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Le Mexique, en conquérant

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Le Mexique, en conquérant

En remontant deux buts aux Etats-Unis, comme s'il s'agissait d'un vulgaire faire-valoir, le Mexique s'est adjugé la Gold Cup et a validé dans le même temps son ticket pour la Coupe des confédérations 2013. Il a surtout affiché de nouvelles ressources mentales et un style séduisant.

Sur le sol américain, le Mexique joue « à domicile » , même quand il rencontre les Etats-Unis. Samedi soir, le mythique Rose Bowl de Pasadena fleure bon le tacos et la Corona, plutôt que la Bud-Burger. Chicharito, le visage exemplaire d’un pays devenu synonyme de violence à l’international, fait couiner l’enceinte, et l’audace d’une supportrice va jusqu’au griffonnage d’ une pancarte pour demander un don de sperme au serial buteur. Evoluer en milieu hostile, ou tout du moins étranger, constitue toutefois une habitude pour Donovan et consorts, eux qui doivent lutter pour être reconnus dans leur propre pays, et prennent fréquemment l’apparence grisonnante d’un portrait de l’Oncle Sam à souiller pour ses adversaires du Sud.

Alors, les Ricains n’éprouvent aucune peine à jouer les rabat-joie avec un corner repris d’une tête rageuse par Michael Bradley, le fils du coach, dès la huitième minute. Le Mexique doit se faire remettre les points sur les i et comprendre qu’il ne peut pas tous les jours mettre une manita aux gringos, comme lors de la précédente finale de la Gold Cup. Les Etats-Unis avaient alors aligné une espèce d’équipe bis. Cette fois, armés de la totalité de leurs atouts, ils doublent la mise au terme d’un contre d’école et d’un une-deux pas moins exemplaire entre Donovan et Dempsey (23e).

Tutoyer l’adversité

Longtemps écrasée par le Mexique, la zone CONCACAF présente depuis une décennie un pouvoir bicéphale, partagé entre les deux nations qui bordent les rives du Rio grande. En 2007, ce sont d’ailleurs les Etats-Unis qui avaient remporté la Gold Cup et validé ainsi leur billet pour la Coupe des Confédérations au grand désespoir du Mexique. Quatre ans plus tard, un scénario idem se profilait. Laborieux et même décevants lors du premier tour, les Etats-Unis sont progressivement montés en régime pour rappeler la constance de leur progrès, et confirmer leur statut de puissance régionale. Imparable lors de la phase de groupe, le Mexique a connu, à l’inverse, toutes les peines du monde à se débarrasser du Guatemala (2-1) puis du Honduras (2-0, a.p) pour finalement s’offrir un bain de soleil californien. Le genre de croisement des courbes de performance rarement défavorable à celui qui présente un profil ascendant.

Sauf que … Sauf que le Mexique a appris à tutoyer l’adversité tout au long de la compétition. Il y a révélé une nouvelle fiabilité mentale, cette ressource rarement familière à son quotidien. Abasourdi au lendemain de leur ouverture triomphale face au Salvador (5-0) par la nouvelle du contrôle positif de cinq de leurs joueurs, dont deux titulaires indiscutables – le portier, Memo Ochoa, et le défenseur axial, Maza Rodriguez – El Tri n’a toutefois pas vacillé sur le terrain. Avec une manita infligé, cette fois, à Cuba, puis un Costa-Rica plié après une première période blitzkrieg (4-0 après 38 minutes), le Mexique a écrasé son groupe avec un effectif réduit à 17 membres.


Devenu apparemment irrésistible, El Tri devait marcher sur le Guatemala en quart de finale. Surpris d’entrée par « La Bicolor » (0-1 à la 4e minute), le sélection verte a toutefois su oublier ses prétentions omnipotentes, pour se contenter du service minimum. Ce qui souligne certaines limites aztèques autant que son nouveau profil. Avec le rigide José Manuel « El Chepo » de la Torre à sa tête, le Mexique, organisé en 4-2-3-1, affiche à présent un respect scolaire des fondamentaux qui lui évite de céder à la pression du moment. Constamment sinistre en conférence de presse, l’ex entraîneur de Toluca affiche des stats en béton depuis sa prise en main de la sélection aztèque : neuf victoires et deux nuls. Depuis 20 ans, aucun début de mandat à la tête d’El Tri ne s’est révélé aussi reluisant. En demi-finale, le Mexique s’est également résolu à présenter une copie laborieuse face à un Honduras d’humeur carnivore à l’approche des mollets de Marquez et consorts.

Le trio Guardado-Giovani-Barrera

Fort de ces expériences, El Tri, mené 2-0 dans le match qui devait valider son renouveau, refuse à nouveau de céder à la panique. Il refuse également de gémir suite aux sorties de Salcido (28e) et Marquez (43e), qui amputent pourtant la moitié de sa défense titulaire. Il faut dire qu’en autorisant le renfort de cinq joueurs pour pallier l’exclusion des positifs au Clembutérol, la CONCACAF avait aussi évité au Chepo de la Torre de faire du bricolage, et offert de décentes solutions de rechange au sélectionneur. 
 A la mi-temps, le Mexique avait déjà remis les compteurs à zéro, par Barrera puis Guardado, avant que le joueur de West Ham rassure définitivement le Rose Bowl à la 55e minute (3-2). Giovani dos Santos parachevait la démonstration mexicaine d’un véritable chef d’oeuvre à treize minutes du terme de la rencontre, et prouvait dans le même temps qu’El Tri pouvait se passer des buts du Chicharito pour triompher. Même lors d’une soirée stérile, l’attaquant de United constitue cependant un pratique aimant à défenseur qui offre davantage de libertés à la détonante triplette Guardado-Giovani-Barrera.

« Jamais je n’ai joué contre un Mexique aussi dynamique et explosif, convenait d’ailleurs Landon Donovan. Ils ont quelques joueurs qui peuvent changer seuls le cours d’un match. Leur explosivité est incroyable et si vous leur laissez des espaces, ils se mettent immédiatement à créer le décalage » . 

Au terme de la cérémonie de remise de Coupe, Andrès Guardado, qui intéresserait l’OL et l’OM, dédiait le succès d’El Tri aux cinq exclus. « On a dû affronter beaucoup d’épreuves lors de cette Copa Oro mais cela ne nous a pas empêché de parvenir à nos fins » déclare t-il. D’humeur beaucoup moins festive, Tim Howard râle, lui, après une nouvelle manifestation du Latino Power, l’usage de l’espagnol lors de la remise de Coupe. Définitivement, c’est bien « à domicile » que le Mexique a assuré sa participation à la prochaine Coupe des Confédérations.

Le résumé de la finale

Thomas Goubin

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