- MTN Ligue 1
- J10
- Africa Sports-ASEC Mimosas (1-3)
Le match que vous n’avez pas regardé : Africa Sports-ASEC Mimosas
Un derby capital, une pelouse (très) fatiguée, une mi-temps de suspense, des étalons dorés et beaucoup de soucis à se faire. Tout ça, c’était le Clásico de Côte d’Ivoire entre l’Africa Sports et l’ASEC Mimosas et c’est le match que vous n’avez pas regardé.
Africa Sports 1-3 ASEC Mimosas
Buts : Diallo (43e) pour les Oyés // Nougbélé (13e), Malo (68e), Willy Braciano (90e+1) pour les Mimos
Pour la 43e édition du derby de la Côte d’Ivoire, la concurrence est rude. La même journée, les amateurs de ballon rond allaient pouvoir se régaler du Superclásico en Copa Libertadores couplé à un succulent Monaco-PSG. Autant dire que le classique abidjanais entre les deux monstres sacrés du football au pays des pachydermes ne pèse pas bien lourd dans la balance. Même pour un lever de rideau. L’Africa et l’ASEC squattent actuellement les tréfonds du classement de la Ligue 1 ivoirienne, une situation peu enviable et loin de leur statut de locomotives historiques du championnat. Pire encore : les Mimos restent sur trois défaites consécutives, dont une face au surprenant promu du Racing d’Abidjan, qui talonne la Société omnisports de l’Armée dans les hauteurs du classement. Quant aux Aiglons de l’Africa, ils ne l’ont emporté qu’une fois en neuf journées. Une situation de crise qui a provoqué le renvoi de l’entraîneur Désiré Kouadio à la mi-septembre. Comme on peut le lire dans la presse locale au matin du match, l’enjeu est simple : malheur au vaincu.
Derby des petits jours
15h30. Les vingt-deux acteurs entrent main dans la main sur la pelouse synthétique du stade Robert-Champroux (du nom de ce boxeur français qui fit la promotion du noble art dans la Côte d’Ivoire des années 1950). En raison des fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale économique du pays, le terrain est particulièrement détrempé, et la partie s’annonce difficile. D’autant plus que ce dernier est surexploité, en raison des quatre clubs (sur quatorze !) qui y résident. Les gradins ne sont pas spécialement bourrés à craquer, mais l’ambiance est malgré tout chaleureuse. L’ASEC a remporté les cinq derniers derbys et, comme Marseille face au PSG, les supporters de l’Africa espèrent enfin stopper cette folle série.
Les Étalons dorés
Malheureusement, c’est l’ASEC qui dicte le tempo d’entrée de jeu et ouvre le score grâce à la tête puissante de Tapsoba Abdoul, lequel conclut parfaitement un corner donné par le capitaine Ouattara Kalpi. Excellent signal envoyé par le Burkinabé, pur produit de la légendaire académie des Mimos. Sorti sur blessure quelques minutes plus tard, son compatriote Souleymane Koanda assiste impuissant au réveil des locaux qui parviennent à égaliser juste avant la mi-temps par l’entremise d’une patate signée Diallo Ousmane à vingt-cinq mètres, imparable pour le pauvre Cissé Abdoul, lequel ne peut que constater les dégâts.
Mais la joie n’est que de courte durée pour les Vert et Rouge. Au retour des vestiaires, l’ASEC revient avec son intention initiale : gagner et bien gagner. Patrick Malo trouve le déclic de nouveau sur coup de pied arrêté, de nouveau de la tête. L’international du Burkina Faso assomme l’Africa qui ne parvient plus à se montrer dangereux, en dehors d’une nouvelle occasion franche de Diallo Ousmane, bien parée par le gardien cette fois-ci. La messe est dite, mais Willy Braciano décide dans les arrêts de jeu que les siens doivent également marquer dans le cours du jeu. Il se défait alors de deux défenseurs et frappe en pivot au point de penalty. Résultat : pleine lucarne. L’ASEC remporte son sixième derby d’affilée et fait un bond en avant, passant de la onzième à la septième place. La joie est palpable sur le visage de Baky Koné, élu président de la section football en début de saison. Côté Africa en revanche, la direction se fait quelque peu chahuter dans les tribunes. Le titre, ce ne sera pas pour cette année. Désormais, il faudra se battre pour son honneur.
Africa Sports (4-5-1) : Okahi Guy – Ouattara, Séraphin, Nacanaba, Barry Kader – Oura Anicet, Koffi Foba (Vierra Traoré, 75e), Guiagon, Gneba Ricky, Diallo – Djakaridja. Entraîneur : Diaby Almamy.
ASEC Mimosas (4-3-3) : Cissé Abdoul – Angbandji (Gonazo Bi, 73e), Patrick Malo, Koanda (Sako Oumar, 20e), Ousmane – Diomandé, Braciano, N’dao Lamine – Nougbélé (Touré, 55e), Tapsoba, Ouattara. Entraîneur : Amani Yao César.
Par Julien Duez
Photos : DR