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Le patron Mourinho

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Le patron Mourinho

Benzema, Valdano, Bernabeu, politique sportive, presse : Mourinho est en train de révolutionner le Real Madrid. Le patron à Madrid maintenant c'est lui. Bilan.

« Il va falloir changer quelques choses et les joueurs vont devoir s’adapter à la façon dont leur entraineur conçoit le football. (…) » . Le 31 mai 2010, José Mourinho parle de lui à la troisième personne et annonce la couleur des prochains mois à la Maison Blanche. A peine sorti de l’Inter, le héros portugais expose son programme de gouvernement devant une presse espagnole médusée. Après six saisons de marasme institutionnel et sportif, le Real a fini par faire appel à son ultime recours : l’homme qui gagne tout. Pour la première fois dans l’histoire récente du Real, un entraineur du Real est plus important que le Real lui-même. Car certes le Real c’est le Real. Mais lui c’est lui. Et quand il glisse un « je ne suis qu’un entraineur. Ma matière c’est le collectif. Mais un grand entraineur n’est rien sans une grande structure autour de lui » . Comprendre : lui ne changera pas, le Real si. Retour sur les derniers mois. Ceux qui ont changé le Real.

Devenir le seul patron du vestiaire (mai 2010)

« Pour moi Guti est déjà dehors. Rien ne sert de changer d’avis » . La blonde, sur le départ à la fin de la saison, se ravise à l’annonce de l’arrivée du Mou et ferait bien un peu de rabe. Sauf que Mourinho aime les gens « qui regardent devant eux et assument » . Un peu comme Raul quoi ? « Lui c’est différent. Il n’a rien dit. Je veux parler avec lui » . Un mois plus tard, les deux idoles de Bernabeu sont dehors. Et Mourinho n’a même pas eu besoin de forcer la voix. Ce que le vestiaire madrilène perd en maturité, il le gagne en tranquillité. Ces deux-là, habitués des fuites (plutôt Raul) et autres déclarations malheureuses (surtout Guti), ne séviront plus. Mourinho prend le pouvoir dans le vestiaire.

Dessiner un organigramme à sa (dé)mesure (janvier 2011)

Les oreilles de Valdano en frissonnent encore : « Le club souffre d’un déficit d’empathie fonctionnelle. Dans un club tout le monde doit travailler dans la même direction » . Mourinho fait la victime mais s’en prend en réalité à la confusion des tâches au sein de l’organigramme du club. Certes Valdano est le « Premier Ministre » du Real, Miguel Pardeza le directeur sportif et Emilio Butragueño le directeur des relations institutionnelles. Mais quand on est le Mou, on ne parle pas aux seconds couteaux. Mourinho obtient alors de ne rendre des comptes qu’à Florentino Perez. Le DG du club fait amende honorable: « s’il faut prendre un peu de distance pour qu’il se sente à l’aise, je la prendrais » . Valdano et Pardeza sont remis à leurs places et même Butragueño se met à critiquer publiquement l’arbitrage. Le champ est libre.

Gagner la Coupe du Roi pour patienter (janvier 2011)

Le Real a trop besoin de titre(s) à court terme pour que Mourinho ne s’en prive d’aucun. Le Real ne gagne plus la coupe depuis 1993 (dernière finale perdue contre Saragosse en 2004). Pire, le parcours du Real en coupe ces dernières années est plutôt rempli de sourires gênés et de défaites ridicules (Tolède en 2003, Irun en 2008 ou Alcorcon en 2009). Quand le Real se qualifie pour la finale, la mission est accomplie. « Le Real Madrid a retrouvé son prestige en Coupe du Roi » . Merci qui ?

Ressusciter Benzema, sacrifier Kaka (janvier 2011)

Si le Mou a réclamé un neuf de rechange c’est surtout pour rétablir la méritocratie sur le front de l’attaque. Mission réussie. Depuis le 25 janvier et l’annonce de l’arrivée d’Adebayor, Benzema est sorti de son trou. Avec 9 buts en 7 matchs et 12 depuis le début de l’année, Benzema fait jeu égal avec Ronaldo en 2011. Rim-K ne se cache plus et remercie son nouveau gourou. « Mourinho est très important dans ma carrière. Il a fait de moi un guerrier. Je suis devenu un autre joueur et c’est grâce à lui » remercie l’ancien Lyonnais. Pendant ce temps, Kaka peut continuer à jouer aux dames avec Higuain à l’infirmerie. Il ne manque à personne. Même pas à Florentino.

Parler de tout et surtout de n’importe quoi (février 2011)

Mais surtout pas de football. Les mots de Mourinho sont destinés aux arbitres. Mou note la performance des arbitres et compare publiquement leurs performances ; aux équipes adverses : accusées de ne pas jouer le jeu contre le Barça (cf. affaire Gijon) ; aux organisateurs du championnat ( « dans tous les championnats européens on protège les équipes engagées en Champions, pas en Espagne » ) ; à Jaume Roures, président du groupe catalan Mediapro, détenteur des droits de retransmission de La Liga et supposé proche du FC Barcelone ( « certains sont amis avec ceux qui décident. Pas nous » ). Trop défensif le Mou avec ses trois milieux récupérateurs contre l’Altetico ? « Si on ne nous donne pas un jour de plus de récupération, c’est trois milieux récupérateurs. Point » .

Devenir la seule voix du madridisme (mars 2011)

Malgré la bonne dizaine de polémiques déclenchée par mois par l’entraineur portugais, Perez est amoureux. Pressé de prendre position et d’éteindre les incendies allumés par son entraineur, le président merengue surprend son monde et soutient les croisades du héros. Non, le Special One n’est pas un provocateur. Au contraire, c’est la voix du madridisme et tant pis pour la tradition de sobriété et de réserve du club : « défendre le Real contre ce que l’on croit être injuste, irrégulier et arbitraire, c’est aussi du madridisme. C’est ce que fait notre entraineur » .

Être seul maître de l’agenda (février 2011)

« Terminer deuxième ne serait pas un drame. Ce que nous ne pouvons pas faire, c’est ne pas nous battre » . Au milieu de socios excédés par les records du Barça et obsédés par l’écart de point entre les deux cadors, Mourinho prend le contrepied. Auparavant c’était le président qui fixait l’agenda. L’entraineur, lui n’était qu’un jouet dans les mains présidentielles. Désormais, c’est lui qui décide de l’échelle des priorités. La Liga n’en est donc pas une. Pellegrini a pris la porte pour moins que ça.

Chauffer le public (mars 2011)

Non content de révolutionner les structures du club, Mourinho entame sa nouvelle mission : réchauffer Santiago-Bernabeu. Au Real, comme à Las Ventas, ce sont les socios assis dans les travées qui décident du sort des joueurs, des entraineurs et des présidents. Demander au public de Bernabeu de hurler derrière son équipe revient à demander à une assemblée d’actionnaire de chanter des chansons paillardes. Mais au Real version 2011, le kapo c’est (encore) le Mou. Après la victoire contre Lyon, il se permet un « le Bernabeu a bien joué mais pas assez. Un peu comme ces joueurs qui jouent 10 minutes, vont dans les espaces et puis disparaissent du match, réapparaissent… Moi je préfère les joueurs de 90 minutes » . Tant que ça gagne.

Thibaud Leplat, à Madrid

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Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »
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