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Le Napoli veut prendre de l’avance
Ce soir, le Napoli reçoit l’OM au stadio San Paolo. Pour les Napolitains, l’objectif est clair : prendre trois points, histoire d’aborder les deux confrontations directes face à Arsenal et Dortmund avec le plein de confiance. Ni plus, ni moins.
C’est Rafa Benítez qui le dit : « le Napoli n’est encore qu’à 75% de ses capacités » . La preuve par les chiffres. Depuis le début de la saison, son équipe a disputé 14 matchs toutes compétitions confondues. Bilan : 11 victoires, 2 défaites et un match nul. Soit 78% de victoires. Ça colle. À en croire le coach espagnol, donc, quand son Napoli sera à 100%, il remportera tous ses matchs. Crédible ? Pourquoi pas. L’équipe napolitaine, quoi qu’il en soit, réalise un excellent début de saison. En championnat, elle n’est qu’à trois points du leader, la Roma, tandis qu’en Ligue des champions, elle tient la dragée haute à Arsenal et au Borussia Dortmund, respectivement leader de Premier League et deuxième de Bundesliga. Or, on l’a compris assez vite (depuis le tirage au sort ?), la qualification dans cette poule se joue à trois. Et bien souvent, quand une qualif se joue à trois, il faut être intraitable lorsque l’on affronte la quatrième équipe. En l’occurrence, la dernière roue du carrosse se nomme Marseille. Battus lors des trois premières confrontations, les Marseillais vont affronter la phase retour avec la casquette d’arbitre de la poule. Ce soir, c’est au San Paolo qu’ils se déplacent, face à une équipe qui n’a plus perdu à domicile depuis un 3-0 presque « volontaire » face au Viktoria Plzeň au mois de février dernier (Mazzarri avait décidé de snober l’Europa League pour se concentrer sur la Serie A). Un seul résultat possible, donc : la victoire. Non négociable.
Le petit poucet que l’on adore tabasser
Actuellement, la situation est simple. Arsenal a battu Marseille et Naples, mais a perdu contre Dortmund. Dortmund a gagné contre Arsenal et Marseille, mais s’est incliné face à Naples. Enfin, Naples a disposé de l’OM et de Dortmund, mais a chuté sur la pelouse d’Arsenal. Bilan en parfait équilibre : six points chacun. Ce soir, comme Dortmund et Arsenal s’affrontent pour la revanche d’il y a deux semaines, Naples a donc le champ libre pour prendre un ascendant psychologique sur ses futurs adversaires. Imaginons, par exemple, que le Napoli gagne ce soir et que, dans le même temps, Arsenal et Dortmund fassent match nul. Les Napolitains affronteraient alors la journée suivante en position de force (leader de la poule), avec la possibilité mathématique de se qualifier pour les huitièmes de finale. D’autre part, avec un succès ce soir contre Marseille, le Napoli se donnerait droit à un « joker » , à savoir, la possibilité de s’incliner lors de la journée suivante (sur la pelouse de Dortmund), tout en restant entièrement en course pour la qualification.
Voilà pourquoi Benítez a insisté auprès de ses joueurs sur l’importance de ce rendez-vous face à Marseille. Certes, l’OM n’est pas l’équipe la plus en forme du moment. Elle reste sur une série de six matchs sans victoire, alors que Naples a remporté ses quatre derniers matchs officiels. Mais c’est justement cela qui peut être dangereux : sous-estimer son adversaire. En même temps, depuis leur match nul à domicile contre Sassuolo (1-1), dernier du classement, les Napolitains ont retenu la leçon. Benítez avait tapé du poing sur la table et, depuis, Naples n’a plus manqué aucun rendez-vous face aux petites équipes : victoires contre le Genoa, Livourne, le Torino et Catane. Non pas que l’on puisse considérer l’OM comme une petite équipe, mais, dans cette poule de Ligue des champions, force est de constater que la formation d’Élie Baup est le petit poucet que les adversaires adorent tabasser.
Callejón en feu
A priori, pour refaire le même coup qu’au match aller, Benítez va miser sur les mêmes hommes et les mêmes armes. Le coach espagnol devrait aligner un 4-2-3-1, avec Mertens (favori sur Insigne), Hamšík et Callejón en soutien de Higuaín. Comme au match aller, donc. Le danger viendra de partout, pour les Marseillais, mais surtout de Jose Callejón, qui est en feu depuis quelques semaines. Après son but au Vélodrome, l’ancien du Real a enchaîné deux énormes performances contre la Fiorentina (reprise de volée sur centre de Higuaín, un bijou) et face à Catane (frappe du gauche pleine lucarne). Avec six buts déjà inscrits en Serie A, l’Espagnol a égalé son meilleur total but sur une saison, qui remontait à la saison 2010-11, avec l’Espanyol Barcelone. Benítez n’est pas surpris, et pense d’ailleurs que son joueur est « loin d’avoir atteint son meilleur niveau » . Pareil pour Higuaín, qui n’est, selon Rafa, « qu’à 80% » . Ça promet.
Ce match face à l’OM est importantissime, mais Benítez et tous les Napolitains ont forcément, quelque part dans un coin de leur tête, le rendez-vous qui les attend ce week-end : un Juventus-Napoli qui va valoir son pesant d’or. Une bonne raison pour faire du turn-over face à Marseille ? A priori, non. « Le seul turn-over possible, je le fais en fonction du niveau des joueurs. Pour un match de Ligue des champions, je mets les meilleurs joueurs, point. Et je ne pense pas à la Juventus » a-t-il assuré en conférence d’avant-match. On l’a compris : le récent vainqueur de la C3 a trop d’expérience sur la scène européenne pour sous-estimer un quelconque match européen. « Tout le monde attend notre victoire, mais moi je dis que Marseille est à notre niveau. Ils ont des joueurs rapides qui peuvent nous mettre en difficulté » a-t-il affirmé, en bon diplomate (ou en bon bluffeur, au choix). Seules absences notables pour Benítez : celles de Zúñiga et Britos, qui seront remplacés par Armero et Fernandez. Fernandez : peut-être le maillon faible, à l’heure actuelle, de cette équipe napolitaine. En tout cas, pour son deuxième match de Ligue des champions, le public du San Paolo est prêt à vibrer. Et a donner de la voix. Aucun doute : on peut lui faire confiance sur ce point là.
Eric Maggiori