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Le Mondial 2018 et la Mission É.D.E.R.
Que la France se rassure, elle n’est pas la seule équipe à avoir vu son rêve brisé par Éder. Non, l’Italie aussi a subi les foudres de l’attaquant portugais qui compte bien profiter de la Coupe du monde 2018 pour faire du mal aux autres nations européennes qui se sont tant moquées de lui pendant des années.
Ennemi numéro 1 en France depuis ce fameux 10 juillet 2016 et ce but en finale de l’Euro face aux Bleus, Éderzito António Macedo Lopes, plus connu sous le nom d’Éder, n’a finalement pas fait du mal qu’aux 66 millions de Français, auxquels il faut retirer les nombreux Franco-Portugais. Non, l’ancien buteur du LOSC a aussi brisé le rêve des Italiens. Car oui, si l’Italie n’est pas à la Coupe du monde, ce n’est pas de la faute du sélectionneur, Giampiero Ventura, ni celle de Marco Verratti, encore moins celle de Jakob Johansson, unique buteur de la double confrontation, mais bien celle d’Éder.
Un but (pas si) anecdotique
Retour en juin 2015. Avant de partir se la couler douce en vacances, la Squadra Azzurra s’offre un dernier match amical face au Portugal, quatre jours après un match de qualification à l’Euro 2016 en Croatie (1-1). L’occasion pour Antonio Conte et Fernando Santos d’offrir quelques minutes aux habituels remplaçants comme Salvatore Sirigu, Andrea Bertolacci, Bruno Alves ou Silvestre Varela. Orphelin de Cristiano Ronaldo, les Portugais se font dominer par l’Italie, jusqu’à ce centre parfait de Ricardo Quaresma pour… Éder, qui marque son premier but en Selecção. Score final 1-0. Jusque-là rien de dramatique, sauf qu’un mois après cette rencontre, le 25 juillet précisément, a lieu le tirage au sort des éliminatoires à la Coupe du monde 2018. Un tirage au sort pour lequel l’Italie n’est pas tête de série. À cause de quoi ? À cause de cette défaite face au Portugal ! La suite, tout le monde la connaît : la Squadra Azzurra hérite de l’Espagne, termine seconde de sa poule et perd en barrage face à la Suède.
Poutine ? Même pas peur
Moqué par toute l’Europe depuis ses débuts en pro, du côté de Tourizense en D2 portugaise, en raison de ses contrôles trop longs, ses frappes en glissant et sa maladresse face aux cages, Éder n’a jamais douté malgré les critiques, ni même perdu son sourire alors qu’il se faisait siffler dans tous les stades de France. Car finalement, Éder s’en fout, de ça, il a une mission à terminer, celle de mettre l’Europe, qui s’est tant moquée de lui, dans sa petite poche. Et la France et l’Italie ne sont que le début de sa liste. Exilé en Russie, au Lokomotiv Moscou, l’international portugais n’y est pas allé pour admirer des ballets au théâtre du Bolchoï.
Non, Éder compte bien s’attaquer à Vladimir Poutine. Non pas directement, il n’est pas totalement fou, mais en faisant en sorte que la Russie échoue lamentablement dès la phase qualificative de SON Mondial. Comment ? Simple. Face au Zénith, lors de l’avant dernière-journée de championnat, Éder va inscrire le premier triplé de sa carrière – qu’il réservait pour un moment spécial – et offrir le titre de champion au Lokomotiv Moscou, avant de charrier ses adversaires qui vont vouloir en venir aux mains. Résultat, une énorme bagarre générale, une ambiance pourrie durant le rassemblement des Russes, aucune passe entre joueurs du Lokomotiv et du Zénith sur la pelouse et trois défaites malgré un groupe à leur portée composé du Pérou, de l’Iran et de l’Arabie saoudite. Basique.
L’Espagne à la trappe
Grâce à son triplé et à son totem d’immunité récupéré le 10 juillet 2016, Éder intègre logiquement la liste des 23 de Fernando Santos qui s’envolent en Russie. Malgré un groupe difficile avec l’Espagne, le Sénégal et la Corée du Sud, le Portugal débute parfaitement sa compétition en s’imposant contre la Roja et face aux coéquipiers de Son Heung-min. Avant l’ultime rencontre face au Sénégal, les Portugais sont déjà qualifiés. Les potes de Sadio Mané, eux, n’ont besoin que d’un nul puisqu’ils ont réussi l’exploit de faire match nul contre l’Espagne.
Ce match ne servant pas à grand-chose pour la Selecção, Fernando Santos décide de faire tourner son effectif, à l’exception de CR7 qui a promis à Sergio Ramos de jouer le jeu et de battre le Senégal. Promesse tenue puisque le Portugal mène logiquement 1 à 0 au début du temps additionnel. C’est le moment choisi par le sélectionneur portugais pour faire entrer Éder. Conscient qu’il n’a que trois minutes pour réaliser sa mission, le buteur du Lokomotiv Moscou profite d’un corner pour mettre une magnifique tête… dans ses propres cages. Score final 1-1, Éder peut alors rayer l’Espagne de sa liste.
Game Over
Après ce CSC, Éder retrouve son habituel rôle de porteur d’eau et d’ambianceur de vestiaires aux côtés d’Eliseu. Peu importe, pour sa prochaine mission, le Portugais n’a pas besoin d’être sur la pelouse. Après avoir éliminé la Colombie en huitièmes, l’Angleterre aux tirs au but en quarts de finale et le Brésil privé de Neymar en demies, la Selecção atteint à la surprise générale la finale du Mondial. En face ? L’Allemagne qui roule sur tous ses adversaires depuis le début de la compétition. Bien en place, le Portugal réussit à faire déjouer les hommes de Joachim Löw lorsque Fernando Santos décideé de faire entrer Manuel Fernandes. Qui est cet homme ? Un ancien futur crack portugais exilé depuis 2014… au Lokomotiv Moscou où il régale, terminant même meilleur buteur du club.
Et si l’ancien du Benfica Lisbonne a été appelé par Fernando Santos, c’est uniquement grâce à Éder, puisque, sans son départ à Moscou, O Engenheiro n’aurait jamais maté une seule rencontre du Lokomotiv Moscou. Et le Portugal pourra une nouvelle fois remercier son Dieu Éder, puisque c’est bien Manuel Fernandes qui ouvre le score et offre le titre de champion du monde aux Portugais. Après la rencontre, Éder peut claquer des doigts comme Joséphine Ange Gardien et se faire oublier, sa mission sur Terre est terminée.
Cristiano Ronaldo décoré une nouvelle fois par la fédération portugaisePar Steven Oliveira