- Coupe du monde 2014
- Groupe A
- Croatie/Mexique (1-3)
Le Mexique dame la Croatie
Ce sera donc Mexique/Pays-Bas ! El Tri domine facilement la Croatie (3-1) grâce à dix minutes de folie et accompagne le Brésil en huitièmes de finale.
Il y avait bien pénalty aux alentours de la 64e minute de jeu. Lorsqu’Herrera a débordé, qu’Andrés Guardado, dans la surface, a contrôlé le ballon de la poitrine, pris une seconde pour se placer et armer sa volée. Puis lorsque celle-ci a fini sa course sur le bras de Dario Srna. Cela aurait sans aucun doute fait polémique si les Croates avaient marqué derrière. Si, et seulement si. Car ce fait de jeu a eu le mérite de décanter une partie ouverte mais pauvre en occasions. Et surtout de déclencher la furie mexicaine. Dix minutes, trois buts marqués et une qualification en huitièmes de finale assurée. La soirée presque parfaite. Seul hic, le premier but encaissé par Guillermo Ochoa dans le tournoi.
Rafael Márquez, le boucher de Mexico
Plus qu’un simple troisième match de poule, ce Croatie/Mexique fait office de « 16e de finale de Coupe du monde » . Pour faire simple et ne pas se perdre dans une série de calculs, c’est comme au quartier, le gagnant reste, le perdant sort. Avantage Mexique au classement (1 point d’avance sur son adversaire du jour). Idem sur la pelouse. Après un premier quart d’heure à subir le pressing de morts-vivants de Rakitić, Perišić et toute leur clique, El Tri entre dans son match au moment où le missile d’Héctor Herrera s’écrase sur l’équerre. Les « eh puto » des supporters mexicains sont en place, bien rodés. Tout comme le 3-5-2 de leur équipe. Certes, les Croates ont le ballon, le font tourner à droite et à gauche mais les joueurs de Niko Kovač galèrent dès lors qu’il s’agit d’inquiéter Guillermo Ochoa. Et lorsque le danger fonce à toute vitesse vers les buts de l’ancien Ajaccien, Rafa Márquez et sa bouteille sont là pour couper court à l’action, d’un tacle par derrière sur Perišić qui ferait frissonner Emir Spahić et Cyril Rool. Une frappe de mule, quelques tacles de boucher et des embrouilles sur chaque duel, une vraie première mi-temps de bonshommes en somme.
Javier Hernández, joker de luxe
65e minute. Petit événement, Aguilar signe le premier tir cadré (et non contré) du match. Preuve que si la partie est ouverte et dynamique, elle consacre surtout les deux défenses, qui ont toujours le dernier mot sur chaque action. Mandžukić d’un côté, Peralta de l’autre, se cassent les dents sur les deux paires de défenseurs centraux quand Guardado et Modrić sont pris sur chaque ballon. Mais la tendance s’inverse à l’heure de jeu. La Croatie baisse le pied alors le Mexique en met une couche. La main de Srna dévie la volée de Guardado, le pied de Pletikosa repousse la frappe d’Aguilar et Chicharito entre sur le pré. Les Croates résistent, mais plus pour très longtemps. Rafa Márquez, impérial en défense, propulse une tête smashée au fond des filets sur corner (72e). Avant que Guardado (75e) puis Javier Hernández (82e) – dont l’entrée a beaucoup apporté – n’envoient définitivement El Tri au tour suivant. La réduction du score de Perišić sur un beau mouvement collectif ne permettra que de sauver l’honneur (87e). Rebić est renvoyé aux vestiaires la tête basse pour une méchante semelle. Ses coéquipiers en font de même quelques minutes plus tard. Il n’y aura pas de deuxième huitième de finale de Coupe du monde pour les Croates.
Par Thomas Porlon