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Le mauvais œil de Moscou
Dans le groupe G, le véritable intérêt ne se situait pas dans les qualifiés pour les huitièmes de C1, mais dans la confrontation à distance entre le CSKA Moscou et le Victoria Plzeň. Et malgré leur exploit ramené de Madrid, les Moscovites rentrent les poches vides. Ou comment quitter l'Europe tout en ayant pris 6 points sur 6 contre le triple tenant du titre...
Dans la vie, il existe des moments où l’envie de tout casser prédomine. Dans de tels cas, la faute incombe soit à l’envie, soit à la haine. La frustration est une sensation difficile à ingérer, d’autant plus lorsqu’elle fait suite à un exploit historique. Ce mercredi soir, le CSKA Moscou de Viktor Goncharenko s’est littéralement baladé au Santiago-Bernabéu contre une équipe complètement remaniée par Santiago Solari et déjà sûre d’être première de sa poule. Par trois fois, les Moscovites ont trouvé la faille de la défense du Real Madrid : une première par Fyodor Chalov d’une subtile frappe du pied gauche (0-1, 37e), une deuxième dans la foulée grâce à la pugnacité de Georgi Schennikov (0-2, 43e) et une dernière torpille signée Arnór Sigurðsson pour parachever le tout (0-3, 73e). Mission accomplie ? À moitié.
6 points sur 6 acquis face au Real Madrid
« Nous allons voir de jeunes joueurs du Real, annonçait Goncharenko en conférence d’avant-match. Même si l’équipe du Real Madrid n’est pas celle que nous avions affronté lors de notre premier match avec Julen Lopetegui, celle de Santiago Solari reste ultra compétitive et constitue une forte opposition. » Celle que le CSKA avait affronté le 2 octobre dernier pour le compte de la deuxième journée n’avait pas fait peur au CSKA, malgré des titulaires en puissance comme Raphaël Varane, Casemiro, Toni Kroos ou Karim Benzema. Le CSKA s’imposait par la plus petite marge (1-0) et relançait ses espoirs de qualification pour la suite de la compétition. Et ce soir ? Rebelote, avec trois points et un clean sheet dans la besace. Dès lors, gagner les deux rencontres contre le triple champion d’Europe en titre gage de la qualité de l’effectif du CSKA, sans pour autant lui garantir sa qualification pour la Ligue Europa. C’est dur, mais c’est bien réel.
Impeccable face au Real, le vice-champion de Russie en titre peut en revanche maudire le parcours de l’AS Rome dans cette poule. Deux fois battus par la Louve dans les deux confrontations (0-3 à l’Olimpico et 1-2 au Loujniki), les Koni (Chevaux, en VF) attendaient un geste de la part des Romains pour empêcher le Viktoria Plzeň de s’imposer. Mais voilà, la mauvaise nouvelle est arrivée à vingt minutes du terme de la rencontre, quand Tomáš Chorý s’est fait un malin plaisir de donner un avantage définitif aux Tchèques (2-1, 72e). Et si le CSKA s’est offert le scalp madrilène, il était en revanche battu à la différence de buts particulière par Plzeň (2-2, 1-2).
Akinfeev, mur oublié
Que faut-il retenir de cette situation loufoque ? Sans doute que la Ligue des champions reste une compétition de haute volée, où tous les exploits sont possibles, mais aussi toutes les tragédies. Et cette élimination à dormir debout du CSKA en fait désormais partie. Si les Russes décrochent la palme des grands déçus de cette soirée européenne, Igor Akinfeev empoche quant à lui l’Oscar du meilleur acteur. Avant de rencontrer le Real Madrid cette saison, le portier n’avait connu qu’un seul clean sheet dans toute sa carrière en Ligue des champions. C’était contre le Benfica Lisbonne, le 22 novembre 2017 (2-0). Le voilà maintenant avec le compteur porté à trois. Comme quoi, Thibaut Courtois n’a pas le monopole du seum.
Par Antoine Donnarieix