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Le Napoli au pied du mur basque
Après le match nul 1-1 du San Paolo, le Napoli n'a plus franchement le droit à l'erreur. Les joueurs de Benítez doivent s'imposer, ce soir, à San Mamès, pour espérer voir les phases de poules de la C1. Déjà un match qui vaut une bonne partie de la saison.
La Coupe d’Europe, Rafa Benítez connaît ça sur le bout des doigts. Et pour cause, dans sa vitrine personnelle, il compte une Ligue des champions, remportée en 2005 avec Liverpool, une Coupe UEFA décrochée avec Valence en 2004, et une Ligue Europa glanée sur le banc de Chelsea, en 2013. Alors, oui, le coach espagnol sait ce qu’est un match couperet. Un match où l’on n’a pas le droit à l’erreur. C’est justement ce qu’il s’apprête à vivre ce soir. Ironie du destin, c’est justement en Espagne, son pays, sa nation, que Rafa vient disputer ce match couperet. À Bilbao, dans la cathédrale de San Mamès, qu’il connaît également parfaitement. Avec Valence, de 2001 à 2004, il y est venu à trois reprises. Bilan : une défaite et deux nuls. Autant dire qu’il va falloir venir briser la malédiction. Car son Napoli, tenu en échec au match aller au San Paolo (1-1), va devoir aller chercher un résultat pour espérer disputer la Ligue des champions. C’est loin d’être gagné. Mais Benítez en a vu d’autres. Beaucoup d’autres.
Un compte à régler avec la C1
S’il y a bien une chose que le coach espagnol veut inculquer à ses joueurs avant de défier l’Athletic, c’est la confiance en soi. « Bien sûr, nous avons du respect pour l’Athletic, mais nous devons avoir confiance en nous. Nous venons ici pour gagner, point. Au San Paolo, l’Athletic a bien défendu en nous pressant, mais malgré tout, nous avons eu quatre ou cinq occasions pour marquer » , a-t-il affirmé en conférence d’avant-match. Sauf qu’en tour préliminaire de Ligue des champions, les occasions, il faut les mettre. La confiance, c’st une chose, le réalisme, c’en est une autre. « Oui, nous devons être plus décisifs, plus réalistes. Higuaín, par exemple, doit être décisif à chaque match, c’est un joueur qui peut faire la différence à tout moment » , renchérit Rafa. Comme au match aller, lorsque le Pipita a égalisé alors que le match semblait bien mal embarqué pour les Napolitains.
Mais plus que le seul Higuaín, c’est tout le Napoli qui va devoir hausser son niveau de jeu, ce soir, à Bilbao. José Callejón, ancien de la Liga lui aussi, assure même que Naples doit « faire le match parfait » . Rien que ça. « Nous devons prouver sur le terrain que nous méritons la Ligue des champions » , ajoute l’Espagnol. De fait, Naples a un compte en suspens avec la C1. L’an passé, dans un groupe très relevé avec Arsenal, Dortmund et l’OM, les Napolitains ont battu un triste record : celui du plus grand nombre de points obtenus par une équipe… qui n’est pas qualifiée pour la suite de la compétition. Avec 12 points, score qui, 99 fois sur 100, qualifie pour les huitièmes, Naples a dû dire adieu à la Ligue des champions, à cause d’une moins bonne différence de buts. Rageant, évidemment. Mais à charge de revanche.
« Marre de participer »
José Callejón, probablement comme tous ses coéquipiers, ne préfère même pas y penser. « Ne pas se qualifier pour la Ligue des champions ? C’est une hypothèse que je ne veux même pas envisager » , assure-t-il. En effet, la saison du Napoli serait bien terme, si elle venait à être amputée de la plus prestigieuse des compétitions. Que ce soit clair : la formation napolitaine ne s’est pas énormément renforcée (quelques arrivées : Koulibaly, De Guzmán et Michu, mais aussi des départs : Reina, Behrami et Fernandez, entre autres), et ne semble pas être en mesure de venir titiller la Roma et la Juventus pour le Scudetto. La saison dernière, elle avait d’ailleurs terminé troisième, respectivement à 7 et 24 longueurs des Romains et des Turinois. A priori, et à moins d’une dynamique folle qui s’enclencherait, le Scudetto sera difficilement accessible cette année, et ce malgré les demandes répétées des tifosi qui, cet été, ont signifié très clairement à leur président qu’ils en avaient « marre de participer » .
La Ligue des champions est donc, pour Benítez et ses ouailles, une véritable façon de briller, et d’offrir du spectacle à ses supporters. Depuis que le club partenopeo a retrouvé la C1 grâce, entre autres, au travail accompli par Walter Mazzarri, le San Paolo a en effet vu passer des grosses écuries comme le Bayern Munich (1-1), Manchester City (2-1), Chelsea (3-1), le Borussia Dortmund (2-1) et Arsenal (2-0). Des rencontres où Naples a toujours fait bonne figure, et a souvent prouvé qu’il pouvait se hisser au niveau des meilleurs équipes européennes. Alors, forcément, cela donne envie aux supporters de goûter encore à ce genre de rendez-vous, et à tenter d’aller encore plus loin. La Serie A reprendra ses droits ce week-end. Naples est attendu sur la pelouse du Genoa, un déplacement tout sauf simple. Forcément, Benítez aimerait débarquer à Gênes avec un ticket pour la C1 en poche. Il faudra, pour ce, briller ce soir à San Mamès. Là où Rafa, en tant que coach, n’a jamais gagné.
Éric Maggiori