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« Le plus dur a été de lancer une Ola dans mon salon »

Propos recueillis par Émilien Hofman
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Le « goaaaaal » à la voix féminine lors de l'ouverture du score de l'Irlande en huitièmes de finale face aux Bleus, c'est elle. Sandy Heribert, journaliste sportive indépendante, a été la seule speaker femme des stades de l'Euro 2016. À Lyon, Saint-Étienne et Saint-Denis, c'est elle qui était chargée d'assurer l'ambiance pour les fans anglophones... Interview.

Comment prépare-t-on un match en tant que speaker ?

Les répétitions se font le jour même. On répète chaque séquence à son tour : les portes sont ouvertes à H-3, on lance les meilleurs moments des matchs de la veille, des clips, des pubs… et 1h30 avant le match, on commence à s’adresser directement au public, à se manifester sur les réseaux sociaux, à appeler les mascottes, à faire chanter les gens, etc. Les répètes, c’est juste pour avoir le running order bien en tête…

Vous répétez l’entrée des joueurs sur la pelouse ?

Oui, car ça fait partie des 15 dernières minutes avant le match, les plus importantes. Au début de l’Euro, on le faisait avec les enfants sauf que vu la polémique sur les pelouses, on a fait ça sans les gamins, pour qu’ils ne piétinent le terrain qu’une seule fois. On lance quand même l’entrée des joueurs sur la pelouse avec des bénévoles qui jouent leur rôle… Il faut que tout soit hyper « timé » pour qu’au coup d’envoi, on soit à 0:00:00.

Vous êtes journaliste sportive à la base. C’est facile de passer au job de speaker ?

Les speakers qui m’accompagnaient à l’Euro de Basket m’ont conseillé d’envoyer ma candidature pour l’Euro de foot.

J’avais déjà une petite expérience avant, même si au départ, j’ai commencé avec un master en marketing des médias, donc j’ai vécu une reconversion liée à un rêve d’enfant. Après trois années chez Eurosport, j’ai décidé de devenir indépendante et on est venu me chercher pour devenir speaker, en fait. J’ai donc commencé il y a un an à l’occasion de l’Euro Basket à Lille. Ça s’est bien déroulé, on parlait pas mal de moi, et les speakers qui m’accompagnaient là-bas m’ont conseillé d’envoyer ma candidature pour l’Euro de foot.

C’est un gros casting pour parvenir à ce poste ?

Non, il fallait envoyer son C.V. avec ses expériences et ses compétences, idéalement des recommandations, également. Ensuite, on a eu des entretiens téléphoniques et des mises en situation. Exemple : « Vous entendez une explosion dans le stade, le gars de la sécurité vient vous dire de faire une annonce pour faire évacuer. Que faites-vous ? » Il faut toujours attendre les ordres de notre producteur dans l’oreillette. Et puis on a également dû se filmer avec son Smartphone en faisant des annonces. Le plus difficile, ça a été de lancer une Ola dans mon salon…

Vous étiez speaker d’un pays en particulier ?

L’Islande venait avec son propre team speaker parce qu’il y a des noms un peu imprononçables…

Non, je suis host speaker en anglais en binôme avec un Français, on a fait tout à deux voix. Mais les équipes anglophones n’avaient pas de speaker attitré, donc j’ai repris ce rôle pour l’Angleterre, le pays de Galles et les deux Irlande. J’ai adoré faire la compo, c’était super sympa ! L’Islande venait avec son propre team speaker parce qu’il y a des noms un peu imprononçables…

C’est vous qui avez crié « Goal ! » pour l’Irlande contre la France. Est-ce qu’on vous a demandé de mettre plus d’enthousiasme ?

Non non ! Quand il y a but, on doit garder une neutralité, qu’on soit host ou team speaker. On met la patate, on crie « Goal pour la République d’Irlande » , mais on fait partie de l’UEFA, donc on ne doit pas supporter une équipe en particulier.

Est-ce qu’il y avait un peu d’improvisation dans vos annonces ?

Tout est bien scripté. Une fois le but marqué, on doit attendre que notre « arbitre officiel » confirme le but. Dès que le producteur nous crie « Top » dans l’oreillette – c’est pendant le replay – on crie « Goaaaaal ! » et on redonne le score. Une fois que le graphisme avec le nom et le numéro du joueur apparaît, le host speaker crie également « Goal » et annonce le nom du buteur. Les team speakers peuvent s’enflammer un peu plus parce qu’ils ont moins de restrictions vu qu’ils représentent leur Fédération.

Qu’est-ce qu’on ressent à travers cette expérience ? En dehors des joueurs, vous êtes la seule personne qui peut faire bouger et crier tout un stade…

Oui, tout à fait : c’est assez grisant de s’adresser à autant de monde. D’où on est – à côté des tunnels –, on voit cette énorme masse humaine et c’est très motivant, même pour moi qui suis une hyper dynamique avérée… C’est une expérience humaine et professionnelle très enrichissante, surtout que ça m’a permis d’être repérée pour aller aux JO au Brésil pour assurer trois événements !

Le foot se féminise de plus en plus… Est-ce que votre arrivée a été facile dans ce monde qui a toujours eu cette réputation d’être plutôt machiste ?

Oui je suis grande, blonde, aux yeux bleus, à l’aise, donc ça m’a peut-être ouvert certaines portes, mais disons que c’est le jeu, je ne le vis pas mal.

Honnêtement, ça n’a pas été difficile… j’ai été accueillie les bras ouverts par une équipe très contente d’avoir une voix féminine pour changer un peu. Je n’ai jamais eu un problème de crédibilité avec qui que ce soit, je pense que j’amène vraiment quelque chose, donc les retours sont plutôt positifs. Alors oui, je suis grande, blonde, aux yeux bleus, à l’aise, donc ça m’a peut-être ouvert certaines portes, mais disons que c’est le jeu, je ne le vis pas mal. J’ai bien conscience qu’il faille confirmer sa crédibilité très vite – on n’a pas le droit à l’erreur, la porte se referme aussitôt – et souvent, il faut bosser deux fois plus qu’un homme, c’est navrant, mais c’est encore ce qu’il se passe.

Est-ce qu’on touche à la fin de la « femme potiche » sur les plateaux de foot ?

Je pense que cette féminisation du sport est en pleine action, on commence vraiment à amener notre touche. Maintenant, il y a le cas de l’Italie où on place encore des potiches à gros seins sur les plateaux. En France, en revanche, on a Estelle Denis, Isabelle Ithurburu, Carine Galli, etc. On est écoutées et on a une vraie valeur, donc je suis ravie de ce qui se passe…
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