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Le Napoli déjà largué ?
Au top il y a encore quelques semaines, le Napoli a, depuis, perdu de sa superbe. Le club napolitain reste sur trois défaites consécutives toutes compétitions confondues, et pourrait se retrouver à 9 points de la Juve en cas de défaite, ce soir, face à la Lazio.
Quand on vous dit qu’avec une victoire à 3 points, tout peut aller très vite… Il y a trois semaines, la Juventus et le Napoli s’affrontent au Juventus Stadium. L’enjeu est de taille : se rapprocher de la Roma, qui a concédé quelques heures plus tôt un match nul béni face à Sassuolo. Les deux équipes sont, au coup d’envoi, à égalité de points. Ça, c’était le 10 novembre. Aujourd’hui, 2 décembre, les deux formations sont séparées par neuf points, la Juve a repris la tête, et le Napoli est désormais plus proche de se faire rattraper par l’Inter et la Fiorentina que de revenir à hauteur du nouveau leader turinois. Et, pour ne rien ajouter de bien folichon, l’équipe de Benítez s’est également inclinée en Ligue des champions, sur la pelouse de Dortmund, mettant en péril sa qualification pour les huitièmes de finale. Des statistiques plutôt compliquées pour un Napoli qui, il y a encore quelques semaines, semblait armé pour lutter pour le Scudetto, et pour faire un petit bout de chemin en Ligue des champions. Une situation qu’il va très rapidement falloir redresser, sous peine de, déjà, laisser passer les trains les plus importants.
Des renforts et du mental
Si des défaites concédées au Juventus Stadium et au Westfalenstadion n’ont rien de dramatique, celle encaissée il y a une semaine, à domicile, contre Parme, est bien plus inquiétante. Car lors de cette rencontre face à de Parmesans bien organisés mais très loin d’être irrésistibles, Naples a affiché toutes ses limites. Très peu d’occasions créées, et une défense souvent en difficulté sur les contre-attaques, comme on a pu le constater sur le but de Cassano en fin de partie. Les mêmes maux se sont répétés à Dortmund où, dans le jeu, Naples a été complètement débordé par son adversaire, ne devant son salut qu’aux exceptionnelles parades de Pepe Reina. Mais les prouesses du gardien espagnol ne suffisent pas. Actuellement, la défense prend trop de buts (dix lors des cinq derniers matchs) et l’attaque n’en marque pas assez (seulement deux sur les trois dernières rencontres). Comment peut-on expliquer un tel changement par rapport au mois de septembre, où le Napoli de Benítez avait véritablement enchanté l’Italie et l’Europe ? Plusieurs explications.
Déjà, une première raison, simple : les blessés. Au début de la saison, Naples pouvait compter sur un effectif au complet et des joueurs en forme. Aujourd’hui, Hamšík est blessé et hors de forme, Zúñiga est out, et Higuaín, revenu de l’infirmerie, peine à retrouver son niveau d’avant-blessure. Ajoutez à cela la blessure de Britos, qui formait avec Albiol la paire de défenseurs centraux, et vous obtenez une équipe obligée de jouer avec plusieurs éléments considérés comme des deuxièmes choix. Et comme le banc du Napoli est loin d’être aussi fourni que celui de la Juve, le onze titulaire est moins compétitif. Voilà pourquoi, déjà, on annonce plusieurs renforts pour le mercato hivernal. On parle de Luca Antonelli, Maxime Gonalons, et même Thiago Motta. Pour certains, comme Gabriele Oriali, ancien joueur de l’Inter reconverti en chroniqueur pour Mediaset Premium, le problème vient aussi du mental des Napolitains, pas assez forgé. « Le Napoli était très bien parti, avec un jeu attractif, il semblait du même niveau que la Juve mais on s’est vite rendu compte que ce n’était pas le cas. La Champions fait perdre des points aux Napolitains en championnat, ce qui n’arrive pas aux Bianconeri grâce, essentiellement, à leur force de caractère » a-t-il affirmé. La victoire turinoise, obtenue hier à la 91e minute contre l’Udinese, le prouve.
Benítez et la malédiction Olimpico
Coup de chance pour le Napoli, ce soir, il se déplace sur la pelouse d’une équipe qui semble avoir pour vocation de relancer les équipes en crise : la Lazio. L’équipe romaine vit un début de saison très compliqué, malgré la qualification pour les seizièmes de finale de l’Europa League. En Serie A, la Lazio n’a gagné qu’un seul de ses huit derniers matchs, et reste sur quatre rencontres sans la moindre victoire, dont trois matchs nuls à l’extérieur (1-1 contre Milan, Parme et la Sampdoria). Le club biancoceleste est actuellement perturbé, comme le Napoli, par de nombreuses blessures, celles de Klose et Biava étant les plus pénalisantes. Mais les rumeurs incessantes qui envoient le coach, Vladimir Petković, vers le banc de la sélection nationale suisse, n’aident pas franchement à rendre l’atmosphère plus sereine. Le Bosnien dément, même s’il laisse toujours entendre que l’intérêt de la Suisse le flatte. Il prétend toutefois que la Lazio reste sa priorité, même s’il ne parvient pas à donner le déclic à son équipe. En effet, depuis le début de la saison, les Laziali n’ont pas réalisé le moindre match référence. Étrangement, les deux rencontres où ils ont offert la meilleure prestation, face à la Fiorentina et Parme, se sont soldées par des matchs nuls.
Reléguée à la 8e place du classement, la Lazio garde la possibilité de grappiller une place, ce soir, et de revenir à quelques encablures de la zone Europe. Mais le vrai problème profond de cette équipe, c’est que personne ne croit en elle. Et de fait : le jeu n’est pas brillant, il manque un attaquant et au moins un bon défenseur central, Hernanes est méconnaissable par rapport aux saisons précédentes, Candreva, si brillant l’an dernier, n’est que l’ombre de lui-même, Klose est out, Marchetti n’affiche plus la même sérénité et la seule étincelle semble venir du tout jeune Keita, 18 ans. Trop léger, évidemment, lorsque l’on veut lutter pour l’Europe comme le prétend le président Lotito, certainement bien conscient qu’il a merdé quelque part lorsqu’il a construit l’équipe, l’été dernier. Une victoire face au Napoli redonnerait un semblant d’enthousiasme à cette formation laziale bien tristoune. Benítez, lui, ne garde pas un très bon souvenir du stadio Olimpico. Les trois fois où il y est venu (deux fois avec l’Inter et une avec le Napoli) il est reparti avec trois défaites dans les valises. Jamais trois sans quatre, Rafa ?
Par Eric Maggiori