- Copa América 2015
- Quarts de finale
- Brésil/Paraguay (1-1, 3 tab à 4)
Le Paraguay fait rechuter le Brésil
Comme il y a quatre ans, le Paraguay élimine un piteux Brésil aux tirs au but. Le surprenant finaliste de la dernière Copa retrouvera l'Argentine en demies. Les Guaranis privent le monde d'un Superclásico, mais faut-il s'en plaindre, tant cette Seleção fait peine à voir ?
Brésil 1-1 Paraguay (3 tab à 4)
Buts : Robinho (15e) pour le Brésil // Gonzalez (72e sp) Pour le ParaguayTab : Fernandinho, Everton Ribeiro (manqué), Miranda, Douglas Costa (manqué) et Philippe Coutinho pour le Brésil // Martinez, Cáceres, Bobadilla, Santa Cruz (manqué) et Gonzalez pour le Paraguay
Du Paraguay, il n’était rien attendu, ou presque, dans cette Copa América. Le voilà pourtant en demi-finale après avoir éliminé le Brésil au terme d’une séance de tirs au but, exactement comme il y a quatre ans. Cette fois, les joueurs de la Selaçao n’ont pas manqué tous leurs penaltys face à Justo Villar, mais les ratés d’Everton Ribeiro et de Douglas Costa ont à nouveau fait plonger un Brésil sans ressort. Dunga, qui avait estimé, vendredi, avoir l’impression d’être « un Brésilien avec des origines africaines » tant il était critiqué, ce qui l’a conduit à s’excuser devant les accusations de racisme, n’a absolument pas remis la Seleção sur le bon chemin un an après le fiasco de sa Coupe du monde. Le Brésil, qui avait parié sur une valeur refuge plutôt que de se remettre en cause, se voit à nouveau renvoyer devant ses lacunes contemporaines, et son sélectionneur devrait voir son siège vaciller ces prochains jours.
Pas de Neymar, pas de chocolat !
Comme à la Coupe du monde, le Brésil a continué de déléguer son inspiration au seul Neymar, et en l’absence de la star suspendue, il a offert un piteux spectacle face à des Paraguayens limités mais combatifs. Des Guaranis cancres des éliminatoires pour le Mondial 2014, mais qui semblent avoir retrouvé leur confiance en eux depuis cette fameuse deuxième période face à l’Argentine. Pour la Seleção, le match ne pouvait pourtant mieux commencer. Dès la 15e minute, ce Brésil, qui avait souffert en fin de match face au Venezuela, qui avait dû attendre les derniers instants pour dominer le Pérou et avait chuté face à la Colombie, trouve facilement l’ouverture grâce à Robinho face à un Paraguay qui se présentait invaincu. Électron libre de l’attaque, comme Neymar, le joueur de Santos a souvent décroché pour tenter d’orienter le jeu vers Firmino et Coutinho aux avant-postes chargés de lui prêter main forte aux avant-postes, et a surpris une arrière-garde paraguayenne totalement passive sur un centre à ras terre de Dani Alves. À une exception près, le Brésil ne s’approchera plus aussi près des buts de Justo Villar…
Au café de Derlis
Disposé à se satisfaire du minimum, mais sans doute incapable de faire mieux, ce Brésil a fini par craquer, quand son émotif ex-capitaine, Thiago Silva, qui n’apprend pas de ses erreurs, a fauté en interceptant un centre inoffensif de Derlis Gonzalez de la main. Un véritable calque de son incompréhensible intervention face à Chelsea, lors du huitième de finale de la Ligue des champions. Du haut de ses 21 ans, Derlis Gonzalez ne s’est pas privé de punir un Brésil définitivement retombé dans ses travers (72e). Cette égalisation venait justement récompenser des Paraguayens plus mordants, qui s’étaient approchés à plusieurs reprises des buts de Jefferson, à chaque fois sur coup de pied arrêté, leur gros point fort. Sans Nestor Ortigoza, mais avec un Edgar Benítez particulièrement remuant, le Paraguay de Roque Santa Cruz et du légionnaire Paulo da Silva se fraye un chemin jusqu’aux tirs au but. Éverton Ribeiro sera le premier à rater. L’ex-meilleur joueur du Brasilerio avait curieusement remplacé Robinho quelques minutes avant le coup de sifflet final, ce qui ne manquera pas d’être rappelé à Dunga. Derlis Gonzalez inscrira son deuxième penalty de la soirée, pour envoyer un méritant Paraguay en demi-finales. Comme il y a quatre ans. Le foot brésilien, lui, retourne à ses doutes. Comme l’été dernier.
Par Thomas Goubin