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Le pire est dans le Meyer
Annoncé comme l’un des gros coups du mercato estival en Premier League, Max Meyer peine à convaincre avec Crystal Palace. L’ancien milieu de Schalke 04 joue pour l’instant un rôle mineur, au contraire de son salaire mirobolant.
Jouera ? Jouera pas ? C’est la question que tout le monde se pose au sujet de Max Meyer, en attendant le déplacement de Crystal Palace à Bournemouth, lundi soir. Cet été, l’arrivée de l’Allemand (23 ans) avait fait grand bruit. D’abord, à cause de son statut de petite pépite made in Bundesliga, mais aussi – et surtout – en raison de la fin houleuse de son histoire avec Schalke 04. Sans parler de son salaire – 190 000 livres par semaine, soit le plus important de l’effectif – que d’aucuns trouvaient injustifié. Tout ça pour quoi ? Soixante-trois minuscules minutes de jeu grappillées en quatre matchs de Premier League. Avec trois défaites et un match nul à la clé.
Roy Hodgson est très content
Ce statut de joker de luxe est-il justifié ? Pas au vu du classement de Palace, actuellement onzième du championnat d’Angleterre, sans avoir encore affronté un gros du Top 6, excepté Liverpool (0-2). Roy Hodgson, lui, préfère la paire Milivojević-McArthur au milieu de terrain, avançant la nécessité pour Meyer de se remettre en forme avant de pouvoir prétendre à une place de titulaire indispensable. La Premier League serait en effet encore trop physique pour le profil de l’Allemand, handicapé par une préparation en demi-teinte puisque effectuée en solo à partir du mois de mai dernier et son départ fracassant de Schalke. Bref, on connaît la chanson : « Il doit se battre pour sa place, résumait Hodgson en conférence de presse après le match face à Newcastle (0-0). Mais c’est un joueur de Premier League et je suis très content de ce que j’ai vu de lui jusqu’à présent. »
Heureusement, il y a la Carabao Cup ! La seule compétition où les fans de Palace ont pu voir leur jeune recrue dans le onze de départ. Face à Swansea, puis West Bromwich mardi dernier, Meyer a livré une performance plus qu’honorable, sans pour autant être décisif. Pour les supporters, l’heure de tenter le pari de la titularisation en Premier League a sonné. Bournemouth apparaît donc comme un tremplin évident pour le tester en conditions réelles.
L’effet papillon
Si la situation venait à s’enliser, Max Meyer pourrait en effet s’enfermer dans une image que l’on ne souhaite à personne : celle de la coquille vide, hors de prix de surcroît. Dit autrement : un transfert raté. Particulièrement lorsque l’on sait que pour garder Wilfried Zaha – meilleur buteur la saison passée –, Crystal Palace a dû consentir à un autre effort financier : lâcher 143 000 euros hebdomadaires. Avec une conséquence pas forcément visible : celle de faire payer leur licence aux joueuses de la section féminine (250 livres pour la saison, une somme que la direction a généreusement consenti à découper en tranches de 50 livres par mois, à moins qu’elles ne trouvent elles-mêmes un sponsor pour le faire). Pas un super signal envoyé à un effectif qui joue en deuxième division et dont l’objectif annoncé est la promotion dans l’élite. Surtout quand on sait que Meyer gagne la somme réclamée (environ 6000 livres) en à peine quelques heures.
Entre-temps, Zaha a fait « un don important » en faveur de l’équipe, ceci « afin de donner aux futures générations les mêmes possibilités qu’il a eues lui-même lors de (s)es années dans les équipes de jeunes » . Une belle manière de rattraper les choses, bien que les joueurs ne soient pas directement responsables des décisions prises par leur direction. Reste que Max Meyer se retrouve déjà dans une position délicate, après avoir été accueilli en (trop) grande pompe. Pendant ce temps-là, Schalke galère toujours au fond du classement de la Bundesliga. Et nul doute qu’un meilleur dialogue entre les deux parties aurait pu arranger les affaires de tout le monde.
Par Julien Duez