- Caribbean Club Championship
- J1
- Atlántico FC-Racing FC des Gonaïves (2-1)
Le match que vous n’avez pas regardé : Atlántico FC-Racing des Gonaïves
Un tournoi préliminaire, un derby insulaire, un stade vide, des pieds hauts, des longs ballons et un seul fanion. Tout ça, c'est l'Atlántico FC et le Racing FC des Gonaïves qui s'affrontent en CFU Club Championship et c'est le match que vous n'avez pas regardé.
Atlántico FC 2-1 Racing FC des Gonaïves
Buts : Briceño (7e) et Herrera (15e) pour l’Atlántico // Bendy (27e) pour le Racing
Sur l’île d’Hispaniola, dans l’archipel des Grandes Antilles, deux pays vivent côte à côte. À l’Ouest, Haïti, à l’Est, la République dominicaine. Presque tout semble les opposer : la langue, la religion, le niveau de vie et même le football. Côté haïtien, on joue selon le modèle sud-américain avec un tournoi d’ouverture et de clôture désignant deux champions. Côté dominicain, c’est le modèle étasunien qui prévaut : une ligue fermée avec saison régulière, play-offs et finale. Et jeudi dernier, pour la première journée du groupe B du Caribbean Club Championship, l’Atlántico FC, champion en titre de la Primera División, recevait le Racing des Gonaïves, vainqueur du dernier tournoi d’ouverture de la Ligue haïtienne.
Un parcours du combattant pour la Ligue des champions
Pour sa vingtième édition, ce tournoi préliminaire à la Ligue des champions de la CONCACAF change de format. Les représentants des championnats professionnels de la zone Caraïbe s’affrontent désormais entre eux, tandis que les amateurs jouent une compétition à part. La carotte : une place pour la plus prestigieuse compétition continentale, décernée au vainqueur du tournoi professionnel. Le finaliste et le troisième, de même que le vainqueur du barrage entre le quatrième et le vainqueur du tournoi amateur sont reversés dans Ligue de la CONCACAF… qui est elle-même un tournoi qualificatif pour la Ligue des champions. Sacré programme.
Haïtiens et Dominicains ont tout de même un point commun : celui de posséder un championnat professionnel. Les hommes de la Gonaïve, la troisième ville du pays, ne partent pourtant pas favoris face au club de Puerto Plata, qui connaît une progression fulgurante depuis sa création en 2014. Pas mal pour une ville jusque-là renommée pour être le berceau d’Al Horford, ailier fort bien connu des fans de NBA. Sur le terrain de l’Estadio Cibao FC, qui héberge tous les matchs du groupe B, afin de réduire les frais de déplacement des participants, les visiteurs doivent très vite contrer le pressing haut de l’Atlántico, bien déterminé à honorer comme il se doit sa deuxième participation au tournoi. Le tout devant une poignée de spectateurs, dont les discrets encouragements sont couverts par les consignes hurlées en créole par le coach haïtien David Thélémaque.
Pieds hauts et prières
Les Dominicains font le jeu, les Haïtiens répliquent par des duels musclés couplés à des relances en kick’n’rush. Pas de bol, c’est un tacle de boucher de Laurent Estenio à l’intérieur de la surface qui provoque l’ouverture du score sur penalty par le Vénézuelien Engelbert « Chispa » Briceño.
GOAL Atlantico, Engelbert BRICEÑO No. 9 | @FAtlantico @rfghaiti #CCC2018 pic.twitter.com/aaQD6Ss6Do
— CONCACAF (@CONCACAF) 8 février 2018
Le défenseur du Racing s’en sort bien puisqu’il n’écope même pas d’un carton jaune. Devant la clémence de Mr Nation, qui semble rechigner à sortir les biscottes, les joueurs de l’Atlántico exercent une sorte de prière collective devant la tribune arrière-but, garnie des seuls ramasseurs de balle. Et malgré l’impatience des joueurs des Gonaïves, l’arbitre jamaïcain ne bronche pas. Pas plus lorsque les Dominicains se remettent à genoux, bras au ciel, pour célébrer la praline de Járol Herrera, qui conclut une contre-attaque éclair lancée du milieu de terrain après l’interception d’un hasardeux long ballon haïtien.
GOAL Atlantico, Jarol HERRERA No. 11 | @FAtlantico @rfghaiti #CCC2018 pic.twitter.com/XbZgTU0FgC
— CONCACAF (@CONCACAF) 8 février 2018
Les visiteurs ne perdent pas espoir, lèvent leur pied le plus haut possible pour intercepter les ballons aériens et repartir de plus belle vers l’avant. Lorsque Cristian Blanco repousse la frappe de Daniel Jamesley, Charles Bendy, resté en sentinelle, ne tremble pas et utilise toute la puissance de sa patte gauche pour réduire l’écart. Le signal du repli pour l’Atlántico, dont les joueurs se contenteront de verrouiller la défense jusqu’à la fin du match. Malgré leurs assauts répétés, les joueurs du Racing ne parviennent pas à être créatifs et doivent s’incliner logiquement pour leur entrée dans le tournoi.
GOAL Racing FC, Charles BENDY No. 7 | @FAtlantico @rfghaiti #CCC2018 pic.twitter.com/k2iiEy3Vxv
— CONCACAF (@CONCACAF) 8 février 2018
Les trois points pour l’Atlántico, mais pas le fanion des adversaires. Lors du traditionnel protocole d’avant-match, le capitaine haïtien, Valcourt Ojulesse, n’avait rien à échanger avec son homologue Adrian Salcedo. Une erreur diplomatique à ne pas répéter face à l’ogre trinidadien du Central FC. On ne sait jamais, des fois qu’ils seraient susceptibles…
¡¡¡??!!! #SomosAtlantico gracias a ustedes pic.twitter.com/p5IXS2Ezoj
— Atlantico F.C. (@FAtlantico) 3 février 2018
Par Julien Duez