- Serie A
- 34e journée
- Milan/Catane
Le Milan AC doit relancer la machine
Ce soir, le Milan AC reçoit Catane à San Siro. Les Rossoneri, en feu au début de l'année 2013, n'ont plus gagné depuis le 30 mars. Du coup, la Fiorentina est revenue à un point. Allegri a tout intérêt à repartir de l'avant, car l'ombre de Spalletti plane…
Une série est vite brisée. Et souvent, elle se brise au moment où l’on s’y attend le moins. Sur la pelouse de la Fiorentina, il y a trois semaines, le Milan AC était souverain. Deux buts d’avance, en supériorité numérique, avec un moral et une confiance au top. Rien ne semblait pouvoir atteindre les Rossoneri. Et puis, en l’espace de sept minutes, bim bam ! Deux pénaltys naïvement concédés, et une Fiorentina qui revient à 2-2, dans le chaos le plus total à cause l’arbitrage scandaleux de M. Tagliavento. Ce nul va laisser des traces puisque Balotelli, homme en forme de l’équipe, récolte un jaune, puis insulte le quatrième arbitre. Sanction : trois matchs de suspension, finalement réduits, qui le feront manquer les chocs face au Napoli et à la Juve. Deux chocs qui étaient censés permettre à Milan de se rapprocher sensiblement de la deuxième place. Loupé. Match nul à domicile contre le Napoli et, surtout, défaite 1-0 au Juventus Stadium, premier revers de l’année 2013 pour un Milan qui était invaincu en Serie A depuis le mois de décembre. Les conséquences sont immédiates au classement : non seulement le Napoli est désormais loin (10 points d’avance suite à la victoire napolitaine hier soir à Pescara), mais la Fiorentina, quatrième, est revenue à seulement un point. Or, ne pas se qualifier directement pour la Ligue des champions en arrivant troisième, c’est une chose. Ne pas se qualifier du tout pour la Ligue des champions en arrivant quatrième, c’en est une autre.
Catane vise la C3
Voilà donc comment Allegri se retrouve soudainement en position de devoir revoir ses plans. Avant le match nul de Florence, il se voyait bien ravir la deuxième place au Napoli, et terminer tranquillement deuxième derrière la Juventus, comme la saison dernière. C’était d’ailleurs une question de semaine, à en croire les propos de Balotelli juste après la victoire contre Palerme ( « Nous passerons devant eux la semaine prochaine. » ). Mais les trois rencontres face à ses principaux adversaires pour la qualification en Ligue des champions ont redimensionné ses ambitions. Il fallait au moins six ou sept points sur ces trois rencontres. Milan n’en a pris que deux et va donc désormais devoir redémarré la machine. Car derrière, la Fiorentina ne rigole plus. L’équipe de Montella a enclenché la vitesse supérieure et vient d’enchaîner deux victoires consécutives. L’écart entre les deux équipes, qui était virtuellement de neuf points lorsque le Milan AC menait 2-0 à l’Artemio Franchi, est désormais réduit à une petite unité. Pas de quoi être serein.
D’autant que ce soir, c’est une équipe de Catane avec vue sur l’Europe qui débarque à San Siro. Le match nul concédé in extremis lors du derby sicilien a fait du mal aux joueurs de Rolando Maran, mais le coach continue de croire que son équipe a les moyens d’aller décrocher un billet pour la C3. Le classement ne peut, pour le moment, pas lui donner tort : Catane est neuvième, mais ne compte finalement que six points de retard sur l’Udinese, cinquième, qui compte un match en plus (victoire hier à Cagliari). Avec une victoire de renom à San Siro (la dernière remonte au 20 décembre 2007, et encore, c’était en Coupe d’Italie), Catane se replongerait en plein dans la zone qualificative pour la C3, en tentant de profiter de certains faux pas de l’Inter, la Roma ou la Lazio. Allegri est donc prévenu : ce n’est pas une victime expiatoire qu’il va trouver ce soir sur la pelouse de San Siro, mais bien une formation déterminée à profiter du moment de doute des Rossoneri.
Spalletti, et Iker dans la valise ?
Forcément, cette semaine, du côté du Milan AC, on a commencé à penser à ce que pourrait être la saison prochaine. Adriano Galliani a semble-t-il fait passer un message à Allegri : pour rester bien confortablement assis sur le banc du Milan AC, il va devoir décrocher un billet pour la C1. Tout autre résultat serait quasiment rédhibitoire même si, au vu du début de saison des Rossoneri, on peut considérer qu’une qualification en Europa League n’est pas un si mauvais résultat. Oui, mais pas pour des dirigeants milanais, exigeants et habitués à beaucoup mieux, qui n’imaginent pas leur club ne pas participer à la plus prestigieuse des compétitions. Allegri a donc bien reçu le message. Il sait que s’il échoue, son remplaçant est déjà tout trouvé : Luciano Spalletti, le coach du Zénith. L’ancien technicien de la Roma affirme qu’il se trouve bien en Russie, et qu’il y restera jusqu’à ce que les dirigeants du Zénith le virent.
Ça, c’est dans le discours. Dans les faits, les dirigeants milanais savent qu’ils ont de bons arguments pour convaincre le divin chauve de se payer un retour en Italie, trois ans et demi après son départ de la Roma. Et pas seulement des arguments économiques. L’arrivée de Spalletti permettrait de continuer la révolution initiée l’été dernier. Dans ses bureaux de via Turati, Galliani étudie déjà certains dossiers chauds, comme celui d’Ezequiel Lavezzi, que l’autre divin chauve aimerait faire revenir en Italie, éventuellement en échange de Robinho ou Boateng. Les autres noms sur la liste du mercato sont Vidić, Benatia, Thiago Alcántara et même un certain Iker Casillas. Acheter, d’accord, mais il faudra également étudier une stratégie pour être en mesure de repousser certaines offres, contrairement à l’été dernier. Selon le Corriere dello Sport, Manchester City serait prêt à mettre sur la table 35 millions d’euros pour El Shaarawy. Bref, avant de penser mercato, il faut penser Catane. La première des cinq finales qui mèneront le Milan AC à la Ligue des champions. Avec Allegri. Ou à l’Europa League. Sans le bon Max.
Eric Maggiori