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PSG : c’est mars avant l'heure
En position de force à l'issue de la phase aller, le Paris Saint-Germain doit finalement jouer son avenir européen lors de cette ultime journée à Dortmund. Attention, danger.
De retour en Ligue des champions dès l’issue de la première saison de l’ère QSI, le Paris Saint-Germain a de suite pris une très bonne habitude : valider son billet pour les huitièmes avant même la dernière levée de la phase de poules. Une bonne résolution abandonnée en 2018-2019, au terme d’un automne qui avait vu Ángel Di María et ses petits copains se frotter à Liverpool et Naples, se qualifiant au terme d’une ultime démonstration à Belgrade face à l’Étoile rouge. Ce mercredi, les Rouge et Bleu joueront leur avenir continental sur le gong pour la troisième fois depuis 2012 (après également 2020-2021, aux dépens du RB Leipzig et de Manchester United). Pour être sûr de survivre à l’automne il leur faut l’emporter, bien qu’un nul suffirait si Newcastle ne bat pas l’AC Milan dans son antre. Ou même une défaite, combinée à un nul entre les deux autres protagonistes de cette incroyable poule F. Par le passé, le salut était à chaque fois venu d’une prestation restée dans les mémoires, dans le sillage d’un Neymar montrant la voie (au Parc face aux Reds puis à Old Trafford face aux Mancuniens deux ans plus tard). L’heure est venue.
Ouragan en approche ?
Qui pourra prendre la suite du n°10 brésilien sur la pelouse du Signal Iduna Park ? Un stade dans lequel Kylian Mbappé a déjà brillé, en particulier avec Monaco en 2017 (moins lors de la défaite parisienne en 2020, malgré une passe décisive pour son pote auriverde). Surtout, voilà désormais plus d’un an et la victoire à Turin que le Bondynois n’a plus vraiment sorti le grand jeu sur la scène continentale, lui qui n’a guère brillé en milieu de semaine cet automne. En cas d’élimination, ce court voyage dans la Ruhr pourrait même être son dernier en Ligue des champions avec la tunique frappée de la Tour Eiffel. Une bien triste manière d’écrire la dernière page de l’histoire.
7 – Paris ne compte que 7 points après 5 matches d’une phase de groupes de Ligue des Champions, son plus faible total à ce stade de la compétition depuis 2004/05 (5), soit la dernière saison où le PSG a été éliminé avant la phase à élimination directe. Suspense. #PSGNEW pic.twitter.com/bxF3YWfYFL
— OptaJean (@OptaJean) November 28, 2023
Mais ce rendez-vous capital en Allemagne dépasse largement le cas du meilleur buteur de l’histoire du club. En plus d’être une première, une élimination dès la phase de poules de C1 serait un cataclysme pour le projet QSI. « Vous êtes en train de penser au côté négatif du moment, moi je mets en avant le côté positif. Si demain on fait un grand match, une très bonne performance collective avec nos supporters qui seront là, c’est un match qui peut nous lancer et donner beaucoup de confiance à l’équipe, préférait évacuer Marquinhos devant les médias. On a choisi de regarder ce côté positif des choses, à chacun de regarder le côté qu’il veut. » « L’aspect positif, c’est que les choses dépendent de nous, lui emboîtait le pas quelques minutes plus tard un Luis Enrique bien décidé à ne pas changer d’un iota son approche du match. Si quelqu’un se met à regarder le côté obscur des choses, il aura des problèmes. »
Entre conséquences économiques (plusieurs dizaines de millions d’euros de manque à gagner) et sportives, quelques mois seulement après l’arrivée de l’ancien coach du Barça, les Rouge et Bleu jouent très gros. Sans compter les retombées symboliques pour un club régulièrement raillé depuis une décennie pour ses échecs répétés à travers l’Europe une fois l’hiver venu. « Si je pensais que cette équipe n’avait pas le caractère je ne serais pas venu, autant me laisser à la maison, avait lâché le capitaine brésilien pour lancer sa conférence de presse. Il y a beaucoup d’excitation sur ce match. Mais on doit prendre cette pression qui peut être négative pour nous motiver. C’est ce que les grandes équipes doivent faire dans un moment comme ça. C’est ce qui fait l’histoire de notre carrière dans un club. » Il serait de bon ton de ne pas innover en se vautrant dès la fin de l’automne.
Bricolage permanent
La victoire autoritaire acquise face à ce même Borussia Dortmund en septembre ne laissait en rien présager de la situation à laquelle les champions de France se retrouvent confrontés trois mois plus tard. Depuis, le BVB n’a encaissé qu’un seul but et glané dix points sur douze possibles face aux mêmes adversaires contre lesquels le PSG a trop souvent tangué. Là réside une large part de l’équation : quelle version de cette équipe bien trop irrégulière pénètrera au pied du mur jaune ce mercredi soir ? Loin de chez lui, Paris a déjà beaucoup souffert, prenant une leçon d’intensité à Newcastle avant de perdre le match de boxe engagé avec l’AC Milan à San Siro.
Si la suspension d’Ousmane Dembélé est un véritable coup dur pour Luis Enrique, obligé de repenser toute son attaque, les retours de Marquinhos et Warren Zaïre-Emery ont de quoi redonner un léger sourire à l’Espagnol. Dans sa quête d’une douzième phase finale de Ligue des champions consécutive (la treizième de l’histoire du club), Paris espère pouvoir s’appuyer sur sa dynamique en championnat, où il a trouvé son rythme de croisière avec huit victoires de rang. Sa meilleure série en deux ans et demi. « Les grands clubs ont toujours de grands matchs à jouer au fil de leurs saisons, dédramatisait encore le technicien espagnol. Ce sont les matchs les plus faciles à jouer, tu n’a pas besoin de motiver les joueurs. Tu as plutôt besoin de les calmer, aujourd’hui [mardi] ils vont voler à l’entraînement parce qu’ils veulent tous jouer. Il faut contrôler cette passion, que ce ne soit pas excessif. » Avant de la laisser se déchaîner sur la pelouse, sur les coups de 21 heures.
Par Tom Binet