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Le parcours étoilé du Barça
Face à la Juventus de Turin, le FC Barcelone s'apprête à participer à sa troisième finale de C1 champions en sept campagnes. Si, en soi, cette performance est déjà exceptionnelle, le Barça s'est cette fois-ci offert une cerise sur le gâteau : réveiller le mythe de la Coupe d'Europe des clubs champions.
APOEL Nicosie, champion de Chypre (1-0, 4-0)
Il fallait bien un premier adversaire au FC Barcelone dans cette compétition. Une sorte de sparring-partner pour se mettre en jambes, suite à un parcours stoppé dès les quarts de finale en 2013-2014. Dans son traditionnel Nou Camp, le Barça accueille donc l’APOEL Nicosie, vainqueur du champion de Finlande, le HJK Helsinki (2-2, 2-0) lors du troisième tour préliminaire de la Ligue des champions. Au match aller, le Barça surprend avec Marc-André ter Stegen titulaire, pourtant abonné au banc de touche depuis le démarrage de la saison, tandis que Munir El-Haddadi poursuit sa progression. Sur le terrain, les hommes de Luis Enrique se contentent du minimum syndical sans convaincre, grâce à un but de Gerard Piqué sur corner (1-0, 28e). Au retour, El-Haddadi est sur le banc, le trio MSN en plein rodage. Suárez marque son premier but sous ses nouvelles couleurs, tandis que Lionel Messi, à l’aise, se paie un triplé. Sans forcer, le Barça gagne facilement sa double confrontation contre la bande de Rafik Djebbour, pas encore adepte de la célébration AK-47.
Ajax Amsterdam, champion des Pays-Bas (3-1, 2-0)
L’étape du dessus. Avec 4 C1 glanées dans son histoire et une école du football moteur de l’idéologie de jeu barcelonaise, l’Ajax Amsterdam se présente devant le Barça fort de quatre titres consécutifs en Eredivisie. En bon ancien de la maison, Frank de Boer se sent prêt à jouer un mauvais coup à son ancien clan. Que nenni. Grâce à son duo gagnant Lionel Messi-Neymar, le Barça fait la différence au match aller au Nou Camp. Et si Anwar El-Ghazi donne un mince espoir pour l’Ajax de ramener un nul de Catalogne, c’est le jeune Sandro qui parachève le succès blaugrana dans les arrêts de jeu. Lors de la manche retour quinze jours plus tard, l’ArenA voit le phénomène Lionel Messi passer sur Amsterdam comme un célibataire en manque de sensations passe son week-end au Red Light District. D’un énième doublé en compétition européenne, la Pulga bat le record de buts marqués en Ligue des champions détenu alors par le symbole du Real Madrid, Raúl Gonzalez Blanco. Oui oui, à 27 ans.
Manchester City, champion d’Angleterre (2-1, 1-0)
En bon patron qui se respecte, le Barça termine premier de sa poule. Logiquement, les Catalans devraient donc tomber sur un adversaire abordable pour le tirage des huitièmes de finale. Le hic, c’est qu’en sport, performances et logique font rarement bon ménage. En huitièmes de finale, le Barça devra donc se coltiner Manchester City, sorti in extremis de la poule de la mort. Sans conteste, c’est l’affiche de ce tour : Agüero contre Messi, Joe Hart contre Ter Stegen, Busquets contre Yaya Touré. Et dans ce choc des titans, un homme va se distinguer au milieu de ce parterre de stars : Luis Suárez. Lors de la manche aller à Manchester, El Pistolero trouve deux fois l’ouverture et montre à toute l’Europe que son transfert de Liverpool au Barça est tout sauf un flop. Seul homme capable de faire front, le Kun cherchera bien à remettre le navire citizen dans le sens de la marche… Pour mieux le renverser définitivement. Au match retour, l’Argentin détient le penalty susceptible de relancer le suspense alors que le Barça aurait dû prendre le large bien avant. Désireux de mettre ses 187 centimètres au service de sa team, Ter Stegen détourne la tentative en corner. City, c’est fini.
Paris Saint-Germain, champion de France (2-3, 3-1, puis 3-1, 2-0)
Un flirt tourne mal, c’est une histoire bien française. Déjà éliminé par le Barça en 2012-2013, le Paris Saint-Germain avait, sans le savoir, l’envie de redémarrer une histoire avec son ex. Deux ans plus tard donc, c’est un PSG double champion de France qui se retrouve lié au Barça. Si l’histoire démarre passionnément avec une belle victoire des Parisiens au Parc contre une équipe toujours invaincue, le retour de bâton n’en sera que plus douloureux. M, S et N frappent chacun une fois, de sang-froid malgré l’étincelle Ibrahimović. Vaincu lors de la revanche à Barcelone, Paris laisse sa place de leader au Barça avant de démarrer les huitièmes. Et après une nouvelle conquête récupérée à Chelsea, le PSG va avoir droit au savon barcelonais. En une semaine, Neymar largue Van der Wiel, Suárez viole David Luiz deux fois, puis en guise de lettre d’adieu, deux dernières claques de Neymar partent dans la face d’un PSG coupable d’un écart professionnel. Dans le couple, c’était bien Barcelone qui tenait la culotte.
Bayern Munich, champion d’Allemagne (3-0, 2-3)
Avec le Real Madrid, le Bayern Munich, la Juventus et le Barça, ce sont au total 21 Ligues des champions qui se regroupent pour ces demi-finales. Un dernier carré de gala où le tirage au sort réserve, une nouvelle fois, un champion national aux Culés. Armé jusqu’aux dents et récent bourreau du FC Porto en quarts (6-1), le Bayern de Pep Guardiola vient en Espagne pour gagner et, si possible, tuer son adversaire par le jeu. Sur son banc, l’ancienne idole du Nou Camp va longtemps y croire, avant que le match ne porte le sceau d’un homme. Ou plutôt d’un extra-terrestre. Numéro 10 dans le dos, Lionel Messi envoie d’abord un fantastique direct du gauche dans les filets du robot Neuer. Dans la foulée, le quadruple Ballon d’or crée un bug informatique dans la défense bavaroise : Jérôme Boateng perd ses jambes, Neuer est crucifié, Bernat se jette dans le vide. Messi est en train d’emmener le Barça vers Berlin. En guise de « finish him » , Neymar termine le taf et donne des maux de tête à Herr Pep. Au match retour, les calculs de Guardiola seront impossibles à matérialiser. En revanche, la victoire de son équipe au terme d’un match d’une haute intensité prouvera que le Barça vient de sortir un très, très gros client.
Juventus, championne d’Italie
Happy end ou queue de poisson ?
Par Antoine Donnarieix