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- Milan-Alessandria (5-0)
Le Milan ne fait pas de sentiments
Pas de suspense à San Siro en demi-retour de Coupe d'Italie, le Milan s'impose 5-0 contre l'Alessandria équipe de troisième division. Les Rossoneri s'offrent ainsi une première finale de Coupe d'Italie depuis 2003 et affronteront probablement la Juventus en finale.
AC Milan 5-0 Alessandria
Buts : Ménez (20e, 39e), Romagnoli (24e), Sabato (80e CSC) et Balotelli (89e)
Contrôle poitrine, demi-volée du droit dans le petit filet opposé, après une longue absence de six mois due à de délicats problèmes de dos, Jérémy Ménez signe définitivement son retour et met parallèlement fin au conte de fées de l’Alessandria (club de 3e division) dès la 19e minute de jeu. Déjà battus 1-0 à l’aller sur un penalty de Balotelli, les Grigi s’inclinent cette fois 5-0 sans coup férir. Pas de miracles. La saison du Milan, elle, commence à devenir intéressante.
Ménez définitivement rétabli
Voici 41 ans que l’Alessandria ne mettait plus les pieds à San Siro, depuis un barrage pour la montée en Serie B perdue face à la Reggiana. Une abstinence qui méritait bien un exode, puisque plus de 12 000 Alessandrini sont venus se masser dans la Curva Nord (qui fait exceptionnellement office de parcage visiteurs ce soir), c’est à vue de nez le triple de la population de la Curva Sud. En latérales, on aperçoit même quelques drapeaux croates, les compatriotes de l’arrière gauche Celjak venus l’encourager. Intelligemment, Mihajlović ne tombe pas dans le piège du turn-over, le Milan ne joue pas l’Europe, l’équipe trouve enfin son rythme de croisière, et ce match est l’occasion de peaufiner les automatismes qui commencent à être bien huilés. Seul Bacca est vraiment laissé au repos. À noter le très joli tifo des visiteurs qui raconte le parcours effectué par les amateurs il y a encore quelques années aux demies de la Coupe nationale.
#CMdiretta #MilanAlessandria #CoppaItalia La coreografia dei tifosi dell’#Alessandria pic.twitter.com/FZcj5Iikfn
— calciomercato.com (@cmdotcom) 1 mars 2016
Cet enthousiasme galvanise les ours, et Abbiati se retrouve dans le rôle de Di Caprio en s’employant deux fois pour éviter l’ouverture du score. La Curva… Nord pousse, pousse… jusqu’à l’ouverture du score de Ménez. Quelques minutes plus tard, Romagnoli double la mise sur corner suite à une déviation de Kucka. Nous n’avons pas passé la demi-heure de jeu que le match est déjà plié. L’intensité baisse d’un cran, seul le noyau dur des ultras de l’Alessandria continue de chanter en cette douce soirée d’hiver. Cinq minutes avant la mi-temps, Poli sert Ménez qui n’a plus qu’à pousser le ballon dans le but, doublé, 3-0 pour le Milan. Retour sur le devant de la scène confirmé pour le Parisien et mi-temps.
Balotelli définitivement hors course ?
Que faire durant cette seconde période ? Observer les mouvements de Balotelli qui joue gros, tiens ! En effet, la blessure de Niang lui ouvre la voie pour cette fin de saison, une dizaine de matchs pour convaincre le Milan de le garder et Conte de le convoquer. Conspué à chaque touche de balle par le public adverse et éclipsé par son compère d’attaque, Mario, sans le Super, brille par sa désormais légendaire nonchalance, on vous laisse consulter sa heatmap, pour lui, ce sera 25 touches de balles et probablement une soufflante de Sinisa. L’Alessandria reprend du poil de la bête, quoi de plus normal pour un ours, et compte honorer ses splendides supporters, tandis que le Milan laisse logiquement venir et contrôle tranquillement.
Mauri entre à la mi-temps à la place de Kucka, Daye Prince Boateng pour Bonaventura, puis Ménez-Bacca pour finir. Ça, c’était pour les changements. On est dans un premier temps plus proche du 3-1 que du 4-0, De Sciglio sauvant un but tout fait sur la ligne. La 4e perle rouge et noir arrive grâce à la goal-line technology, Romagnoli s’offrant lui aussi un doublé avec deux buts identiques. Balo sort enfin de sa torpeur pour planter le 5-0 sur une contre-attaque. La note est salée, mais l’exploit reste grand. En 2016, l’Alessandria a enfin permis aux Italiens de découvrir le charme de la coupe nationale et pimenté une compétition trop souvent insipide. Merci à eux.
Par Valentin Pauluzzi, à San Siro