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Le nouveau joyau de l’Espagne s’appelle Gavi
Auteur d'un brillant Final Four de Ligue des nations, et ce, malgré la défaite de l'Espagne en finale face à la France (1-2), Gavi s'est fait un nom sur la scène internationale. Le symbole idéal d'une nouvelle génération de footballeurs espagnols prêts à reprendre le flambeau de leurs glorieux prédécesseurs.
Un contrôle orienté suivi d’un râteau pour éliminer Antoine Griezmann. Cette seule action suffit à résumer ce qu’est Pablo Martín Páez Gavira dit « Gavi » . Un ado au style de jeu épuré et à la qualité technique au-dessus de la moyenne, symbole de cette nouvelle Espagne version Luis Enrique : jeune et surdouée. Car même si la Roja a chuté aux portes de l’ivresse à l’Euro d’abord, puis face à la France en finale de Ligue des nations ce dimanche, son avenir s’annonce radieux. Forcément, Gavi n’y est pas étranger.
Une création originale, La Masia
Le 1er octobre dernier, l’annonce n’a échappé personne. Au milieu du groupe habituel de l’escouade espagnole retenu pour la phase finale de la Ligue des nations est apparu Gavi, 17 ans. Une surprise d’envergure pour les suiveurs de la sélection espagnole, curieux de découvrir le nouveau milieu de terrain du FC Barcelone. Les sept apparitions du Sévillan de naissance semblent ainsi avoir convaincu Enrique, jamais en manque d’imagination au moment de renouveler son effectif. Le pedigree de cette nouvelle étoile filante ? Né en 2004, Gavi peut s’enorgueillir d’avoir connu le luxe de la formation Pyrénées. Lancé au sein de l’école du Betis, le natif de Los Palacios y Villafranca parachève son apprentissage à La Masia.
Six ans de progression dans toutes les catégories de jeunes avant la découverte du grand bain en cette campagne 2021-2022. Lancé par Ronald Koeman au même titre que Nico González (fils de l’ancienne légende du Deportivo La Corogne Fran, NDLR) et Alejandro Balde, Gavi a ainsi entamé le nouveau cycle générationnel du Barça. Ses facilités techniques sont flagrantes lui permettent très vite d’intégrer une rotation barcelonaise en reconstruction totale (seulement 353 minutes de jeu pourtant, NDLR). Jamais éloigné de la sphère catalane – que beaucoup lui reprochent par ailleurs -, le sélectionneur Enrique s’est donc « logiquement » jeté sur le phénomène annoncé pour favoriser l’éclosion d’une nouvelle génération de footballeurs milléniaux. Après Pedri et Yeremi Pino notamment, le pari est gagnant.
Gavi, Pedri et papa Busquets
Pour commencer son aventure internationale, Gavi a pu étendre toute sa classe face à l’Italie, en demi-finales de cette Ligue des nations. Aligné axe gauche, le gamin n’a pas tardé pour éteindre les flammes Jorginho et Barella. Loin d’être gêné par l’envergure des adversaires, il s’est mué en deuxième relanceur d’une équipe occupant toute la largeur de San Siro et a facilité les transitions vers son acolyte Marcos Alonso. Un circuit préférentiel qui a fait vaciller l’arrière-garde azzurra et installé le relayeur dans le cœur de jeu, malgré son numéro 9 dans le dos. La place est toute faite, à même de faire oublier les absences des intermittents Thiago Alcântara et Fabián Ruiz, du moins, le temps de deux matchs.
Si cette aisance était moins visible face à la France en finale – la faute à un Paul Pogba omniprésent et à un gabarit insuffisant -, Gavi illustre à merveille le caractère décomplexé de ces néophytes espagnols. Quatre mois après Pedri, le nouveau joyau du Barça semble apprendre rapidement d’un Sergio Busquets bien loin de l’état de rouille. Un mimétisme saisissant, tant dans le maniement du ballon sans course à haute intensité que dans la protection de la pelota sans se salir le short. Ce cap que des éléments tels que Juan Mata ou Dani Parejo n’ont jamais réussi à franchir en sélection dans cette période post-Euro 2012, les apprentis Gavi ou Pedri l’assimilent à vitesse grand V. Et sans tirer de conclusions hâtives sur les performances d’adolescents en pleine croissance, la genèse d’un nouveau cru de qualité pour l’Espagne est désormais indéniable.
Par Adel Bentaha