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Le Palmashow : « Nos sketchs sur le foot sont tous à chier »
De retour sur TF1 pour un prime ce vendredi, Grégoire Ludig et David Marsais, les deux pitres du Palmashow, sont aussi de passage sur Sofoot.com pour parler ballon. Il est question de « Didier », des PP Flingueurs, de Florent Mollet, de la lose du PSG, et même de Chevallier et Laspalès.
Dans une interview pour Sofoot.com en 2013, vous vous présentiez comme supporters du PSG. C’est toujours le cas dix ans après ?
Grégoire : Oui, à mort. Mais bon, quand on regarde les matchs… C’est comme quelqu’un de ta famille qui te casse les couilles, mais tu l’aimes quand même. Il y a quelque chose que tu ne comprends pas.
David : C’est le cousin pénible. Moi, j’ai aussi toujours aimé le SCO d’Angers, parce que je suis de là-bas. Et cette année, c’est horrible, il n’y a rien qui va. Mais que ce soit pour le PSG ou le SCO, ça vient toujours de plus haut. À Angers, tout a commencé à se péter la gueule au moment où il y a eu des sales histoires avec le président du club. Comme il y a des trucs internes, ça gangrène le club, et j’ai l’impression que Paris c’est pareil.
Grégoire : C’était Thomas Ngijol qui disait ça super bien : le PSG, c’est le fourre-tout des anciennes gloires. Beckham, Ramos, Messi, tout ça c’est bien, mais il faut les avoir au moment où ils sont au top.
David : Contre le Bayern(1), quand tu vois les changements qu’ils font, ça n’arrête pas, il n’y a que des bêtes en face. Et nous, si un joueur se blesse, c’est un U15 qui sort du banc !
Grégoire : « T’es venu en bus ? Allez tu entres ! »
Où est-ce que vous regardez les matchs ?
David : On allait vachement rue Rodier, à Paris, dans un bar qui s’appelle la Baze, parce qu’on était pote avec un mec au bar. Et le Multiplex aussi.
Grégoire : On a des enfants petits maintenant, donc c’est aussi cool de se mettre focus devant le match à la maison, avec les gosses.
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Et eux, ils seront supporters de Paris ?
David : Le mien n’a pas encore compris pourquoi Mbappé jouait pour la France et Paris. Et qu’il y avait Messi. Il a vu France-Argentine, ensuite il a vu un match de Paris avec Messi et Mbappé qui jouent ensemble…
Grégoire : Je comprends que ce soit compliqué pour les enfants. Ils se disent : « Paris c’est la France, Madrid c’est l’Espagne. »
David : « Oui mais oublie ta géographie… »
Grégoire : Et puis Madrid, on n’a pas envie d’en parler non plus. Ils ont battu Liverpool 5-2(1)…
Tu as aussi ce côté Liverpool, Grégoire.
Grégoire : À mort aussi. C’est la cata, mais ce sont des périodes, des cycles. Ce que j’aime avec ce club, c’est que tu ne sais jamais, ils sont capables de tout. La remontada contre Barcelone, personne n’y croyait. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.
David : Ça fait beaucoup de déceptions, avec la Coupe du monde…
Grégoire : Mais quelle belle déception ! On a vécu une tragédie grecque, une saga. J’étais chez mes parents en Bourgogne, on était en famille. On a vécu 80 minutes atroces, on s’est fait éclater, après il y a le réveil, avec la magie du foot on sait qu’il va y avoir 2-2, et puis il y a le but qu’on connaît.
David : Et puis il y a Kolo Muani…
Grégoire : Putain ! Ça me met des frissons rien que d’en parler.
David : Je l’ai maté avec plein de potes, c’était génial parce qu’il y avait les fans de foot de la première heure, et les footix. Celui-là, il avait envie de se casser, et le vrai fan de foot lui dit : « Non, tu restes, un match se joue jusqu’à la 90e. »
Et vous, vous êtes des footix ou des vrais fans ?
Grégoire : Je suis le foot depuis longtemps, et tant que ça n’est pas sifflé, tu peux encore y croire.
David : Je regarde du foot depuis longtemps, mais je ne suis pas autant que Grégoire.
Il y a dix ans, vous regrettiez de ne pas avoir de pote dans le foot pour vous inviter au stade. Ça a évolué, depuis ?
Grégoire : On a quelques potes qui connaissent le monde du foot, mais on l’utilise bof. On a surkiffé il y a pas longtemps parce que le PSG nous a invités contre Toulouse. On s’est dit qu’on n’allait pas aller dans le carré, car il n’y a pas le droit aux ados de moins de quinze ans, et on avait envie d’emmener les petits. Ils ont été super sympas, on était placés juste à côté du banc du PSG. On n’avait qu’une envie, c’était que Christophe Galtier nous regarde et qu’on lui dise : « Christophe, fais-nous entrer, merde ! »
David : Le grand moment, c’est de voir Messi qui entre à trois mètres de nous, et mon fils de cinq ans qui hurle : « Messi ! »
Grégoire : Ça les transforme.
Il y a des comédies foot qui vous ont marqués ?
Grégoire : Didier, oui ! Mais toutes les comédies où tu veux traiter le foot de manière un peu fictionnée, ça ne marche pas.
David : Shaolin Soccer, c’est marrant.
Grégoire : Oui, parce qu’il y a vraiment un concept. Mais si tu regardes d’autres comme Goal!, Les Seigneurs, Trois Zéros… Si, j’ai rigolé devant Trois Zéros !
David : On en parlait récemment. On aime le foot, on a fait une quinzaine de sketchs sur le foot, et à chaque fois c’est raté.
Vous n’en êtes pas satisfaits ?
Grégoire : Ils sont tous à chier. Quand tu filmes du foot, il y a quand même un savoir-faire.
David : C’est un vrai métier.
Grégoire : Si tu vois le mec courir, puis que tu bascules sur un plan de la balle, que tu vois le mec jongler, etc. de toute façon c’est faux, c’est raté, tu n’y crois absolument pas. Le but, c’est d’écrire une comédie sur le foot où le foot est en filigrane, en toile de fond, comme dans Didier. Avec une vraie histoire et une ambiance de foot. Là, ça marche.
À l’époque de Very Bad Blagues, il y avait du foot.
Grégoire : C’est de ça dont on parle. Il y a un truc crédible à apporter, qu’on n’a pas eu vraiment le temps de travailler. C’était à des moments où on tournait des sketchs à la pelle. Un sketch sur un banc de touche, c’est marrant un banc de touche ! Sauf qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Il aurait fallu l’écrire autrement. Dès le départ, on était sur une fausse piste, et quand tu regardes le sketch, ça se voit.
Vous avez en tout cas conservé l’imitation de Paga, mais cette fois en rugby.
Grégoire : Bien sûr. Mais là, c’est le personnage !
David : Ça nous a fait marrer de nous dire que quand tu écoutes des joueurs de rugby te raconter leur match, tu ne comprends rien non plus, tout comme Laurent Paganelli quand il interviewe. C’était ce croisement.
Grégoire : On a pris ce personnage et voilà. Même lui l’a vu, et je me souviens qu’il avait fait un tweet à l’époque, ça l’avait fait marrer.
En ce jour de match, on a fait revenir le meilleur. En tout cas on vous le souhaite ! pic.twitter.com/yAfFrU8qxm
— PALMASHOW (@palmashow) March 11, 2023
Vous l’avez déjà rencontré ?
David : Non, mais ce serait marrant.
Grégoire : Faire les Avengers, avec Alexandre Ruiz. On fait référence à lui dans Les Vedettes. C’est un monde qui nous fascine.
Il n’y a pas d’émissions foot que vous auriez envie de parodier aujourd’hui ? Un L’After, par exemple…
Grégoire : Oui, L’After ! On avait fait une parodie à l’époque qui s’appelait « Foot Pro ». On faisait l’animateur qui ne savait plus trop où donner de la tête et qui négligeait un peu les meufs.
David : Mais il y avait quand même un truc qui ne fonctionnait pas.
Grégoire : C’est de l’écriture, ça avait été écrit à la va-vite. Mais aujourd’hui, tu peux faire de bonne parodie sur des émissions foot, il y a de quoi faire.
David : Le foot, c’est un truc technique. À rendre drôle, je ne sais pas. Je regardais le plateau du Canal Champions Club, et je ne sais pas, il y a un truc qui ne va pas. Tu vois qu’ils sont super mal assis. C’est comme sur RMC, avec Emmanuel Petit qui était au bord du banc, ils étaient tous mal installés. Ils ont un problème de canapé dans ces émissions.
Grégoire : Ce sont des émissions que je regarde, c’est captivant. Mais parfois, il y a un côté trop sérieux. Ça reste du foot, ça reste du sport.
David : Il faut mettre une caméra dans un PMU, ce sera beaucoup mieux je pense.
Si vous étiez un duo sur le terrain, vous seriez quel genre de duo ?
Grégoire : Aujourd’hui, on serait des bons libero et stoppeur, parce que ça y est, on a 40 piges, on fait le taf derrière, des gros tacles et c’est terminé. Mais sinon à l’époque, je dirais un petit Suárez et Gerrard.
David : Ou Waddle et Papin.
Grégoire : Il était super Waddle, un peu excentrique. Là ça ne se voit pas, mais j’ai une brosse l’été. Un petit Ginola-Weah, aussi. Ou les PP flingueurs ! Avec Cyrille Pouget et Robert Pirès.
David : C’est bien, ça. (Rires.)
Vous êtes tous les deux des Yvelines. Vous savez que le FC Versailles va peut-être monter en Ligue 2 ?
Grégoire : Bien sûr, on a suivi. Je sais qu’Alban Ivanov, qui est aussi des Yvelines, va voir les matchs.
David : En Ligue 2, ce serait fou. On pourrait aller voir des matchs. Ce serait cool, je pourrais aller voir le SCO contre Versailles !
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Et les joueurs d’aujourd’hui qui vous font kiffer, c’est qui ?
David : Upamecano contre Paris, j’ai adoré.
Grégoire : Moi, je suis fan de Sadio Mané. C’est un attaquant complet, un mec super. Dans n’importe quel match, s’il y a Sadio dans l’équipe, tu peux y aller.
David : C’est un mec intègre dans ce qu’il fait.
Grégoire : Et puis j’aime bien Florent Mollet. Je ne sais pas pourquoi, quand il était à Montpellier je le kiffais, maintenant il est à Nantes. Ce n’est pas Neymar, et son nom fait penser à un petit œuf… Je vais encore parler de Liverpool, mais j’aime bien Darwin Núñez, aussi.
David : James Milner me fait marrer, mais parce que j’adore aussi le compte « Boring Milner ». J’aime bien ces joueurs-soldats.
Grégoire : Les mecs qui restent aussi. Totti à la Roma, Gerrard à Liverpool…
David : Lilian Laslandes à Bordeaux !
Grégoire : Il a une sacrée carrière. S’il y avait un biopic sur Lilian, je passerais le casting direct. Ça s’appellerait juste Lilian.
David : Netflix fait des biopics sur tout, maintenant.
Grégoire : Tiens, quel joueur de foot aurait le droit à un biopic juste pour son prénom ?
David : Paul. Gascoigne. Il y a une dramaturgie qui n’est pas que football.
En même temps que votre prime sur TF1, il y a un Lyon-Nantes à la télé. Vous avez peur de la concurrence ?
Grégoire : Lyon cette année, ils sont difficiles à suivre. C’est un match où il n’y a pas trop d’enjeux, j’ai l’impression.
David : Et moi, c’est le SCO, donc si Nantes perd, je m’en fous.
Grégoire : Après, c’est toujours plaisant d’aller voir un match au Groupama Stadium. Même si je n’y suis jamais allé, et que ce n’est même pas mon assurance. Les stades aujourd’hui, ce ne sont plus que des trucs d’assurance. Ils devraient mettre une statue de Chevallier et Laspalès devant le Matmut Atlantique ! Comme Thierry Henry à l’Emirates.
Propos recueillis par Jérémie Baron // Photos : © Renaud Bouchez pour So Foot
(1) Interview réalisée le jeudi 9 mars