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  • J32
  • AC Milan-Naples (0-0)

Le Milan frustre Naples

Par Maxime Brigand
3 minutes
Le Milan frustre Naples

Oui, un bon 0-0, ça existe. Dimanche, l'AC Milan a été accroché à San Siro par Naples (0-0) et ne perd pas trop de terrain dans sa course aux places européennes. Pour la bande de Sarri, en revanche, le titre s'éloigne un peu plus à une semaine d'un dîner décisif à Turin.

AC Milan 0-0 Naples

Un combat, un vrai. Et une vieille malédiction : dans son histoire, l’AC Milan n’a jamais réussi à battre une équipe entraînée par Maurizio Sarri, un homme que Gennaro Gattuso, contremaître d’une institution qu’il retape progressivement depuis plusieurs mois, dessinait il y a quelques jours comme un professeur dont il ne peut qu’apprendre les leçons. Alors, que s’est-il passé cette fois ? Beaucoup de choses, en réalité, mais surtout le passage d’un ouragan d’espoirs sur un San Siro bien rempli pour assister à la centième rencontre en Serie A d’un gosse : Gianluigi Donnarumma, 19 ans et 49 jours dans les pattes. Sur le terrain, on était surtout venu choper quelques enseignements. Résultat : le Milan ne perd pas de terrain, le Napoli pas d’espoirs. Mais tout aurait pu s’écrire autrement avec un peu plus de précision.

Un Milan face aux embrouilles

Chouette repère que la réception du Napoli pour cet AC Milan, alors que le club lombard fêtait dimanche l’anniversaire de l’arrivée Li Yonghong à son gouvernail et qu’il avait la possibilité de creuser le trou sur la Fiorentina, accrochée par la SPAL (0-0) quelques minutes avant le coup d’envoi de la rencontre à San Siro. Pour ça, Gattuso était privé de son axe défensif – Bonucci suspendu, Romagnoli blessé – et avait décidé de coucher Nikola Kalinić sur la feuille de match plutôt que Cutrone, incapable de planter depuis le 18 mars dernier. La première période lui a plutôt donné raison, car les Rossoneri ont posé sur la table leur envie et le sérieux de leur approche, Kessié glissant avec autorité entre les lignes et Suso s’empiffrant de sucreries. Problème, l’AC Milan s’est heurté à deux embrouilles : son imprécision offensive, Kalinić croquant deux belles balles d’ouverture du score, et Pepe Reina, gardien du temple napolitain, dont le départ estival chez son adversaire du jour est déjà bouclé, décisif face à Bonaventura en début de match et sur un pétard monstrueux de Çalhanoğlu avant la pause. Dommage, il y avait la place de faire douter un Naples invaincu à l’extérieur en Serie A et qui s’est longtemps contenté d’étirer le bloc milanais sans vraiment se montrer percutant, malgré les quelques espaces laissés par Zapata.

Grande Gigio

La seconde période n’a pas raconté autre chose, même si Naples a un peu haussé le rythme, là où Suso a continué à livrer ses crochets courts et ses centres tranchants. C’est l’histoire du foot : la gestion des temps forts, des temps faibles, des pions que l’on fait glisser sur un plateau où Sarri a décidé peu après l’heure de jeu de faire varier l’approche des siens en lançant Arkadiusk Milik à la place d’un Mertens bien tenu par la paire Zapata-Musacchio et où Gattuso a répondu via la carte André Silva. Le moment choisi aussi par l’ensemble des acteurs pour perdre toute maîtrise technique et offrir des pertes de balles (Bonaventura notamment…) terribles au milieu de corps fatigués. Là, Insigne s’offre malgré tout un enchaînement cinq étoiles devant un Donnarumma vigilant, et André Silva bouffe une cartouche dorée, mais c’est bien un nul sans but qui apparaît. À la Juventus, opposée à la Sampdoria à 18h, d’en profiter. Et ce à une semaine de ce qui pourrait être le coup fatal : un déplacement du Napoli à Turin. Une réception qui aurait pu avoir une autre allure si Donnarumma n’avait pas sorti un arrêt crucial face à Milik dans les arrêts de jeu.


AC Milan (4-3-3) : Donnarumma ; Calabria, Zapata, Musacchio, R. Rodríguez ; Kessié, Biglia, Bonaventura (Locatelli, 80e) ; Suso, Kalinić (André Silva, 70e), Çalhanoğlu. Entraîneur : Gennaro Gattuso.

Naples (4-3-3) : Reina ; Maggio, Albiol, Koulibaly, Hysaj ; Allan (Rog, 87e), Jorginho, Hamšík (Zieliński, 66e) ; Callejón, Mertens (Milik, 66e), Insigne. Entraîneur : Maurizio Sarri.

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