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Le paradoxe OL

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Le paradoxe OL

Contrarié par un début de saison duraille, l'OL doit à nouveau s'en remettre aux formules du passé pour espérer enfin lancer sa saison en Ligue des Champions face à Schalke 04. Comme un retour vers le no future ?

Que reste-t-il maintenant qu’on ne peut plus compter sur Chabrol pour tirer le portrait de la France bourgeoise et provinciale ? Si l’on s’en remet aux hommages du jour qui cherchent un héritage au cinéaste disparu la veille, il n’y aurait personne. Si l’on a lu les confessions de Toulalan en type paumé devant son plateau dans une cafét’ Leclerc ou les dernières sorties du président Aulas consacrant son équipe comme la plus belle équipe lyonnaise de tous les temps, on peut tenter une autre réponse : il reste l’OL.

Jamais en effet le club lyonnais n’a semblé avoir été aussi proche de l’idée qu’on se fait de la petite bourgeoisie à la française : trop moyenne pour être vraiment supérieure. La faute entre autres à ce futur qu’on veut réinventer depuis trois saisons et qui, après cinq petits points ramassés en autant de matchs de Ligue 1, oblige aux mêmes combines du passé.

Avec une première apparition dans le dernier carré de Ligue des Champions et une place de deuxième arrachée en toute fin de championnat, Puel avait la marge pour remettre au goût du jour son idée du 4-3-3 qu’il trimballe depuis son arrivée à Lyon. Celle d’un collectif discipliné, rompu à l’exercice exigeant de la polyvalence et du turn-over, mais capable cette fois de prendre possession de la moitié de terrain adverse un cran plus haut. Pour ça, il compte sur Toulalan, plutôt convaincant la saison passée dans le rôle du Busquets de service, à la fois défenseur taillé pour le duel et relanceur qui sait faire dans le détail.

{Tiens ton milieu et tu tiendras le reste}

L’idée a de quoi séduire, du moins suffisamment pour faire de l’OL le favori au titre au moment de lancer la saison. Au point d’oublier quelques détails fâcheux qui ont eu vite fait de pourrir les bonnes intentions lyonnaises. Premier d’entre eux, la question du milieu. Précisément là où les relances de Toulalan ont besoin de relais que ni le manque d’expérience de Gonalons, ni les transmissions parfois hasardeuses de Makoun ne sont en mesure d’apporter. Du coup, la caution technique de l’entrejeu, Pjanic, n’a pas la marge de créer les décalages et d’envoyer ses déviations vers l’avant. Pire, on lui demande de jouer dans un registre qui n’est pas le sien, celui du milieu capable de donner dans la conservation et la temporisation. Le genre d’exigence que ne peut supporter un poids plume comme lui.

A quelques encablures du début de campagne de Ligue des Champions, on décide donc de régler la question en s’en remettant à nouveau au classicisme du 4-3-3 de la grande époque. On confie les clés du milieu à Gourcuff, seul type de L1 capable d’interpréter les partoches juninhesques, et en sortant Toulalan de sa défense. A défaut d’apporter les points escomptés samedi dernier face à Valenciennes, la formule a au moins eu le mérite de ramener à la surface quelques vieux automatismes et un peu plus de certitudes dans le jeu.

Pour que la bête ne meure…

Pas suffisant encore pour se rassurer complètement avant d’accueillir Schalke 04 à Gerland. D’autant qu’en renouant avec le 4-3-3 du passé, l’OL doit composer avec d’autres contraintes qui ont déjà pesé sur son début de saison. A commencer par l’animation sur les côtés, confiés ces dernières journées à la bleusaille fraîchement sortie de la Pro 2 (Kolodziejczak et Pied à gauche, Gassama à droite) et pas encore taillée pour les soirées de Ligue des Champions. Bien plus qu’ailleurs, c’est dans ce secteur-clé du jeu en 4-3-3 accords que les organismes ont le plus souvent souffert, entre ceux qui restent sur le flan (Cissokho, Delgado) et ceux qui reprennent tant bien que mal (Bastos). C’est dans ces moments-là que certains doivent secrètement regretter la disparition d’un physique à toute épreuve comme celui de Govou dont l’expérience et le dévouement de tous les instants risquent de manquer dans ce genre de premier grand rendez-vous.

D’autant plus face à une équipe de Bundesliga où le jeu se pratique le plus souvent à très haute intensité. Depuis la reprise, on a perdu de vue le collectif de la saison dernière qui savait plier sans trop rompre et venir sécher l’adversaire dans le dernier quart d’heure. Jusqu’à présent, en plus de se prendre des buts de fin de partie qui viennent contrarier ses plans de reconquête du pouvoir en L1, l’OL a surtout frappé par son manque d’efficacité face au but.

Entre Lisandro qui n’a donné à voir qu’un vague galop d’essai à peine rassurant et Briand dont les déhanchés rappellent furieusement Benzema, la décision en moins, le retour du 4-3-3 old school promet déjà de partir avec un handicap dont on se serait bien passé entre Saône et Rhône. A moins que, à moins que les joueurs de Claude Puel aient décidé une fois de plus rejouer leur partition préférée à l’occasion de leur entrée en Ligue des Champions, celle d’une équipe qu’on sent plus moyenne que jamais et qui sait redevenir supérieure dès que reviennent les soirs d’Europe. Une nouvelle déclinaison du paradoxe OL, équipe jamais aussi convaincante que lorsqu’il faut se défaire de ses ambitions de jeu démesurées et se remettre à composer avec sa classe trop moyenne.

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