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- J21
- Naples-Juventus (2-1)
Le Napoli renverse la Juventus
Après une heure de jeu complètement cadenassée, tout l'inverse du match aller, le Napoli est parvenu à réveiller le San Paolo après un but rageur de Piotr Zieliński, puis un pion de Lorenzo Insigne. Compacts, appliqués, patients et réalistes, les joueurs de Gennaro Gattuso obtiennent une victoire de prestige malgré la réduction du score de Cristiano Ronaldo (2-1). Le Vésuve est en feu.
Napoli 2-1 Juventus
Buts : Zieliński (63e) et Insigne (86e) pour le Napoli // Ronaldo (89e) pour la Juventus
« Sarri, bossu bâtard, sur la Juve tu as dit beaucoup de choses, mais ensuite tu as baissé ton pantalon. » Voilà plusieurs jours que les tifosi napolitains rêvaient de déployer cette banderole sous les yeux de leur ancien gourou. Et forcément, comme Gonzalo Higuaín le 2 décembre 2017, Maurizio Sarri s’est fait conspuer par le San Paolo au moment où son nom est annoncé par le speaker maison. Mais même aux pieds du Vésuve, là où il avait monté un jeu absolument prodigieux, l’ancien banquier n’a pas le temps pour les états d’âme. Car après le nul poussif de l’Inter face à Cagliari (1-1), et celui tout aussi peu reluisant de la Lazio, dans le derby de Rome ce dimanche (1-1), il sait que son équipe peut s’envoler en tête de Serie A. Mais il ne pensait sans doute pas que sa troupe serait aussi fade offensivement, et qu’en face, le Napoli serait aussi clinique.
Fade et sans saveur
Pour retourner son ancienne écurie, Sarri peut compter sur le retour de Rodrigo Bentancur. En forme et en progrès ces dernières semaines, Adrien Rabiot est lui laissé sur le banc, en lieu et place de son compatriote Blaise Matuidi, titularisé pour élargir le bloc napolitain. C’est d’ailleurs lui qui met la pression sur le couloir droit des Partenopei dès les premières secondes. Les joueurs de Gennaro Gattuso lui répondent en pressant la Vieille Dame d’entrée. Et ils y parviennent, puisque la Juventus peine à ressortir le ballon. Problème, offensivement, le Napoli manque de vitesse et de précision dans les transmissions. Logiquement, la Juventus met enfin le pied sur le ballon et essaie de bouger le bloc adverse, mais les espaces sont peu nombreux. Les Bianconeri pressent haut à leur tour et commencent à prendre le dessus. Mais hormis une tête de José Callejón facilement captée par Wojciech Szczęsny (7e), la vérité de ce premier acte est à aller chercher du côté des tribunes, là où les tentatives des deux équipes terminent, et là où les supporters commencent à s’endormir.
Ciao Sarri
Au retour des vestiaires, la Juventus n’a pas le temps de montrer d’autres ambitions offensives que Miralem Pjanić doit céder sa place à Adrien Rabiot. Dans la foulée, les Bianconeri pensent ouvrir le score après un beau mouvement collectif, mais Higuaín est signalé hors jeu au début de l’action. Cette alerte semble les avoir dynamités, notamment parce qu’ils trouvent un soupçon de profondeur. À l’heure de jeu, Cristiano Ronaldo se distingue enfin quand il lance une contre-attaque que Higuaín ne parvient pas à conclure (61e). Mais dans la foulée, les Partenopei ouvrent le score au moment où Szczęsny repousse une frappe de loin de Lorenzo Insigne dans les pieds de Piotr Zieliński (1-0, 63e). Le deuxième but de la saison du Polonais fait un bien fou à Gennaro Gattuso, qui exulte et se rapproche d’une première victoire en tant qu’entraîneur contre la Juventus.
Pour éviter ce sacrilège et créer des étincelles, Sarri lance Douglas Costa et Federico Bernardeschi. Mais celles-ci viennent surtout d’Insigne, qui tente un retourné acrobatique qui file dehors (75e). Dix minutes plus tard, sur un nouveau centre de José Callejón, le petit Napolitain double enfin le score d’un enchaînement parfaitement exécuté (2-0, 86e). Les Napolitains se dirigent alors vers une victoire aux forceps, moment choisi par Cristiano Ronaldo pour refroidir le San Paolo après un contre (2-1, 89e). Mais le dix-septième but du Portugais en Serie A cette saison ne sera pas suffisant malgré le retourné somptueux d’Higuaín dans les ultimes secondes du match. Les tribunes du San Paolo peuvent crier de bonheur, car Sarri a vécu une horreur.
Naples (4-3-3) : Meret – Hysaj, Manolas, Di Lorenzo, Mario Rui – Fabian, Demme (Lobodka, 69e), Zieliński (Elmas, 82e) – Callejón, Milik (Llorente, 89e), Insigne. Entraîneur : Gattuso.
Juventus (4-3-3) : Szczęsny – Cuadrado, De Ligt, Bonucci, Alex Sandro – Matuidi (D. Costa, 72e), Pjanić (Rabiot, 50e), Bentacur – Dybala (Bernardeschi, 72e, Higuaín, Ronaldo. Entraîneur : Sarri.
Résultats et classement de Serie APar Maxime Renaudet