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- Nigeria-Islande (2-0)
Le Nigeria éteint le volcan islandais
Impressionnante de maîtrise lors de son premier match face à l’Argentine, l’Islande est tombée face à un Nigeria légèrement schizophrène : insipide en première période, mais beaucoup plus inspiré en seconde. Victoire 2-0 des Super Eagles.
Nigeria 2-0 Islande
Buts : Musa (49e, 75e) pour le Nigeria
S’il avait fallu parier, un zéro-zéro semblait tout indiqué. Après tout, ni le Nigeria ni l’Islande ne sont des formations forcément réputées pour leurs flamboyances offensives. Sauf que les Super Eagles avaient un super-héros planqué dans leurs rangs ce vendredi après-midi. Un type nommé Ahmed Musa, milieu offensif appartenant à Leicester City, qui a planté un doublé salvateur. Et définitivement lancé le Mondial des siens. Oui, le Nigeria s’est donné le droit de jouer un 16e de finale face à l’Argentine lors du troisième match de poule.
Sigurdsson of anarchy
Sapé comme jamais avec son maillot de fashion victime, le Nigeria se fait pourtant d’entrée voler la vedette par Gunnarsson et ses touches longues de quarterback. Vexant, surtout venant d’un mec qui ose le combo boule à zéro – barbe de naufragé. Un choix capillaire osé, un peu comme le jeu des Islandais, qui n’hésitent pas à se porter à l’assaut du but d’Uzoho. Surtout grâce à Gylfi Sigurdsson, qui prend un malin plaisir à mettre un joyeux bordel dans l’arrière-garde des Super Eagles. Le joueur d’Everton se fend de petits pas de chats pour éviter les gambettes et les taquets adverses, claque quelques passes veloutées et se signale même d’une frappe malheureusement un chouïa trop molle, qui finit dans les bras d’Uzoho. Juste avant la mi-temps, il envoie aussi un coup franc impeccable dans la surface nigériane, mais ce grand dadais de Finbogasson ne peut que frôler le cuir de la hanche. En face, le Nigeria serre les dents et tente de gicler en contre, en tentant de s’appuyer sur la vitesse de Moses et Musa, dont les courses de dragsters vont s’empaler sans faire trop de dégâts sur la défense islandaise. À la pause, les poulains de Gernot Rohr semblent largués : ils n’ont pas frappé une seule fois au but. Rude.
22, vla Ahmed Musa
Qu’importe, les Super Eagles ont prévu de décoller enfin de leur perchoir dans le second acte. Moses s’envole en contre sur son côté droit et centre pour Ahmed Musa, qui envoie une galette dans les filets d’Halldorsson. D’un coup mieux dans ses baskets, le Nigeria commence à se bastonner beaucoup plus férocement dans l’entrejeu, et Obi Mikel met enfin un peu la patte sur le ballon. L’Islande, sonnée, n’y arrive plus, et Musa s’en est bien rendu compte. Ce dernier s’offre un rush de dératé sur le côté gauche, crochète Halldorsson et y va de son doublé. Jeu, set et match ? Peut-être pas. Dans la foulée, Ebuehi fauche Finnbogason dans la surface. Un cadeau sympathique que n’exploite pas le meneur de jeu islandais, en envoyant sa frappe sur le parking. Cette fois-ci, les Vikings ont vraiment loupé le coche. Le Nigeria tient sa victoire et jouera sa qualification pour les huitièmes de finale mardi face à l’Albiceleste, une vieille connaissance après les précédents de 1994, 2002, 2010 et 2014. Bilan ? Quatre défaites nigérianes. Mais, face à cette Argentine-là, la cinquième tentative pourrait bien enfin être la bonne. De son côté, l’Islande garde une petite chance de voir la suite de la compétition et devra gagner, si possible largement, contre la Croatie en espérant dans le même temps un mauvais résultat du Nigeria face à l’Argentine.
Nigeria (3-5-2) : Uzoho – Balogun, Troost-Ekong, Shehu –Idowu, Obi Mikel, Ndidi, Ogu, Moses – Musa,Iheanacho. Sélectionneur : Gernot Rohr.
Islande (4-4-2) : Halldorsson – Magnusson, R. Sigurdsson, Arnason, Saevarsson – Sigurdsson, Gunnarsson, Bjarnason, Gislason – Boovarsson, Finnbogason. Sélectionneur : Heimir Hallgrímsson.
Par Adrien Candau