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- Chili/Mexique (3-3)
Le Mexique tient le Chili en échec
Au terme d'un match fou où chaque équipe a eu sa mi-temps, le Chili et le Mexique n'ont pu se départager. Inquiétant pour les locaux, qui, malgré une seconde mi-temps enthousiasmante, ont affiché des lacunes défensives non compatibles avec leurs prétentions de sacre.
Chili 3-3 Mexique
Buts : Vidal (22e, 55e) et Vargas (42e) pour le Chili // Vuoso (21e, 66e) et Jimenez (29e) pour le Mexique
Vamos, vamos chilenos. Le stade national de Santiago donne le la. La marée rouge fait du bruit dans l’attente anxieuse de ses héros. Une anxiété visiblement contagieuse pour des Chiliens au rabais pendant 45 minutes. Alors que la température de l’hiver austral se radoucit, l’enthousiasme de la Marea Roja n’est pas suffisant pour faire fonctionner le jeu en triangle des Chiliens. Car si le stade entier sent que cette Roja a peut-être rendez-vous avec l’histoire et exhorte ses guerriers, le Chili a du mal à produire son habituel jeu léché, préférant s’en remettre aux longs dégagements de Bravo dont se délecte le costaud mexicain Ayala. Il faut dire que le pressing haut des Mexicains gêne les 3 arrières à la relance. Les coups tactiques tentés par Sampaoli – Vargas latéral gauche, Albornoz avec Medel et Jara derrière – sont des coups d’épée dans l’eau.
Jeu long et coup d’épée dans l’eau
Après un quart d’heure d’approximations, ce Chili contre-nature se fait punir. C’est Vuoso et son horrible look qui ouvrent le score sur une situation défensive mal gérée par les Chiliens. Un but pas franchement volé. Presque un moindre mal pour les Chiliens d’ailleurs. D’une parce qu’Albornoz avait touché le ballon de la main et aurait pu souffrir de la double peine si Vuoso n’avait pas marqué. De deux car il a permis de réveiller Arturo Vidal qui égalise dans la foulée d’un coup de casque royal. Mais le Chili n’est pas serein, l’armée mexicaine attaque en nombre. Des escarmouches douloureuses à tous les coups, puisque Raúl Jiménez redonne vite l’avantage aux Aztèques sur corner. La Roja ne répond plus. Medel est pris de vitesse, Sánchez tente de bousculer le destin, mais oublie ses partenaires, et Sampaoli remue le long de sa ligne quand son rival, le Piojo Herrera, donne ses consignes sereinement, malgré un costard plus ou moins bien taillé.
Sánchez dans le vide
Mais ce Chili à réaction est tout en paradoxe. Alors qu’on les croyait la tête sous l’eau, Edu Vargas, décidément providentiel, égalise juste avant la mi-temps sur un superbe centre de Vidal. La Furia Roja peut se déchaîner juste avant les citrons et enfin être enthousiasmante. Un deuxième acte que le Chili aborde avec moins de complexes. Le Mexique cette fois va jouer le contre. Une décision pas bête, étant donné les errements défensifs des locaux et le all in offensif des Chiliens. Car si le Chili a retrouvé sa qualité et son envie. Il n’a pas perdu sa défense intermittente. Ainsi au penalty roublard obtenu et transformé par Vidal, la Tri répond par un nouveau but de ce renard de Vuoso qui profite une nouvelle fois des largesses rouges. 3-3 balle au centre. Plus rien ne sera marqué, malgré une fin de match folle et un Chili enfin emballant. Malgré l’odeur de poudre et le but injustement refusé à Alexis. Malgré les encouragements nourris du Nacional ou même l’entrée de Pinilla qui rêvait de rédemption. Ce Chili à deux visages a-t-il les armes pour répondre aux attentes de son peuple ? Nul ne le sait, mais avant, il devra disputer la première place qui lui semblait promise face à la Bolivie. Qui l’eut cru ?
Par Arthur Jeanne à l'Estadio Nacional