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Le point Bleu du 22 juin
Chaque jour pendant la Coupe du monde, So Foot fait le point sur l'équipe de France. Alors, le groupe, il vit bien ou pas ?
Hier, les Bleus ont fait :
« L’objectif est atteint. » Hier, l’équipe de France s’est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde, et Didier Deschamps n’en est pas peu fier. Tout n’a pas été parfait contre le Pérou, mais la prestation des Bleus était tout de même bien plus satisfaisante que celle de samedi dernier. Parfois apathiques contre l’Australie, les Français ont augmenté la jauge d’intensité pour ce deuxième match et ils ont réussi à rester appliqués même quand ils ne faisaient que défendre. Et face à une équipe aussi remuante que le Pérou, c’est assez fort pour être souligné. Maintenant, reste une première place du groupe à aller chercher. Ce qui passe par une victoire contre le Danemark mardi prochain, mais ça, c’est une autre histoire.
Hier, les Bleus n’ont pas fait :
Posséder le ballon. En effet, le Pérou a bouclé la rencontre avec 56% de possession de balle. Ce qui n’a rien de dramatique, et une équipe peut très bien gagner des matchs sans avoir beaucoup le ballon. En revanche, là où les Français sont parfois à la limite de l’inquiétant, c’est quand on voit ce qu’ils font de la balle quand ils l’ont, surtout sur attaque placée. Quand les Bleus partent en contre, pas de soucis, et ça donne une course de dragsters qui va beaucoup trop vite pour pas mal de défenses. Mais quand il faut poser le pied sur le ballon et organiser des circuits de passes efficaces pour faire bouger un bloc et créer une occasion, la vie devient tout de suite beaucoup plus compliquée. Mauvais derniers choix, passes imprécises, dribble de trop, la France souffre de plusieurs maux. Mais au moins, cette fois, on a eu droit à de l’animation offensive.
La phrase inutile du jour :
Prononcée par Didier Deschamps himself après le coup de sifflet final : « Si vous voulez qu’on domine nos adversaires et qu’on mette 5-0 à tout le monde… Ce ne sera pas dans cette Coupe du monde. » Vu les deux premiers matchs des Bleus, on commençait à s’en douter… De toute façon, il n’y a que les Russes qui ont le droit de coller des 5-0 pendant cette Coupe du monde !
La frayeur du jour :
En deux mots : Iekaterinbourg Arena. Soit le stade complètement zinzin dans lequel France et Pérou se sont affrontés hier soir. Pour la petite histoire, les Russes ont dû faire passer la capacité du stade de 23 000 à 35 000 places pour pouvoir y organiser des matchs de Coupe du monde. Alors ils n’ont rien trouvé de mieux que de construire des tribunes éphémères montées sur des gigantesques échafaudages qui sortent du stade. Un bricolage improbable qui mesure tout de même près de 45 mètres de haut. Par miracle, il n’y a pas eu de drame hier. Mais comme il reste encore deux matchs à jouer dans ce stade de l’enfer, gardons-nous de déboucher le champagne dès maintenant.
Et pendant ce temps-là, le 21 juin 1998… :
À Lens – où va se dérouler le match Allemagne-Yougoslavie –, de violents affrontements ont lieu, et un gendarme est retrouvé à terre, gisant dans son sang. Il s’appelle Daniel Nivel, a 43 ans, et il vient d’être frappé à la tête à coups de barre de fer par des hooligans allemands. Il ne sortira du coma que 6 semaines plus tard. Le même jour, l’Iran affronte les États-Unis à Lyon dans un contexte politique tendu. Et sur le terrain, les joueurs foutent la politique de côté et échangent des amabilités. Le capitaine iranien offre des fleurs à celui des États-Unis, et les deux équipes posent ensemble lors de la photo d’avant-match. Histoire de rester copains jusqu’au bout, Iraniens et Américains finiront éliminés au premier tour quatre jours plus tard. L’histoire ne dit pas s’ils ont partagé un bus pour aller à l’aéroport.
Par Alexandre Doskov, à Iekaterinbourg