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Le portrait-robot du joueur de Ligue 1

Par Alexandre Doskov
6 minutes
Le portrait-robot du joueur de Ligue 1

À quoi ressemble le joueur de Ligue 1 ultime ? À une espèce de créature de Frankenstein dont les morceaux viennent des quatre coins de l'Hexagone.

Les mains d’Anthony Lopes (Lyon) : Pour arrêter des buts, dans un premier temps. En même temps, Lopes est gardien de but, donc ça reste son métier. Mais le Portugais a également montré qu’il savait utiliser ses mains pour distribuer des taloches, surtout quand il croise la route de l’OM. Pire encore, Kylian Mbappé peut témoigner que même quand il ne le fait pas exprès, le gardien lyonnais est capable d’assommer des gens. Testez-le sur un ring, bon sang !

https://www.youtube.com/watch?v=xpWjMSF25MM

La tête de Nolan Roux (Metz) : Ça fait des années que la maladresse de Nolan Roux était devenue un filon de blagues inépuisable. Alors en claquant 15 buts cette saison, le Messin a fermé pas mal de clapets. Et au moment de jeter un coup d’œil aux graphiques et aux statistiques, les chiffres sont formels : Roux a marqué plus de but de la tête (8) que du pied droit (7). La tête et la jambe, comme dirait le dicton.

Les mollets de Diego Carlos (Nantes) : Les seuls à porter la marque des crampons de Tony Chapron. C’était le 14 janvier dernier, dans le temps additionnel de Nantes-PSG. Les images du tacle de l’arbitre sur le défenseur nantais font désormais partie des classiques ultimes du championnat de France, et Diego Carlos avait même récolté un carton rouge (annulé ensuite par la LFP) histoire que la fête soit totale. Qui a dit qu’il n’y avait jamais de spectacle à la Beaujoire ?

Les tatouages de Memphis Depay (Lyon) : Ça fait une quinzaine d’années que les footballeurs n’ont plus le droit d’enlever leur maillot pour célébrer un but, sous peine de prendre un carton jaune. Du coup, quand on est comme Memphis Depay et qu’on veut montrer tous ses beaux tatouages, on est bien embêté. Mais le Néerlandais n’est pas une buse et il a trouvé une astuce pour pouvoir exhiber ses tattoos pendant les gros matchs sur lesquels toutes les caméras sont braquées : marquer à la dernière minute et enlever sa tunique juste après, quand le coup de sifflet final a retenti. Cette saison, Depay a fait le coup contre le PSG et l’OM et tout le monde a pu admirer l’immense lion gravé dans son dos. Sinon, pour ceux qui veulent célébrer leur but en enlevant leur maillot, il y a aussi la méthode Fekir contre Saint-Étienne.

Le cœur de Florian Thauvin (Marseille) : Parce que même si cette célébration est ringarde comme tout, on respecte la saison XXL que vient d’envoyer Flotov.

La tignasse de Régis Gurtner (Amiens) : Si le gardien d’Amiens est toujours ébouriffé, c’est parce qu’il plonge tout le temps. 253 fois cette saison pour être très précis, si l’on en croit son nombre d’arrêts comptabilisé par la LFP. Et si le SC Amiens a terminé l’exercice 2017-2018 avec la quatrième meilleure défense de France, c’est en grande partie grâce à son portier. Pas mal, pour un type qui découvrait la Ligue 1 pour la première fois à trente ans.

Les rides de Benjamin Nivet (Troyes) : Nivet a attendu le mois d’avril pour mettre ses deux seuls buts de la saison, et il a bien fait. En donnant l’avantage à Troyes contre Caen lors de la 35e journée, il est devenu le plus vieux joueur de Ligue 1 à marquer cette saison. Fun fact à ressortir dans les dîners en ville : le record absolu est détenu par un autre Troyen, Roger Courtois, qui avait marqué un but à l’âge de 44 ans en 1956.

Le micro de Dimitri Liénard (Strasbourg) : Il n’y en avait qu’un qui avait le droit de jouer les maîtres de cérémonie après la victoire de Strasbourg contre l’OL, et c’était lui. En même temps, on parle d’un homme qui a assuré le maintien des Strasbourgeois dans l’élite en marquant un superbe coup franc dans les arrêts de jeu lors de l’avant-dernière journée. Les amateurs de scénarios à suspense apprécieront.

Les yeux qui pleurent de Baptiste Reynet (Dijon) : Le karma est un salaud. Baptiste Reynet charbonne toute l’année, enchaîne les exploits, et sauve souvent Dijon à lui tout seul, mais c’est bel et bien contre lui que les Parisiens se sont défoulés le 17 janvier en lui collant huit buts. Méchant parmi les méchants, Neymar qui s’est amusé à mettre un quadruplé en 41 minutes. Reynet a logiquement terminé le match en larmes, mais s’est vite remis en selle pour aider les siens à terminer à une jolie 11e place.

Le cerveau de Mbappé (PSG) : Qui a survécu à la surmédiatisation, à la cohabitation avec Neymar et aux poings d’Anthony Lopes. Quand on vient à peine de souffler ses 19 bougies, ça montre qu’on est plutôt costaud dans sa tête. Depuis qu’il est arrivé au PSG, le petit Kyky se balade aussi bien sur les terrains que devant les caméras où il balance des discours construits, pertinents, et empreints d’une sagesse qui fait défaut à pas mal de ses coéquipiers. En février dernier, le numéro 29 du PSG a même été invité à déjeuner à l’Élysée par Emmanuel Macron. Et si c’était lui, la surprise du prochain remaniement ministériel ?

La cape de sauveur de Karl Toko-Ekambi (Angers) : Souviens-toi l’hiver dernier. Il faisait froid à Angers, et le SCO n’arrivait pas à décoller du fond du classement. Seule satisfaction au milieu du marasme, Karl Toko-Ekambi, machine à marquer rarement grippée. Mais quand une offre de transfert représentant « plus de 50% de notre budget » selon le président d’Angers arrive sur la table, Toko-Ekambi dit niet. Il veut rester jusqu’à la fin de saison et aider le club à se maintenir. Sans doute le seul super-héros qui porte un costume à rayures.

Le sourire de Malcom, Cafu et Otavio (Bordeaux) : Vu les grands smiles affichés, on se dit que tout va bien pour les joueurs brésiliens des Girondins de Bordeaux. Et pourtant, le soir où elle poste cette courte vidéo juste avant de sortir en boîte, la joyeuse bande sort tout droit d’une défaite contre Caen – la septième en huit matchs de Ligue 1 – et occupe la 13e place du classement. Un je-m’en-foutisme très mal accueilli par les fans, mais aussi par les dirigeants qui ont immédiatement convoqué les trois joueurs. Mais il faut croire qu’ils ont réussi à être convaincants, puisqu’ils n’ont pas été sanctionnés.

L’extérieur du pied de Clinton Njie (Marseille) : Parce que ça…

https://www.youtube.com/watch?v=qxsBMo-ynSc

L’intérieur du pied de Clinton Njie (Marseille) : Parce que dans le fond, on ne sait toujours pas s’il voulait tirer avec l’extérieur ou l’intérieur du pied.

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Par Alexandre Doskov

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