- C1
- Quarts
- Milan-Napoli (1-0)
Le Milan, le droit de rêver
Victorieux du Napoli dans ce match aller, le Milan est parvenu à rappeler qui est le champion d’Italie en titre. Car si les Rossoneri traversent une saison compliquée en championnat, la Ligue des champions, synonyme de grandes soirées, permet à ce groupe de se sublimer.
Plus le combat est difficile, plus la victoire est belle. Dans un San Siro gonflé à bloc, le Milan est parvenu à remporter cette première manche face au Napoli, ce mercredi soir (1-0). À la différence de la confrontation en championnat deux semaines auparavant remportée 4-0, les Rossoneri ont vécu une soirée beaucoup plus difficile. Très nettement dominée (16 frappes et 10 corners concédés), la bande de Pioli a souffert, mais a résisté. Mieux, elle a fini par l’emporter. En difficulté en championnat depuis le retour du Mondial, l’AC Milan a une nouvelle fois montré un tout autre visage en Ligue des champions, beaucoup plus souriant. Comme face à Tottenham, les Milanais ont été dominés, mais ont une nouvelle fois dégainé leur carte magique, le fameux supplément d’âme. « Nous devrons jouer ce match avec une grande lucidité et, surtout, un grand cœur », annonçait Stefano Pioli avant la rencontre. Et ses hommes y sont parvenus, en témoigne le but inscrit par Ismaël Bennacer à l’issue d’une contre-attaque pleine d’appétit. Sur chacune de ses offensives, le Milan a fait preuve d’abnégation, poussé par 78 000 fêlés. Alors certes, à l’image de Rafael Leão, les Rossoneri ont manqué par moments de lucidité, mais l’essentiel est ailleurs : le Milan a une nouvelle fois montré qu’il était infaillible dans les grands soirs.
Aussi bien capable de dominer que de subir
En l’espace de deux semaines, les hommes de Pioli sont parvenus à s’imposer par deux fois face au Napoli, avec un style de jeu diamétralement opposé et sans encaisser le moindre but. Lors de sa victoire à Naples en championnat, la bande de Giroud avait très nettement dominé les débats. Ce mercredi soir, Stefano Pioli a prouvé qu’il était l’homme de la situation avec une tactique maîtrisée à la perfection. Hormis les dix premières minutes de chaque mi-temps où le Napoli s’est montré particulièrement dangereux, le Milan s’est montré impérial défensivement. Offensivement, le Milan a profité des espaces laissés par le Napoli pour se projeter rapidement. Une nouvelle fois, le coach milanais a remporté la bataille tactique face à Luciano Spalletti. Car outre son supplément d’âme, l’écurie rossonera est surtout une équipe difficile à manœuvrer. Pas pour rien qu’elle est championne d’Italie en titre. Depuis son arrivée à l’automne 2019, l’ancien coach de la Fiorentina a façonné ce Milan, en faisant une équipe hybride aussi bien capable de dominer que de subir. De plus, le divin chauve a su créer un véritable groupe solidaire avec des individualités qui ne cessent de progresser et qui vivent ensemble leur première épopée européenne.
Direction Istanbul ?
Bien évidemment, il y aura un match retour qui s’annonce encore plus compliqué pour la bande à Théo Hernandez en terre napolitaine. « À ce niveau de la compétition, il n’y a plus de calcul. Nous voulons jouer la finale de la Ligue des champions, c’est un objectif », annonçait déjà avant la rencontre le latéral gauche français, visage de cette ténacité milanaise. Au tirage au sort, la tendance était claire : le Napoli allait rouler sur le Milan. Pire encore, lorsque les Rossoneri sont venus s’imposer à Naples en championnat, certains étaient tentés de dire que cette correction allait rebooster la bande de Khvicha Kvaratskhelia. Ce ne fut pas le cas. Cette double victoire face aux Partenopei prouve aussi que le Milan reste le champion d’Italie en titre, capable de se sublimer dans les grands rendez-vous et surtout « capable de battre n’importe quelle équipe quand ils sont dans un grand jour » comme le soulignait ces derniers jours Arrigo Sacchi. La route est encore longue pour atteindre Istanbul (où se déroulera la finale de la compétition), mais avec ce supplément d’âme et cette rigueur tactique, l’AC Milan s’autorise le droit de rêver.
Tristan Pubert