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Le match que vous n’avez pas regardé : La Fiorita-Tre Penne
Un petit pays, un petit trophée, un petit but, deux grandes équipes, un parfum d'Europe et un joli triplé. Tout ça c'est la Supercoupe de Saint-Marin entre La Fiorita et Tre Penne et c'est le match que vous n'avez pas regardé.
La Fiorita 1-0 Tre Penne
But : Adrián Ricchiuti (58e) pour La Fiorita
À Saint-Marin, le football existe depuis 1937, date de la création de la Coupe nationale. Le championnat, lui, n’est apparu que cinquante ans plus tard. Et comme dans la plus vieille république du monde (fondée en l’an 301) on aime ne rien faire comme personne, la première version de la Supercoupe n’opposait pas les vainqueurs des deux compétitions, mais bien les finalistes des play-offs du championnat au vainqueur de la coupe. Un mini-tournoi à quatre appelé Trophée fédéral et qui s’est étendu jusqu’en 2012, année où Saint-Marin rentre dans le rang et se plie au format connu de tous. La première Supercoppa opposait alors La Fiorita à Tre Penne, et les premiers l’emportèrent 1-0. Six ans plus tard, les deux équipes se font à nouveau face, pour la revanche.
David contre Goliath
Géographiquement, La Fiorita-Tre Penne, c’est un peu le duel des extrêmes. Le premier représente Montegiardino, la plus petite commune de Saint-Marin, qui compte presque autant d’habitants que les 700 places de son stade. En face, Tre Penne et ses 10 000 âmes pourraient remplir vingt fois l’enceinte de Serravalle, le plus grand district de la République. Mais dans l’enclave, le succès n’est pas proportionnel à la taille. La Fiorita compte en effet cinq titres de champions et autant de coupes nationales. Et même si Tre Penne est connu pour être le premier club san-marinais à avoir remporté une rencontre de Coupe d’Europe (c’était en 2011, lors du match retour du premier tour de la Ligue des champions, face aux Arméniens du Shirak FC), c’est bien La Fiorita qui a récemment fait parler d’elle, puisque les Gialloblù ont enchaîné trois matchs européens cet été. Trois défaites cinglantes (onze buts encaissés), mais une envie démentielle de compléter une saison parfaite qui a vu les hommes d’Alberto Manca (de retour à Montegiardino après un premier passage en 2013) remporter le doublé coupe-championnat.
Et paf, le triplé !
Dans une première mi-temps somme toute assez équilibrée, c’est La Fiorita qui s’offre la première occasion après quelques dizaines de secondes, mais la frappe d’Adolfo Hirsch manque le cadre. Le jeune Davide Cesarini répond par deux fois vingt minutes plus tard, sans plus de réussite. Hirsch tente de trouver la faille, mais se heurte à un solide Mattia Migani, dans le rôle de la porte coupe-feu qui retarde un incendie nommé Fiorita, ces derniers prenant progressivement les commandes de la partie.
Au retour des vestiaires, les garçons de Montegiardino décident de passer à la vitesse supérieure. Après cinq minutes, Adolfo Hirsch remporte enfin son duel face à Migani, mais choisit de la jouer prudent en servant le vétéran Adrián Ricchiuti qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets.
La délivrance ? Non, l’arbitre-assistant avait déjà levé son drapeau. Pas de quoi décourager les champions en titre qui repartent de l’avant grâce à une paire qui cumule 75 ans à deux : Alessandro Chiurato (35 ans) reproduit le même geste que Hirsch et ressert Ricchiuti (40 ans) à l’entrée de la surface. L’Italo-Argentin (qui officie en parallèle comme entraîneur de Rimini en Serie C) arme sa frappe et troue le filet du pauvre Migani. La célébration se fait à l’ancienne : maillot enlevé, torse bombé, muscles saillants. La Fiorita démarre sa saison en réalisant un joli triplé. En espérant devenir un jour le premier club san-marinais à se qualifier pour une Coupe d’Europe. Là on pourra carrément parler de quadruplé historique.
La Fiorita (4-3-3) : Vivan – Mezzadri, Olivi, Di Maio, Rinaldi – Righini, Loiodice, Amati (Mottola, 61e) – Hirsch, Chiurato (Castellazzi, 67e), Ricchiuti (Pancotti, 84e). Entraîneur : Alberto Manca.
Tre Penne (4-3-3) : Migani – Cesarini, Genestreti, Palazzi, Merendino – Gasperoni, Patregnani (Calzolari, 88e), Gai – Cibelli (Chiaruzzi, 61e), Angelini, Marigliano (Amadei, 86e). Entraîneur : Luigi Bizzotto.
Par Julien Duez
Photos : FSGC