu’Hosni Moubarak. La différence entre le « Pape » et les autres, c’est que le FC Porto ne désirera jamais sa chute. Et malgré tout ce temps passé à la tête du club, son meilleur souvenir date de 2011 : « Je pense que le truc qui m’a fait le plus rire, c’était la coupure de courant à l’Estadio da Luz quand on est allés gagner le championnat après une victoire nette contre Benfica. » Pas sûr que tout le monde en garde un bon souvenir…
Par William Pereira