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Le Pérou et ses vieux loups
Absent des mondiaux depuis 1982, le Pérou a l'occasion de s'ouvrir le chemin du Brésil, à condition de battre l'Uruguay, ce soir, à Lima. Pour cela, Makarian misera encore une fois sur un trio d'attaque en place depuis près de dix ans : Pizarro-Farfan-Guerrero. Des joueurs efficaces, mais sur le déclin. Et sans personne pour suivre derrière.
À quatre journées de la fin, la zone Amsud commence à être piquante comme on l’aime. Pas vraiment en haut, où l’Argentine et la Colombie, nettement au-dessus du reste, devraient batailler jusqu’au bout pour le leadership. Non, le vrai enjeu concerne la fameuse 5e place, celle de barragiste, que squatte l’Uruguay depuis 2002. Cette année encore, la Celeste est dans la bataille, son concurrent le plus sérieux étant le Pérou, qu’elle affrontera ce soir à Lima, dans la chaude ambiance de l’Estadio Nacional. Ils devraient être 45 000 à siffler tout ce qu’ils peuvent, Forlán et ses copains, et à attendre de leurs protégés qu’ils leurs offrent ce qu’ils attendent depuis plus de 30 ans : une phase finale de Coupe du monde. Les données sont assez simples : si la Blanquirroja l’emporte, elle dépassera au classement son adversaire charrua et entrera sur l’autoroute qui mène au Brésil, son calendrier lui étant assez clairement favorable sur les trois dernières journées (Venezuela-Argentine-Bolivie, contre Colombie-Équateur-Argentine, les trois leaders, pour l’Uruguay).
Les chiffres pour eux
Si aujourd’hui, le Pérou, dernier des qualifications pour l’Afrique du Sud, envisage sérieusement son premier Mondial depuis 1982, c’est avant tout grâce à un homme : Sergio Makarian. « Le Magicien » . Parmi ce qu’il se fait de mieux… en Uruguay. Depuis son arrivée en 2010, le natif de Montevideo, sacré champion au Paraguay, au Chili et au Pérou, a relevé une sélection en sale état. Une troisième place lors de la dernière Copa América en Argentine, une entrée pour la première fois de son histoire dans le top 20 du classement FIFA cet été et, donc, ce rêve brésilien. Pour en arriver là, Makarian a solidifié l’équipe et consolidé les positions de ses trois vieux loups de l’attaque : Pizarro, à qui il a filé le brassard, et Guerrero et Farfan, incontournables. Un trio auteur de neuf pions lors de ces éliminatoires, soit les trois quarts des buts du Pérou. Internationaux depuis une décennie (depuis 14 ans pour Pizarro !), ils pèsent à eux trois 171 sélections et 51 buts sous le maillot à bande rouge. Pas mal, même si se baser sur ces trois bonhommes est autant une évidence qu’une marque de faiblesse.
Et la relève ?
Certes, les trois gaillards sont des références nationales. Leurs expériences européennes, notamment en Allemagne et en Ligue des champions, leur donnent une légitimité dans un groupe composé majoritairement de joueurs évoluant en Amérique latine. Leur capacité à marquer, aussi. Guerrero a terminé goleador de la dernière Copa América, Pizarro est le 10e meilleur buteur de l’histoire de la Bundesliga (et son meilleur buteur étranger) et Farfan a déjà scoré quatre fois lors de ces éliminatoires. Mais une question se pose : où est la relève ? Le feu follet de Schalke a déjà été exclu deux fois de la sélection pour indiscipline, Pizarro aussi a passé de longs mois sans pouvoir porter le maillot national. L’attaquant du Bayern n’est que remplaçant à Munich, et Guerrero, malgré ses belles performances lors de la dernière Coupe du monde des clubs, est lui aussi sur la pente descendante. Problème, personne n’est là pour les remettre en cause. Seul le jeune André Carillo, du Sporting Portugal, pointe timidement le bout de son nez. Sinon, c’est le néant. Ce soir, le trio historique mettra le Pérou sur la voie du Brésil. Ou laissera probablement passer sa dernière chance.
par Léo Ruiz