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- Australie-Pérou (0-2)
Le Pérou sort avec les honneurs
En écartant une faiblarde Australie (0-2), le Pérou s’est offert son premier succès en Coupe du monde depuis 1978.
Australie 0-2 Pérou
Buts : Carrillo (18e) et Guerrero (50e) pour le Pérou
C’était il y a 36 ans et quatre jours. Au stade du Riazor de La Corogne, Guillermo La Rosa sauve l’honneur de Péruviens déjà éliminés face à l’intraitable Pologne de Boniek (5-1), future troisième de la compétition. C’est donc depuis la 83e minute de ce 22 juin 1982 que les 32 millions d’habitants du Pérou espèrent à nouveau voir flotter leur drapeau pour célébrer un but. Après 180 minutes de frustration franco-danoise, Los Incas ont à nouveau pu faire parler la poudre ce mardi à Sotchi grâce à la toute belle reprise de volée d’André Carrillo dès la 18e minute. Mieux : bien plus consistant qu’une formation australienne à laquelle on ne comprend toujours pas comment le Danemark a concédé un point, le Pérou a empoché son premier succès en Coupe du monde depuis 1978.
Morne possession et reprise historique
Tout heureuse d’encore avoir la possibilité de se qualifier, l’Australie prend directement la possession à son compte. Mais pour les occasions, on repassera. Parce que si Ramos flanque la trouille aux siens en se ramassant le ballon sur le dos après un dégagement mal négocié de sa défense, son gardien est là pour rassurer son petit monde. Les Kangourous ont donc le cuir, mais une contre-attaque suffit pour les faire vaciller. Pire, c’est avec seulement trois joueurs dans la surface que le Pérou prend les commandes grâce à la reprise de volée de Carrillo, sur un centre de Guerrero.
Ce but ne change pas grand-chose au scénario, si ce n’est que les Sud-Américains se recroquevillent quelque peu plus pour empêcher Rogic de conclure un joli solo au cours duquel il s’est payé le scalp de quatre adversaires. Le Pérou retente de temps en temps sa fameuse attaque à trois, mais la frappe lointaine de Yotun, qui passe à une bonne dizaine de mètres des buts, est la seule à figurer parmi les occasions décentes. En fin de période, l’Australie appuie sur l’accélérateur, mais ni Leckie contré par Santamaria ni la tête de Sainsbury sur coup franc n’amènent l’égalisation.
Cuisses et gestion
L’Australie ne renversera pas la vapeur, c’est une certitude. Le Pérou le sait et joue la contre-attaque pour enfoncer le clou. À la récupération d’une tentative de Cueva dans les six mètres, Guerrero en profite pour réussir sa demi-volée du gauche. 2-0. De quoi motiver les Australiens à entamer leur plus intéressante période de la partie. En deux corners, Behich et le revenant Cahill foutent le souk dans la défense, mais leurs essais à bout portant sont tous les deux contrés par une cuisse péruvienne. C’est tout. Sans idée, les gars de Van Maarwijk misent tout sur les remuants Arzani et Behich en composant avec l’âge de Cahill et l’indolence de Mooy. Le Pérou n’en demande pas plus, lui qui touche une dernière fois le poteau par l’intermédiaire d’Hurtado avant de quitter la compétition. Avec les honneurs, mais au premier tour, comme en 1982.
Australie (4-2-3-1) : Ryan – Behich, Milligan, Sainsbury, Risdon – Mooy, Jedinak – Kruse (58e Arzani), Rogic (72e Irvine), Leckie – Jurić (53e Cahill). Sélectionneur : Bert Van Maarwijk.
Pérou (4-2-3-1) : Gallese – Advincula, Ramos, Santamaria, Trauco – Tapia (63e Hurtado), Yotun (46e Aquino) – Carrillo (79e Cartagena), Cueva, Flores – Guerrero. Sélectionneur : Ricardo Gareca.
Par Émilien Hofman