- Euro 2016
- Bilan
- Interview Sandy Heribert
« Le plus dur a été de lancer une Ola dans mon salon »
Le « goaaaaal » à la voix féminine lors de l'ouverture du score de l'Irlande en huitièmes de finale face aux Bleus, c'est elle. Sandy Heribert, journaliste sportive indépendante, a été la seule speaker femme des stades de l'Euro 2016. À Lyon, Saint-Étienne et Saint-Denis, c'est elle qui était chargée d'assurer l'ambiance pour les fans anglophones... Interview.
Comment prépare-t-on un match en tant que speaker ?
Vous répétez l’entrée des joueurs sur la pelouse ?
Vous êtes journaliste sportive à la base. C’est facile de passer au job de speaker ?
J’avais déjà une petite expérience avant, même si au départ, j’ai commencé avec un master en marketing des médias, donc j’ai vécu une reconversion liée à un rêve d’enfant. Après trois années chez Eurosport, j’ai décidé de devenir indépendante et on est venu me chercher pour devenir speaker, en fait. J’ai donc commencé il y a un an à l’occasion de l’Euro Basket à Lille. Ça s’est bien déroulé, on parlait pas mal de moi, et les speakers qui m’accompagnaient là-bas m’ont conseillé d’envoyer ma candidature pour l’Euro de foot.
C’est un gros casting pour parvenir à ce poste ?
Vous étiez speaker d’un pays en particulier ?
Non, je suis host speaker en anglais en binôme avec un Français, on a fait tout à deux voix. Mais les équipes anglophones n’avaient pas de speaker attitré, donc j’ai repris ce rôle pour l’Angleterre, le pays de Galles et les deux Irlande. J’ai adoré faire la compo, c’était super sympa ! L’Islande venait avec son propre team speaker parce qu’il y a des noms un peu imprononçables…
C’est vous qui avez crié « Goal ! » pour l’Irlande contre la France. Est-ce qu’on vous a demandé de mettre plus d’enthousiasme ?
Est-ce qu’il y avait un peu d’improvisation dans vos annonces ?
Qu’est-ce qu’on ressent à travers cette expérience ? En dehors des joueurs, vous êtes la seule personne qui peut faire bouger et crier tout un stade…
Le foot se féminise de plus en plus… Est-ce que votre arrivée a été facile dans ce monde qui a toujours eu cette réputation d’être plutôt machiste ?
Honnêtement, ça n’a pas été difficile… j’ai été accueillie les bras ouverts par une équipe très contente d’avoir une voix féminine pour changer un peu. Je n’ai jamais eu un problème de crédibilité avec qui que ce soit, je pense que j’amène vraiment quelque chose, donc les retours sont plutôt positifs. Alors oui, je suis grande, blonde, aux yeux bleus, à l’aise, donc ça m’a peut-être ouvert certaines portes, mais disons que c’est le jeu, je ne le vis pas mal. J’ai bien conscience qu’il faille confirmer sa crédibilité très vite – on n’a pas le droit à l’erreur, la porte se referme aussitôt – et souvent, il faut bosser deux fois plus qu’un homme, c’est navrant, mais c’est encore ce qu’il se passe.
Est-ce qu’on touche à la fin de la « femme potiche » sur les plateaux de foot ?
Propos recueillis par Émilien Hofman