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Le match que vous n’avez pas regardé : Yokohama FC – Marinos

Par Quentin Ballue
6 minutes

La J1 League a livré son verdict ce samedi, avec un derby de Yokohama parmi les affiches de la 34e et dernière journée. Alors oui, il fallait mettre son réveil. Mais ça en valait la peine. Sauf si vous supportez les Marinos, évidemment.

Le match que vous n’avez pas regardé : Yokohama FC – Marinos

Yokohama FC 3-1 Yokohama F. Marinos

Buts : Shichi (9e), Tashiro (16e) et Senuma (73e) pour le Yokohama FC // Onaiwu (22e) pour les Marinos

Oui, il se passe autre chose à Yokohama que le procès civil de Carlos Ghosn. Encore plus ce samedi, une journée dont on se souviendra longtemps sur l’île de Honshū. En enlevant le derby contre les Marinos (3-1), le Yokohama FC a conféré une portée historique à un match sans le moindre enjeu sportif. Les mots ne sont pas galvaudés, puisque le club frappé du phénix n’avait jusqu’ici battu son voisin qu’une seule fois. En 2007, lors du tout premier duel les opposant. Mais la rivalité pour la suprématie locale remonte bien avant cette date.

Abel et Caïn

Il y a bien longtemps, sur une île lointaine, très lointaine… la capitale de la préfecture de Kanagawa était partagée entre les Yokohama Flügels, nés en 1964 en tant que All Nippon Airways SC, et les Yokohama Marinos, fondés en 1972 sous le nom de Nissan Motors FC. Deux clubs qui marquent les premières années de la J.League, lancée en 1993, avec des succès ponctuels sur la scène nationale comme au niveau continental, chacun ayant notamment l’occasion de soulever la Coupe d’Asie des vainqueurs de coupe. La fin du siècle marque cependant un tournant dans cette rivalité.

Bon anniversaire la J.League Déjà dans l’ombre de leurs voisins, nettement plus réguliers en championnat, les Flügels prennent un gros coup sur la tête en 1998 avec le retrait de l’un de leurs sponsors majeurs. Une décision qui signe le début de la fin du club, qui fusionne avec les Marinos en 1999. L’entité prend alors le nom de Yokohama F. Marinos, le « F » ajoutant la touche Flügels. Mais l’opération ne fait pas l’unanimité chez les fans, et c’est un euphémisme. Refusant de se mettre à soutenir ce rival qui a absorbé leur club, une partie d’entre eux crée tout simplement une nouvelle équipe : le Yokohama FC.
Erick Mombaerts : «  Ici, les gens nous offrent des chocolats et des produits de salle de bain  » L’héritier officieux des Flügels repart de zéro, en bas de l’échelle, en troisième division. Raison pour laquelle le derby s’est fait rare. Ce samedi, les deux équipes ont rendez-vous pour la septième fois seulement depuis la naissance du YFC, celui-ci ayant jusqu’ici passé le plus clair de son temps en D2. Erick Mombaerts n’a ainsi jamais eu l’opportunité de vivre un derby durant son passage aux Marinos, de décembre 2014 à janvier 2018. À Yokohama plus qu’ailleurs, le derby se mérite, et se savoure.

Koki, do you love me ?

14 heures, donc 6 heures du mat’ dans l’Hexagone. Quelque 6700 spectateurs sont massés dans les tribunes du Nippatsu Mitsuzawa Stadium au moment du coup d’envoi. Écharpes et couvertures sont de sortie avec à peine 10 degrés au thermomètre. L’affiche apparaît déséquilibrée entre le Yokohama FC, un promu, et le champion du Japon en titre, décevant neuvième du classement, mais récent huitième-de-finaliste de la Ligue des champions asiatique. Aucun enjeu, si ce n’est l’honneur et un départ en vacances l’esprit léger. Le début de match est rythmé, les locaux frappent les premiers. Tous les regards sont braqués sur Koki Saito (19 ans) pour sa dernière au Pays du Soleil-Levant avant de rejoindre la D2 belge et le club de Lommel. Très en jambes, le petit prodige répond présent. Il centre en retrait pour Takaaki Shichi : barre rentrante et 1-0 dès la 9e minute. Pas de chichis.

Privés de plusieurs atouts majeurs dont Marcos Junior, Erik et Junior Santos (37 pions à eux trois en championnat), les Marinos subissent. Kazunari Ichimi trouve le poteau (12e), puis Yuji Kajikawa se détend pour éviter le break (15e). Pas pour longtemps, puisque le capitaine Masakazu Tashiro marque sur le corner qui suit, en profitant d’une sortie ratée du portier (16e). Efficace, le promu récite parfaitement la leçon apprise lors du derby disputé en juillet, perdu 4-0 malgré de nombreuses occasions nettes. Les Marinos peinent à lever l’ancre, mais sortent la tête de l’eau grâce au réveil d’Ado Onaiwu, muet depuis onze matchs en championnat. L’avant-centre japonais trompe Yuji Rokutan en deux temps après avoir touché le poteau (22e) et remet le navire YFM à flot. Les visiteurs ont de plus en plus d’espaces et multiplient les tentatives, la plus notable à mettre au crédit de Shinnosuke Hatanaka, qui oblige Rokutan à se déployer (45e).

King Kazu au rendez-vous

Le champion sortant continue sur sa lancée en deuxième période et accentue la pression. Sans réussite, mis en échec par un grand Rokutan, bien présent pour écœurer Jun Amano et Ado Onaiwu. Et quand le gardien est battu, ce sont les montants qui repoussent la tête de Daizen Maeda (57e), puis le ballon fouetté de Ken Matsubara (63e). Le Yokohama FC plie, mais ne rompt pas. Mieux encore, il assène un uppercut droit dans la mâchoire de son rival à l’occasion d’un nouveau corner. Kohei Tezuka dépose une merveille de centre sur la tête de Yuji Senuma, qui s’élève plus haut que tout le monde pour smasher son coup de boule (73e). Les Marinos n’abdiquent pas pour autant, mais comme un symbole, le poteau se mettra de nouveau en travers du chemin d’Onaiwu (90e+5).

Cerise sur le gâteau pour le Yokohama FC : l’entrée en jeu de « King Kazu » Miura, à 53 ans, 9 mois et 23 jours, histoire de pousser encore un peu plus loin son record de longévité. Conclusion en beauté de ce premier exercice dans l’élite après treize ans à l’étage inférieur. Le promu termine ainsi quinzième, trois points derrière le Vissel Kobe d’Andrés Iniesta. Un classement encourageant, qui lui aurait permis d’éviter la relégation si les descentes avaient été maintenues. De quoi mériter les applaudissements du public au moment du traditionnel salut des deux équipes.

Kazu Miura, 53 ans, s’offre un nouveau record en J-League Face à une équipe qui n’avait gagné qu’un seul de ses dix derniers matchs, les Marinos ont de leur côté confirmé ce qu’ils ont montré tout au long de la saison : un gros potentiel offensif, puisque le club termine le championnat avec la deuxième meilleure attaque, mais une défense trop fragile. D’où une triste neuvième place au classement final. La bonne nouvelle, c’est qu’ils n’auront pas à attendre longtemps pour prendre leur revanche. Pour la troisième fois de l’histoire après 2007 et 2020, le Yokohama FC et les Yokohama F. Marinos évolueront en effet dans le même championnat la saison prochaine. Le soleil se lève enfin sur le derby de Yokohama, et personne ne s’en plaindra.

Yokohama FC (4-4-2) : Rokutan – Maguinho (Sato, 90e), Tashiro, Hakamata, Shichi – Matsuura (Miura, 90e), Seko, Tezuka, Kosuke Saito (Nakyama, 64e) – Ichimi (Senuma, 64e), Koki Saito (Minagawa, 72e). Entraîneur : Takahiro Shimotaira.

Yokohama F. Marinos (4-3-3) : Kajikawa – Matsubara, Ito (Wada, 84e), Hatanaka, Takano – Kida (Watanabe, 67e), Ogiwara, Amano (Matsuda, 84e) – Mizunuma (Koike, 67e), Onaiwu, Maeda (Otsu, 84e). Entraîneur : Ange Postecoglou.

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Par Quentin Ballue

Photos : @koki_saito_1143 / @prompt_fmarinos / @tatsuki_seko_6

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