- Coupe du monde des clubs
- Finale
- Corinthians/Chelsea (1-0)
Le monde appartient aux Corinthians
Éliminé dès les phases de poules de la Ligue des champions, Chelsea espérait sauver les apparences en remportant la Coupe du monde des clubs. C'est raté. Dominateurs pendant une heure, les Blues se sont finalement inclinés face aux Corinthians (1-0) emmenés par les excellents Cassio et Guerrero.
Corinthians – Chelsea : 1-0But : Guerrero (69e) pour les Corinthians
« Nos supporters vont finir par l’accepter. » Torres en est persuadé, les supporters de Chelsea finiront bien par donner un peu de crédit à Rafael Benítez. Toujours considéré comme l’ancien coach de Liverpool qui avait dit qu’il n’entraînerait jamais les Blues, l’intérimaire de luxe n’a probablement pas marqué beaucoup de points aujourd’hui. Malgré une domination globale, Chelsea s’est incliné en finale de la Coupe du monde des clubs face aux Corinthians (1-0). Les Brésiliens doivent leur salut à deux hommes : leur gardien Cassio, qui a réalisé de nombreuses parades décisives, et leur attaquant Guerrero, auteur du but de la victoire.
Un mur nommé Cassio
Après avoir innové contre Monterrey en positionnant David Luiz au milieu de terrain – une initiative qui s’est avérée payante -, Benítez est revenu à du classique en finale, le Brésilien retrouvant la charnière centrale aux côtés de Cahill et Ivanović glissant de nouveau sur le côté droit. Ce dernier n’est d’ailleurs pas loin d’ouvrir le score dans le premier quart d’heure, mais son tir à bout portant est stoppé sur sa ligne par Cassio. Contrairement à ce que laisse supposer cette occasion, Chelsea souffre en début de match. Poussés par 20 000 supporters qui ont fait le déplacement au Japon, les Corinthians exercent une énorme pression sur le trio Ramires-Lampard-Mata. L’essentiel du jeu se déroule dans un rayon de vingt mètres autour de la ligne médiane. Malgré cet embouteillage au milieu de terrain, les Brésiliens, Guerrero en tête, parviennent à trouver quelques espaces grâce à un jeu fait de passes courtes et de redoublements. Les hommes de Tite profitent également des erreurs de Mata, Ivanović puis Cahill pour s’approcher du but de Čech, mais la justesse dans le dernier geste n’est pas au rendez-vous, à l’image d’Emerson qui rate absolument tout ce qu’il tente. De leur côté, les Blues se reposent presque exclusivement sur le talent de Torres pour faire la différence. Profondeur, déviations, jeu dos au but… Revenu à un très bon niveau depuis quelques semaines, l’attaquant espagnol est l’homme à tout faire de cette première période. Ses appels/contre-appels perturbent la défense brésilienne et offrent des espaces aux ailiers Hazard et Moses. Dominateurs en fin de première période, les hommes de Rafa Benítez tombent sur un excellent Cassio qui repoussent successivement les tentatives de Torres, Moses et Mata.
Guerrero délivre les Corinthians
Le scénario ne change pas au retour des vestiaires. Chelsea a les meilleures occasions, Cassio fait son show, les Corinthians et Guerrero exploitent chaque erreur de la défense anglaise et Emerson vendange. Déjà très en vue en première période, Cassio poursuit donc son récital. Sorte de Chilavert brésilien, ce beau bébé d’1,95m et de 92kg met en échec Hazard pourtant parfaitement lancé dans la profondeur par Lampard. Les minutes défilent et Chelsea ne parvient toujours pas à faire la différence. Plus le temps passe, plus les Corinthians et leurs supporters y croient. Véritable poison pour la défense des Blues, Guerrero est dans tous les bons coups. Puissant, très fort balle au pied, l’attaquant péruvien multiplie les prouesses techniques et offrent des caviars à Paulinho et Emerson qui n’en profitent pas. Déjà auteur du but de la victoire en demi-finale contre les Égyptiens d’Al-Ahly, celui qui a passé dix ans en Allemagne récidive en reprenant victorieusement de la tête un tir de Danilo contré par Cahill (1-0, 69e). Malgré les entrées d’Oscar et d’Azpilicueta, Chelsea ne parvient pas à trouver d’espace dans la défense brésilienne. Il faut attendre les cinq dernières minutes pour voir le champion d’Europe en titre multiplier les offensives. Mais Torres, très discret en seconde période, perd une nouvelle fois son duel avec Cassio. Réduits à dix après l’expulsion de Cahill, les Blues pensent tenir le but de l’égalisation, mais Torres, qui avait enfin pris le dessus sur le portier brésilien, est logiquement signalé en position de hors-jeu. Après cinq ans de domination européenne, le titre de champion du monde des clubs change enfin de continent.
Par Quentin Moynet