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Le « modèle Florence »

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Le « modèle Florence »

Autrefois réputée pour la passion débordante de ses supporters, la Fiorentina tente depuis quelque années de lutter contre la violence. Et en profite pour faire le grand saut dans le foot moderne et se lancer dans le merchandising 2.0.

Été 1990, dans la chaleur moite des étés toscans. La Fiorentina vient de perdre l’UEFA contre la Juventus. En rentrant de Turin, les supporters apprennent la nouvelle : Roberto Baggio vient de signer chez les Bianconeri. Devant le siège du club, trois mille personnes saccagent tout. Des mères de famille jettent des vases sur les carabinieri et ouvrent les portes pour cacher les émeutiers. Les policiers de Florence, débordés, appellent leurs collègues de Bologne en renfort. Le lendemain, les journaux font leurs gros titres : “Guerilla pour Baggio”, “Un après-midi d’émeute”. Comme un résumé de la passion qui anime une ville entière pour son équipe de football. Chaque dimanche entraînait avec lui son lot de dérapages, d’incidents, de folie.

Trop pour les politiciens qui décident au début des années 2000 d’enrayer le phénomène et de changer les choses. Florence devient alors un véritable laboratoire d’expérimentations dans la lutte contre la violence. Roberto Maroni, ministre de l’Intérieur, a lâché le premier l’expression : “modèle Florence”. Donnant au passage une définition de la chose : disparition progressive des filets de protection, remplacement des policiers par des stewards, création d’une crèche à côté du stade et d’une “fanzone” pour les supporters visiteurs lors des matchs européens… L’idée était plutôt simple : supprimer la violence sans sacrifier l’ambiance, les supporters faisant partie intégrante du spectacle. En gros, prendre le meilleur. Bien vite, le “fair-play” fait son apparition : les adversaires sont applaudis par les joueurs de la Viola après chaque rencontre, et le préfet incite les ultras locaux à fraterniser avec les visiteurs. Avant le match entre Florence et Liverpool, Francesco Tagliente, préfet de la ville, encourage un jumelage entre les supporters, qui aura lieu. Préfecture, supporters, club, tout le monde paraît marcher main dans la main. La dernière idée en date ? Jouer l’année prochaine avec un slogan en guise de sponsor sur le maillot, “Le football n’est qu’un jeu”. Un modèle que le gouvernement italien souhaiterait appliquer à l’ensemble de la Botte.

Formidable ? Mouais. Forcément, un peu comme à Paris, la lutte contre la violence sert de prétexte au merchandising. Diego Della Valle, patron de la Viola : « Nous ne devons pas nous contenter de jouer la Champions’ mais essayer de la gagner. Pour cela, il faut que l’on fasse le grand saut qui nous permette d’avoir des ressources proches de celles de l’Inter, du Milan, ou de la Juve » . Alors ? Alors derrière le fair-play et l’esprit ultra-sportif sans cesse mis en avant par les Violets se cache un projet un peu fou : la citadelle viola. À savoir un terrain de 80 hectares sur lequel un nouveau stade sera entouré d’un Disneyland du football : centre commercial, cinéma, musée d’art moderne inspiré de celui de Bilbao. Pour fidéliser un peu plus le client-supporter, les achats ne seront possibles qu’avec la carte de supporter officiel du club. Viens au stade, chante, n’insulte pas l’adversaire, et consomme. Une manière de faire qui ne sied pas forcément au public de l’Artemio Franchi, qui n’apprécie que moyennement de voir sa passion instrumentalisée.

Résultat : une baisse de fréquentation au stade, malgré des résultats sportifs plutôt satisfaisants ces dernières saisons. En 2008-2009, 31 000 spectateurs en moyenne assistaient aux matchs de leur équipe. Cette année, et malgré la Champions’, ils n’étaient plus que 27 000. Ridicule, quand on sait qu’en Serie C2 (championnat amateur), ils étaient 24 000. En février dernier, La Nazione, le quotidien de Florence, écrivait : « Le blanc des sièges vides est une couleur pleine de mélancolie et ces absences nourrissent l’idée que quelque chose est en train de changer : les affluences dessinent une lente et implacable baisse de l’affection des supporters pour qui la passion était un culte, une façon d’être, parfois un défaut. L’Artemio Franchi n’est plus celui d’autrefois » . Pour l’instant, 2000 personnes ont renouvelé leur abonnement pour la saison prochaine. L’année dernière, à la même période, ils étaient 15 000. Bienvenue dans le football moderne.

Brest, capitale des Côtes d’Amour

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