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Le Paris FC condamné aux nuls ?
Promu en Ligue 2 à l'issue de la saison dernière, le Paris FC s'est donné les moyens de ses ambitions avec un recrutement estival clinquant - Nicolas Fauvergue, Romain Grange, Alexis Thébaux… S'il parvient à ne pas perdre, le club du Sud de la capitale ne gagne pas non plus. Résultat : des nuls toutes les semaines. C'est grave docteur ?
Régis Brouard – Denis Renaud, deux noms qui ont marqué l’histoire moderne de la Coupe de France. Avant de devenir coach des Chamois niortais, le premier s’est révélé au grand jour en emmenant l’US Quevilly aux sommets de la prestigieuse Coupe : jusqu’en demi-finale en 2010, puis en finale deux ans plus tard. Le second, nouvel entraîneur du PFC, est l’homme qui a hissé en 2008 l’USJA Carquefou en quart de finale de la compétition, après avoir éliminé l’Olympique de Marseille. Vendredi dernier, les deux hommes se retrouvaient face-à-face à Charléty pour la rencontre Paris FC – Niort, lors de la 12e journée de Ligue 2. Avec le sourire. « Alors, on va faire match nul ? » , a lancé Régis Brouard à son homologue parisien. Dans le mille, les deux équipes ont partagé les points (1-1). Une habitude pour les Chamois (déjà sept nuls au compteur), une vraie addiction pour les joueurs de la capitale !
« Les statistiques sont troublantes »
Une victoire, une défaite et dix matchs nuls : c’est le bilan du PFC au tiers du championnat de Ligue 2. Des 0-0, un peu (trois), des 1-1, beaucoup (sept). En Europe occidentale, seule l’Arminia Bielefeld (D2 allemande) et l’ASV Geel (D2 belge) se rapprochent de ce « syndrome du nul » avec un 9/12. De promu ambitieux (objectif Ligue 1 à l’horizon 2019) longtemps invaincu, le club parisien est devenu une équipe en panne de victoires, qui pointe à la 15e place à cinq points de Sochaux, premier relégable. « Les statistiques sont troublantes, c’est vrai. J’ai un goût amer, confie Denis Renaud. (…) Est-ce qu’on est à notre place ? J’ai l’habitude de dire qu’on a le classement qu’on mérite » , coupe le coach. Mais le successeur de Christophe Taine a des regrets : « Les matchs à Sochaux et devant Niort auraient pu basculer de notre côté. » Chez les Doubistes (1-1), c’est un ancien de la maison, Karl Toko-Ekambi, qui a égalisé. Face à Niort, Paris, privé de plusieurs cartouches offensives (Nicolas Fauvergue, Khaled Ayari et Rodrigue Bongongui), a réussi à prendre l’avantage tardivement… avant de concéder un but dans la foulée.
« Nous avons une bonne cohésion défensive, mais nous devons progresser dans la phase de création » , note Christopher Glombard, prêté cette saison par le Stade de Reims. Le latéral droit fait partie de ces nombreuses recrues arrivées à l’intersaison – Romain Grange, Bocundji Ca, Khaled Ayari, Jean-Jacques Pierre, Alexis Thébaux, Nicolas Fauvergue, Dylan Bahamboula, David Mills, Théo Pellenard… – dont sept ont disputé la dernière rencontre. « Il faut persévérer dans ce qu’on fait » , assure Christopher Glombard. Denis Renaud, lui, apprécie « le caractère » démontré par ses troupes, mais tactiquement, il regrette « une maîtrise du jeu avec un bloc positionné trop bas. (…) Il faut aussi faire mal dans les 25 derniers mètres. »
« La loi des séries »
Mais l’accumulation des matchs nuls n’inquiète pas le technicien. « Peut-être que ça joue un rôle dans l’inconscient des joueurs… C’est possible » , songe Denis Renaud. Le fait est que ça ne change pas sa manière de préparer les rencontres. « Je crois beaucoup à la loi des séries, soutient le coach. Il suffit d’une victoire pour se lancer. » Au programme lors des prochaines journées : deux déplacements compliqués à Metz et Bourg-en-Bresse, chez des formations du haut de tableau, entrecoupés du derby face au Red Star à domicile. Un calendrier à double tranchant, qui pourrait débloquer l’équipe ou au contraire engluer le PFC dans le bas de tableau. À moins que tout ça ne se termine par des résultats de parité. En Ligue 2, le Stade lavallois avait claqué 21 nuls la saison passée. Record à battre.
Par Florian Lefèvre