- Australie
- A-League
- Melbourne City-Adelaide United
Le match que vous n’avez pas regardé, en Australie
Un artiste indémodable, des mouettes et les débuts officiels de « l’assistance vidéo à l’arbitrage ». C’était le match que vous n’avez pas regardé, en Australie.
Melbourne City 1-0 Adelaide United
But : Cahill (36e)
9 238 spectateurs garnissent timidement les travées, sous la coquille futuriste de l’AAMI Park, le stade rectangulaire de Melbourne. Deux d’entre eux sont au premières loges, mais ils ne regardent pas le terrain. Le casque sur le crâne, pour le premier, le casque sous le menton, pour le second, ils ont les yeux rivés sur les écrans. Eux, ce sont les garants de la « VAR » – l’assistance vidéo à l’arbitrage. Après avoir mené des essais dans les divisions inférieures depuis plusieurs mois – le temps de régler « la plupart des difficultés relatives à cette technologie » , selon Ben Wilson, directeur de l’arbitrage au sein de la FFA, la Fédération australienne a décidé d’adopter officiellement cette technologie pour les rencontres de la première division australienne. Une première pour un championnat sur la planète foot. L’histoire voudra peut-être que le football ait basculé à partir de ce Melbourne City – Adelaide United. Ou pas.
Sprint final du championnat
À l’heure où débarque la « VAR » , le sprint final est déjà lancé en A-League. C’est l’avant-dernière journée du championnat, Melbourne City a assuré sa qualification pour les Finals series, une phase finale qui réunit les six premiers de la phase régulière. L’année dernière, le club frère de Manchester City – Melbourne joue avec un maillot blanc et bleu ciel, sur le même modèle que les Citizens anglais – s’était arrêté en demi-finale des play-offs, éliminé justement par Adelaide United, le futur champion. Cette année, Adelaide a déjà perdu son titre, le club du Sud galère au bord de la zone rouge. Pendant que les mouettes squattent le terrain, en tribune, Roy Hodgson a le nez penché sur son calepin. L’ex-sélectionneur de l’Angleterre, débarqué mercredi en Australie, prend des notes dans sa nouvelle mission de conseiller obscur pour Melbourne City.
Dès les premières secondes de jeu, Neil Kilkenny allume la première mèche de la tête en faveur des locaux. Melbourne fait respecter la hiérarchie et enchaîne les occasions. Les contacts sont rugueux, vient la 34e minute de jeu et un front-contre-front entre Iacopo La Rocca et Bruno Fornaroli, qui s’écroule de manière grotesque. Carton jaune ? Carton rouge pour La Rocca ? Ça y est, c’est le moment : l’arbitre glisse deux mots dans son oreillette pour demander l’assistance vidéo (comme le permet la règle sur un but marqué, un penalty, un doute sur une identité et donc une situation litigieuse de carton rouge). Carton jaune, finalement.
Un seul appel à l’assistance vidéo
En revanche, pas besoin d’assistance vidéo pour valider ensuite l’ouverture du score de Tim Cahill. Le vétéran australien de trente-sept ans coupe un corner de Nicolas Colazo au premier poteau, pour placer une tête décroisée qui permet aux « autres » Citizens d’ouvrir la marque, peu avant la mi-temps. Dans le deuxième acte, Melbourne tente d’enfoncer le clou, quand les visiteurs peinent à se révolter. Au total, le gardien d’Adelaide Eugene Galeković dégaine dix arrêts contre un pour son homologue de Melboune. Melbourne City s’impose 1-0 avec autorité. M. Kris Griffiths-Jones n’aura fait appel aux deux gars de la cabine vidéo qu’à une seule reprise, sur une situation anecdotique. Pas de quoi perturber le déroulement du jeu ? Vrai, mais pas de quoi empêcher non plus les supporters de Melbourne de râler, parce qu’ils estiment que le joueur d’Adelaide United aurait dû se faire expulser sur le coup. Assistance vidéo ou pas, les situations litigieuses ne mettront jamais tout le monde d’accord.
Par Florian Lefèvre